Les toxines s’accumulent en fonction de nos habitudes alimentaires, du rythme de vie que nous menons, du manque de sommeil et de tous les stress induits par notre environnement. Grâce aux cures saisonnières ou aux monodiètes rythmées, notre alimentation contribuera à nous rééquilibrer en fonction de nos propres besoins.
De l’alimentation vivante, nous sommes progressivement passés à l’alimentation cuite, donnant lieu à toutes les formes de transformation qui ne respectent plus ou sont loin de respecter notre mémoire alimentaire, qui est alors un facteur de stress alimentaire et de pathologies associées, marquant notre “intoxination”.
L’alimentation détox est aujourd’hui de retour dans nos assiettes : elle est basée sur le respect de la nature et de nos besoins réels afin de contribuer à notre équilibre quotidien.
En prévention
L’alimentation hypotoxique (peu toxique) ou non toxique (sans aucun polluant, additif chimique…) a largement été étudiée par le Dr Jean Seignalet, sur la base de l’expérience partagée par le Dr Katherine Kousmine, Guy-Claude Burger et le Dr Jacques Fradin. Elle s’entend dans le respect de notre mémoire alimentaire issue de l’alimentation ancestrale ou paléontologique.
Les aliments sont consommés de préférence crus, de façon frugale ou selon un mode de cuisson doux afin d’éviter de surcharger et l’encrassage du terrain, et ce selon les principes d’une alimentation antioxydante, riche en minéraux et vitamines naturelles, favorisant l’équilibre acido-basique, donc l’homéostasie (équilibre interne d’un individu lui permettant de maintenir sa vitalité).
L’alimentation hypotoxique devra être soumise au respect des saisons, elle devra être des plus biologiques, fraîchement récoltée et à maturité pour les plantes, afin de bénéficier de toutes les valeurs nutritionnelles (protéines, glucides, lipides en plus des minéraux et vitamines ainsi peu oxydés).
Les bienfaits des aliments lacto-fermentés sur la santé ont été largement observés : en plus de donner aux aliments une saveur incomparable, ce procédé les enrichit en vitamines (la choucroute contiendrait deux fois plus de vitamine C que l’aliment initial) et son action sur l’intestin est bénéfique pour le système immunitaire.
Le suivi d’une alimentation non toxique à long terme doit être compris comme faisant partie d’une alimentation équilibrée respectant les proportions entre les protéines (15% par repas), les glucides (55%) et les lipides (30%). Elle doit être variée et adaptée à la vie de chacun.
Par exemple, le “régime Okinawa”, préconisé par le Dr Jean-Paul Curtay, est considéré comme un régime “longue vie” ; en fait, il s’agit plus d’un mode de vie que d’un régime au sens propre du terme. Il serait considéré comme un ajustement alimentaire anti-yo-yo, à base de poisson cru et de légumes frais, adapté à vos envies, sans avoir à compter les calories.
Lorsque l’alimentation quotidienne n’est pas équilibrée, on peut recourir à des cures détox, qui trouveront tout leur intérêt et assureront la transition vers une alimentation hypotoxique.
En cure
Il existe différents types de cures qui nous permettront de mettre notre corps au repos et de réinitialiser notre horloge biologique.
Les cures peuvent être pratiquées avec des aliments crus ou cuits selon la saison ; elles seront suivies de manière ciblée n’excédant pas trois semaines.
Elles seront suivies de monodiètes rythmées, qui consistent à ne manger qu’un seul type d’aliment une fois par semaine pendant deux ou trois mois. Ces monodiètes sont souvent utilisées en naturopathie et ne doivent pas dépasser trois mois afin de stabiliser l’effet détox souhaité.
Si la cure a un effet détox en profondeur, la monodiète rythmée s’intègre davantage dans une démarche naturopathique de drainage. La cure sera généralement ciblée sur un organe à rééquilibrer et plutôt au moment des inter-saisons.
Par exemple, la cure de printemps ou de foie permettra de libérer les toxines accumulées pendant la période hivernale, ou sera réalisée plus spécifiquement, lors de troubles plus ou moins importants. En post-cure, la même base peut être utilisée, réduite à une période plus courte d’un jour par semaine.
Quels aliments pour une cure détox ?
La cure de jus de légumes frais et bio, par exemple : le jus de chou associé au jus de pomme de terre pour favoriser un bon équilibre digestif, le jus de betterave pour vitaliser et purger, le jus de carotte pour purifier la peau et le foie, en cures de 1 à 3 jours en moyenne, qui peuvent être étendues à 8 jours en cas de troubles plus graves et selon l’effet recherché. Par exemple, en cas d’indigestion, de 1 à 3 jours ; en cas de grippe intestinale, jusqu’à plus de 8 jours ; en monodiète rythmée, un jour par semaine.
La cure uvale, pratiquée par Johanna Brandt, est une cure de revitalisation et de détoxination, voire de détoxication. On ne consomme que du raisin bio et de l’eau faiblement minéralisée, pendant une journée en cas de monodiète et de 3 à 8 jours avec du repos en cas de trouble plus grave. Johanna Brandt, grande adepte des diètes et des jeûnes au début du XXe siècle, en aurait consommé pendant plus de 6 semaines dans des conditions particulières avant d’observer la rémission de son cancer de l’estomac.
La cure pomme-cannelle est la reine des monodiètes rythmées. Elle permet de mettre l’organisme au repos et de recharger la rate, organe essentiel à la digestion et à l’immunité. Il est conseillé d’utiliser des pommes rouges bien sucrées, de ne pas ajouter de sucre et, en fin de cuisson, d’ajouter de la cannelle et, éventuellement, du jus de citron.
La cure de riz de Georges Ohsawa est également utilisée pour mettre le corps au repos et permettre une élimination profonde. Elle est également utilisée sous la forme d’une monodiète d’un jour. Pratiquée en cure de 10 jours, elle purifie et désacidifie l’organisme. La cure (ou monodiète) est à l’origine composée de riz complet. Cependant, pour les estomacs plus sensibles, on pourra utiliser du riz semi-complet ou même du riz blanc, qui permettra un meilleur drainage. La cuisson dépend du type de riz : s’il est complet, il faut le faire tremper toute une nuit. Dans tous les cas, suivez les instructions de cuisson données ou recommandées au moment de l’achat.
La cure de bouillon de légumes est fréquemment suggérée en cas de troubles digestifs, afin de mettre l’organisme au repos. Sa durée pourra varier d’un à plusieurs jours suivant l’importance des troubles.
La cure de soupe cellulosique est constituée de courges (potiron, potimarron, citrouille…). Elle permet de préparer un jeûne, mais aussi, sous forme de monodiète, de désencrasser l’organisme, en y associant alors un verre d’eau argileuse le matin et un peu de charbon végétal le soir. Elle sert aussi de mise en condition dans les 8 jours précédant un jeûne.
Il est conseillé de demander conseil à un professionnel de la santé afin d’ajuster la durée des monodiètes ou des cures en fonction de vos besoins.
Les fruits et légumes détox selon les saisons
En fonction de la saison, les aliments détox seront différents : par exemple, par temps chaud, nous aurons tendance à manger plus frais et plus frugal que par temps froid. De fait, la nature nous propose une alimentation adaptée à nos besoins en fonction des saisons, qu’il convient de respecter.
La liste des aliments recommandés qui suit n’est pas exhaustive.
Les aliments détox du printemps (cure de foie), la saveur associée est acide : légumes et fruits frais, soupes froides, salades, en privilégiant les légumes racines, sucrés ou épicés, favorables à la rate et au drainage des poumons (betterave, carotte, radis, céleri, chou-rave, chou blanc, asperge, pomme de terre, avocat, haricot vert, concombre, pissenlit) et les fruits acides et sucrés, favorables à la rate et au drainage hépatique (pomme, pamplemousse, ananas, orange, rhubarbe, citron…).
Aliments détox de l’été (cure de circulation), la saveur associée est amère : navet, artichaut, ail, oignon, basilic, concombre, courgette, brocoli, céleri branche, salade verte, pois mange-tout, potiron, carotte, citron, canneberge, framboise, pêche, figue fraîche, mangue, melon, abricot, myrtille, mûre, cerise, mirabelle, quetsche…
Aliments détox d’automne (cure rate-pancréas), la saveur est doux-sucré : carotte, choux de Bruxelles, épinard, aubergine, chou-fleur, brocoli, navet, salsifis, topinambour, blette, endive, céleri branche, salade verte, radis, pomme de terre, avocat, fenouil, oignon, banane, châtaigne, prune, poire, raisin, papaye, mirabelle, noisette, reine-claude, pastèque, kiwi, figue fraîche.
Aliments détox de l’hiver (cure rénale), la saveur est salée : C’est le moment de consommer des légumineuses comme les haricots secs, le soja, les lentilles et les pois chiches, ainsi que de l’ail, des oignons, de la mâche, des poireaux, des carottes, des pommes de terre, du céleri rave, des endives, des courges, du chou chinois, de l’avocat et des châtaignes, et des fruits riches en vitamine C pour renforcer l’immunité (kiwi, kaki, pomme, poire, clémentine, mandarine, papaye, litchi, grenade et orange sanguine).
Les erreurs à éviter
Une attention particulière doit être portée à la physiologie digestive : les aliments acides (par exemple les fruits crus, le fromage blanc, le yaourt, les tomates et le miel) ne doivent pas être mélangés avec les féculents (par exemple les pommes de terre), les céréales et les légumes secs (par exemple les pois chiches, les haricots blancs ou les haricots rouges), car ils provoquent des ballonnements lorsqu’ils sont consommés au cours du même repas.
Ainsi, si des aliments acides sont consommés en guise d’en-cas, ils doivent être consommés au moins trois heures après le repas précédent et deux heures avant le repas du soir. Nous avons pris l’habitude de manger certains fruits, comme le pamplemousse, en entrée. Dans ce cas, il faut prévoir un délai d’environ 20 minutes avant de manger le plat principal, surtout s’il contient l’un des aliments ci-dessus.
De même, il faut éviter la surconsommation de fruits qui, selon les antécédents, peut entraîner ce que l’on appelle le syndrome du “frugivorisme”, soit une goutte au nez, une susceptibilité aux infections et une tendance à avoir froid.
Une cure détox ou une monodiète rythmée permettant de remettre à zéro votre horloge biologique sera bénéfique si elle est pratiquée avec discernement et si elle n’excède pas une dizaine de jours.
Il a également été constaté que le régime Seignalet (quasiment cru) est bien adapté aux personnes souffrant de maladies auto-immunes (par exemple la sclérose en plaques), car il éliminerait les toxines qui encrassent et créent des pathologies, mais il serait déconseillé à long terme aux personnes en bonne santé qui suivent habituellement une alimentation saine, qui risquerait au contraire de les déséquilibrer.
Il convient également, pendant la cure détox, de respecter les règles d’hygiène indispensables, qui sont recommandées au début d’une cure : bien dormir, ne pas fumer, ne pas boire d’alcool… afin d’éviter d’ajouter des toxines que l’on cherche à éliminer par ailleurs. En cas de doute, demandez conseil à un professionnel de santé.