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Yaourt au lait de brebis, yaourt au soja, yaourt au lait d’amande, yaourt au lait cru… Difficile de s’y retrouver parmi toutes ces appellations ! Le consommateur averti peut vite se retrouver perdu entre tous ces types de yaourts. Lequel est meilleur pour la santé ? Moins calorique ? Adapté à mon régime alimentaire particulier ? Passons en revue tous ces produits afin de faire le tri…
Du néolithique au rayon frais de notre supermarché
La consommation de yaourts, cela ne date pas d’hier. Selon Jean-Denis Vigne, archéozoologue, directeur de recherche au CNRS et coordinateur de l’étude leCHE, l’exploitation laitière commence en même temps que la domestication. “L’élevage faisait partie des premières sociétés néolithiques en Europe en -8900 avant Jésus-Christ, explique-t-il. On a retrouvé des traces de fromage dans certaines grandes plaines polonaises datant du début du néolithique”.
Vers 6000 ans avant Jésus-Christ, les tribus nomades d’Asie centrale découvrirent les bienfaits pour la santé du lait fermenté. En effet, les outres de lait transportées par les voyageurs fermentaient naturellement grâce au développement des bactéries. Ce liquide précieux était réputé pour apporter santé et longévité.
Au cours des siècles, le yogourt assit sa popularité dans le monde. Considéré comme un véritable médicament au début du XXe siècle, les médecins le prescrivaient pour soulager les problèmes de digestion.
En 1904, Élie Metchnikoff, un élève de Louis Pasteur, isole le Lactobacillus bulgaricus, responsable de la fermentation du yaourt. Le scientifique met en lien l’incroyable longévité des peuples montagnards de la région du Caucase et leur grande consommation de lait caillé. Il obtiendra le prix Nobel de médecine pour ses travaux.
Dans les années 20, le yaourt quitte le rayon des pharmacies et envahit celui des supermarchés aux États-Unis. Les publicités vantent ses bienfaits pour la santé et son fort apport en calcium. Les années 50 voient le même engouement pour les yaourts qui se démocratisent en France et dans le reste de l’Europe.
Les industriels rivalisent d’ingéniosité pour créer des yaourts aromatisés, beaucoup plus gourmands pour les enfants (et les plus grands). Les yaourts spéciaux “taille fine” ou 0 % de sucre et matières grasses naissent quant à eux dans les années 1990-2000, répondant à une demande croissante des consommateurs soucieux de leur ligne.
Le lait de vache, à consommer cru !
Homogénéisé, pasteurisé ou stérilisé, le lait a subi de nombreuses transformations ces dernières années. Pourquoi ? Tout simplement pour augmenter sa durée de conservation. Pourtant, le lait ainsi modifié perd une grande partie de ses atouts nutritionnels et serait même allergisant.
“L’étude européenne Pasture, menée pendant 15 ans auprès de 1000 enfants vivant en milieu rural, a montré que ceux dont la mère consommait du lait cru enceinte, et ceux ayant été en contact petits avec une large diversité de bactéries étaient plus résistants aux infections et moins sujets aux allergies”, détaille Dominique Angèle Vuitton, professeur émérite d’immunologie clinique.
C’est aussi l’avis de Véronique Richez-Lerouge, journaliste et présidente fondatrice de l’Association Fromages de Terroirs : “Les cuissons élevées dénaturent la composition physico-chimique du lait et, ce faisant, sa fonctionnalité et sa digestibilité”.
Le lait cru de vache, c’est-à-dire réfrigéré tel quel dès sa sortie du pis de la vache, est une source très intéressante de probiotiques. Ces bactéries bénéfiques à notre microbiote intestinal connaissent un regain d’intérêt au niveau nutritionnel depuis quelques années.
Consommés dans du lait fermenté (le kéfir par exemple), les probiotiques soulagent les problèmes de digestion et améliorent notablement le transit. On leur attribue également une action positive sur le système immunitaire, nous aidant à rester en bonne santé et à vivre plus longtemps.
Les yaourts au lait de brebis et au lait de chèvre
On constate que les yaourts au lait de brebis et de chèvre sont très prisés depuis quelques années. Ils offrent un goût plus fort que les yaourts traditionnels, intéressants pour ceux qui cherchent des saveurs inédites. Mais sont-ils réellement meilleurs pour la santé que leurs homologues au lait de vache ?
Non pour les allergies et les calories
On accuse de plus en plus le lait de vache de nombreux maux : mal digéré, source d’allergies à la caséine ou d’intolérance au lactose…
De ce point de vue, il faut savoir que les yaourts au lait de chèvre ou de brebis ne sont pas vraiment une solution.
En effet, les protéines des laits de vache, de chèvre et de brebis se ressemblent beaucoup, rappelle Brigitte Coudray, diététicienne-nutritionniste : “il y a un risque important d’allergie simultanée aux laits de chèvre et de brebis. […] Pour le lactose (sucre naturel du lait), il y en a autant dans les trois types de lait et il peut être source d’intolérance. En revanche, les yaourts (de chèvre ou brebis, NDLR), eux, sont plus digestes grâce à leurs ferments qui peuvent se substituer à la lactase (l’enzyme qui permet la digestion et la bonne assimilation du lactose) qui fait défaut à certains adultes.”
Autre fait à savoir : le lait de brebis et de chèvre est en moyenne deux fois plus gras que le lait de vache. Pas l’idéal donc lorsqu’on surveille ses apports caloriques.
Oui pour les nutriments et le cholestérol
Si les yaourts au lait de chèvre et de brebis sont plus gras que leurs homologues au lait de vache, ils semblent tout de même plus intéressants d’un point de vue santé.
Tout d’abord, ils contiennent moins d’acides gras à l’origine du LDL, le fameux “mauvais” cholestérol. Ces yaourts sont également près d’un tiers plus riches en nutriments : protéines, calcium, magnésium, vitamines B2, B9, B12…
On comprend mieux l’engouement de la part des sportifs et des amateurs de “healthy food”.
Mention spéciale pour le lait de brebis, qui est bien souvent issu d’une fabrication artisanale, traditionnelle et biologique. Il se consomme nature pour son goût doux et sucré ou aromatisé comme un yaourt traditionnel (vanille, fruits rouges, chocolat…).
Les nouveaux yaourts végétaux : intéressants ?
Voyons maintenant ce qu’il en est des yaourts végétaux, une alternative aux produits animaliers qui fait de plus en plus d’émules.
Plutôt destinés à l’origine aux personnes allergiques et intolérantes au lactose, de plus en plus de personnes acquises à la cause animale et au véganisme les ont adoptés.
Les desserts végétaux trouvent aussi leur public chez les personnes craignant de consommer du lait de vache. En effet, certains prétendent que ce liquide blanc ne serait pas toujours bon pour notre santé, surtout lorsque consommé en excès, et aurait été vanté à outrance par les lobbies de l’industrie laitière.
Pour cette raison, ceux et celles qui aspirent à un régime végétalien ou tout simplement meilleur pour la santé se tournent en nombre vers les yaourts végétaux. Quels sont les bienfaits de ces derniers pour l’organisme, comparativement aux yaourts au lait de vache ?
Le yaourt au soja
Cultivé depuis des millénaires en Chine, le soja était jusqu’alors principalement utilisé pour nourrir les animaux de ferme. Cependant, il est devenu “à la mode” depuis quelques années dans nos contrées occidentales.
Bonne alternative aux produits animaliers, le yaourt de soja est une excellente source de ferments lactiques, de protéines et de vitamines (zinc, magnésium, vitamines B1, B2, B6, B9…).
Sa consommation réduit les risques de maladies cardio-vasculaires, de cancer de l’estomac et de diabète.
Le yaourt au lait d’amande
Que penser du lait d’amande ? Conçu par la pression des amandes à froid, il donne naissance à de très bons yaourts avec une texture veloutée.
Côté santé, il a de nombreux atouts qui font pencher la balance en sa faveur : antioxydant (vitamine E), peu calorique, facile à digérer (fibres et absence de lactose), protecteur cardio-vasculaire (acides gras essentiels…).
Attention cependant à bien lire l’étiquette de votre yaourt au lait d’amande, car ces produits affichent souvent une teneur en sucre trop élevée.
Le yaourt coco
Le yaourt coco, lui, est composé de lait de coco (qui peut être additionné avec un peu d’eau de coco). Pour ceux qui aiment la saveur si exotique de la noix de coco, c’est un délice en bouche !
Souvent fermenté, il apporte les mêmes bienfaits qu’un yaourt traditionnel. “Il ne contient pas de cholestérol et ses graisses, des acides gras à chaînes moyennes, ne sont pas stockées, mais utilisées directement pour fournir de l’énergie”, souligne Florence Foucaut, diététicienne.
Le yaourt à l’avoine
Les yaourts à l’avoine sont un autre substitut intéressant au lait de vache. Principal atout : il a un effet très rassasiant et “coupe-faim”, particulièrement indiqué pour les personnes sujettes aux fringales. Facile à digérer, il est source d’énergie et permet d’éviter les maladies cardio-vasculaires. On note aussi son effet embellissant sur la peau, connu depuis des millénaires !
Encore une fois, surveillez bien l’étiquette des produits que vous achetez en supermarché : ils contiennent malheureusement trop souvent des additifs alimentaires et des conservateurs nocifs pour l’organisme. Jetez également un œil à la teneur en sucres ajoutés de votre yaourt.
Les desserts végétaux au riz
Quid des desserts à base de lait de riz ? Là encore, on apprécie les bienfaits de ces produits 100 % végétaux, digestes et qui ne contiennent pas de lactose.
Le riz, céréale cultivée depuis toujours ou presque, est une bonne source de vitamines du groupe B. On déplore cependant l’absence de protéines et de minéraux indispensables à l’organisme.
En conclusion, je ne saurais que vous conseiller un régime alimentaire varié et équilibré. Alternez votre consommation de yaourts de lait de vache, de chèvre ou de soja selon vos désirs du moment et vos convictions, sans forcément pencher drastiquement pour l’un ou pour l’autre.
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Sources éditoriales et fact-checking