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Dans la conjoncture actuelle ou l’ensemble des pays est confronté à une pandémie, l’alimentation reste et demeure une grande préoccupation. Certains craignent une pénurie, d’autres profitent de cette période pour réapprendre à consommer.
Dans une ère où le réchauffement climatique et la cause animale sont devenus des priorités, où l’engouement pour la grande distribution s’est affaibli, manger reste vital.
Les arguments en faveur d’une consommation responsable sont de plus en plus nombreux. Faisons un tour d’horizon.
Consommation éthique, locale et biologique
Consommer localement, c’est privilégier les produits fabriqués ou produits au plus près de chez soi (dans un rayon ne dépassant pas 150 à 250 km). En d’autres termes, c’est adhérer à des circuits courts, des circuits de proximité.
Bien entendu, chacun peut avoir une perception différente de la notion d’une consommation locale (par exemple tolérer les produits venant de l’ensemble du territoire national et non pas que dans un périmètre réduit).
Manger local, c’est surtout faire le choix de manger des produits frais de saison, issus d’une agriculture durable, écologique, raisonnée. C’est tout simplement une affaire de bon sens.
Une consommation locale, ce n’est pas rejeter la mondialisation ; c’est réapprendre à manger des produits issus de notre environnement le plus proche pour nous préserver et surtout respecter notre planète.
En effet, une consommation éthique et responsable tient avant tout compte de l’écosystème local ; ainsi certaines zones de production seront plus variées et plus riches que d’autres.
Au final, manger en circuit court évite la consommation d’énergie fossile et lutte contre le suremballage. Quant à l’alimentation bio, celle-ci permet d’éviter les pesticides mauvais pour notre santé et celle d’autres espèces comme les abeilles.
Les avantages d’une consommation responsable
Préserver l’environnement
Les avocats, le soja, les mangues, le cacao, le sucre, l’huile de palme… des aliments fortement consommés en France, mais pourtant provenant de l’autre bout du globe. Au-delà de la déforestation pour permettre aux agriculteurs de satisfaire les besoins de nos grandes distributions, le transport a quant à lui un coût dramatique pour l’environnement.
Manger des aliments produits à l’autre bout du monde est donc à tous les niveaux très énergivore, de la production à l’acheminement des denrées.
Par ailleurs, les terres surexploitées par des méthodes de cultures intensives se voient perdre une importante quantité de carbone organique qui sera relâché dans l’atmosphère, participant de surcroît au réchauffement climatique.
Cela étant, au-delà des répercussions sur l’environnement, ce sont avant tout les populations locales qui en subissent les premiers dégâts avec notamment un manque accru en eau. En effet, beaucoup de nouveaux aliments à la mode (avocat, aloe vera, etc.) et considérés comme des alliés santé nécessitent davantage d’eau et d’espace, menant à la perte d’autres cultures bien plus anciennes et pérennes.
Le constat est sans appel avec un cercle vicieux régissant la surconsommation : la demande est augmentée, les industriels produisent davantage, les prix baissent, la demande est renforcée, et l’agriculteur cultive davantage avec des procédés de plus en plus sophistiqués et néfastes pour l’environnement.
On arrive à une situation où le rôle de l’agriculteur n’est plus ce qu’il était, sa production varie en fonction de la demande et non plus en fonction des conditions de l’écosystème local. On demande à un maraîcher de fournir durant toute l’année un produit qui naturellement ne se cultive que quelques mois.
Ajoutez à l’agriculture mondialisée la production de viande industrielle, et les conséquences sur l’environnement sont plus que déplorables.
Hélas ! C’est la triste réalité à laquelle nous sommes confrontés. La production de viande est extrêmement nocive pour la planète, car la quantité de céréales et de soja nécessaires à l’élevage participe d’autant plus à augmenter l’empreinte carbone.
Tomates | 184 | Blé | 590 |
Soja | 900 | Avocat | 1600 |
Œufs | 3265 | Légumineuses | 4055 |
Viande porcine | 5874 | Fromage | 6000 |
Noix de cajou | 14218 | Viande bovine | 14415 |
Café | 15897 | Chocolat | 17196 |
Parallèlement, la quantité d’eau nécessaire à la production d’un kilo de viande ne cesse d’affaiblir nos réserves souterraines, contribuant de surcroît à alourdir le bilan pour la planète et ses écosystèmes.
Le cycle de production d’une viande étant plus long que celui d’un végétal, l’impact est d’autant plus grand.
Néanmoins, il est important de souligner que les consommations animales et végétales sont une question de survie pour l’homme.
C’est ici l’élevage (et la surconsommation) intensif qui est pointé du doigt ; au-delà du côté étique pour les animaux, c’est le rendement qui pose un problème. Tout comme les agriculteurs, les éleveurs sont confrontés à un accroissement de la demande, et ont comme seule échappatoire l’industrialisation de leur production.
Préserver notre environnement, c’est réinventer une culture plus locale et moins invasive pour nos sols de manière à respecter nos agriculteurs, nos éleveurs et notre futur.
Un atout pour notre santé
Au-delà des saveurs, les fruits et légumes de saison nous garantissent un apport suffisant en vitamines et minéraux. Plus le circuit sera court, plus les nutriments seront préservés.
Savoir se satisfaire des produits de saisons, c’est aussi apprécier davantage la diversité à chaque période de l’année.
Pourquoi consommer des tomates en hiver tandis que d’autres légumes ne poussent qu’à ce moment-là ?
Pourquoi vouloir à tout prix consommer un avocat ou une mangue en sachant pertinemment “toute l’industrie” qu’il y a derrière ?
De plus, consommer des produits hors saison cultivés à des milliers de km n’est pas sans répercussions. Les produits vont subir une altération nutritionnelle, certaines vitamines et minéraux présents naturellement seront perdus lors du trajet.
D’autre part, beaucoup d’aliments ne sont parfois plus des produits “brutes” mais des hybrides, résultats de nombreuses transformations faites en laboratoire.
Tout cela sans parler des produits raffinés. C’est un fait, côté santé, de nombreuses études révèlent que beaucoup de substances retrouvées dans les produits industriels peuvent être néfastes pour l’organisme (huile de palme hydrogénée notamment). Certains ajouts chimiques peuvent aussi avoir des effets délétères sur nos santés.
Les effets de l’huile de palme brute, riche en acides gras saturés (acide palmitique, acide stéarique, acide myristique) sont encore en cours d’études ; cependant, une consommation abusive pourrait augmenter le risque cardio-vasculaire.
Le soja, perçu comme aliment richement nutritif, notamment par sa teneur importante en protéines de bonne qualité, n’est pas sans controverse. Certaines études montrent une corrélation entre les troubles endocriniens et une surconsommation de soja.
Un cercle vertueux, sociétal, économique et environnemental
Privilégier les circuits courts permet de réduire les importations et donc de favoriser les emplois locaux. Soutenir nos producteurs, c’est aussi préserver nos écosystèmes.
Le circuit de proximité va permettre de mobiliser les ressources locales telles que les matières premières, les savoir-faire, les compétences et la main d’œuvre.
Un petit retour en arrière avec moins d’industrialisation permet d’humaniser ce qui ne l’était plus.
Pour sauver notre planète, les professionnels sont confrontés à de nouveaux défis, comme réapprendre à gérer leurs productions de manière à satisfaire les besoins locaux tout en tenant compte de leur écosystème. En effet, on observe de nouvelles contraintes ainsi qu’un épuisement de certaines matières premières qui doivent être surmontées.
La création de coopératives permet aux agriculteurs de pallier certains obstacles tout en garantissant la qualité de leur produit. Le soutien financier que la coopérative apporte leur permet de relancer leur économie.
Par ailleurs, le lien social établi entre le producteur et le consommateur est un gage de fidélité, permettant également une revalorisation du statut de producteur. Dans un circuit court, il y a peu voire pas du tout d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur. De ce fait, il n’y a pas de marge surajoutée, ce qui entraîne une baisse globale du prix d’achat.
C’est un fait, un panier de légumes achetés à un maraîcher local est moins cher qu’un panier de légumes hybrides industriels. Il en va de même pour certaines viandes dont le prix d’achat chez le boucher est inférieur ou égal à celui de la grande distribution, mais avec une qualité supérieure.
Ce qu’il faut retenir
En somme, consommer responsable, ce n’est pas rejeter la mondialisation, c’est redonner un peu d’humanité là ou les machines nous ont remplacés.
C’est en privilégiant les circuits de proximité que les petits producteurs pourront continuer à survivre et à garantir des produits de bonne qualité.
Se satisfaire des produits locaux et de saison, c’est apprendre à connaître nos écosystèmes et à les respecter.