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Pour maintenir une glycémie équilibrée et réduire les risques de diabète, il est recommandé aux femmes d’éviter les nuits trop courtes. Une étude américaine, publiée dans Diabete Care le 13 novembre, a montré que le manque chronique de sommeil peut augmenter la résistance à l’insuline chez les femmes, notamment celles en ménopause(1).
Des recherches antérieures avaient déjà prouvé que la privation de sommeil peut accroître le risque de maladies comme les troubles cardiovasculaires, l’hypertension et les dérèglements du métabolisme du glucose, pouvant mener à l’insulino-résistance et au diabète de type 2.
Cependant, elles se concentraient principalement sur une privation sévère de sommeil à court terme ou uniquement chez les hommes. Les chercheurs ont donc voulu déterminer spécifiquement les conséquences du manque de sommeil chez les femmes.
Des participantes aux habitudes de sommeil saines soumises à une restriction de sommeil
Pour cette étude, l’équipe a recruté 38 femmes âgées de 20 à 75 ans. Ces participantes avaient des habitudes de sommeil saines, dormant habituellement entre 7 et 9 heures par nuit. Toutefois, elles présentaient des risques élevés de maladies cardiométaboliques à cause de facteurs comme le surpoids, l’obésité ou des antécédents familiaux de diabète de type 2.
Pendant l’étude, les volontaires ont été invitées à se coucher une heure et demie plus tard. Elles ont ainsi dormi en moyenne 6,2 heures par nuit pendant six semaines. Ce qui reflète la durée moyenne de sommeil des adultes ayant un sommeil insuffisant.
Une augmentation significative de la résistance à l’insuline
Les scientifiques ont ensuite mesuré les taux d’insuline et de glucose dans leur sang. Les résultats ont révélé une augmentation de 14,8 % de la résistance à l’insuline chez les femmes pré- et post-ménopausées. Les effets étaient plus sévères chez les participantes ménopausées avec une hausse atteignant 20,1 %, contre 12,7 % chez les femmes pré-ménopausées.
La restriction de sommeil a également augmenté les taux d’insuline à jeun chez les femmes pré-ménopausées et les taux d’insuline et de glucose à jeun chez les femmes ménopausées. Ces effets étaient indépendants des changements de poids corporel.
« Nous constatons qu’une quantité accrue d’insuline est nécessaire pour normaliser les niveaux de glucose chez les femmes en condition de restriction de sommeil, et même dans ce cas, l’insuline n’a peut-être pas suffi à contrer l’élévation des taux de glucose dans le sang des femmes ménopausées », a expliqué le Pr Marie-Pierre St-Onge, directrice du Centre d’excellence pour la recherche sur le sommeil et les rythmes circadiens à la faculté de médecine de l’université Columbia dans un communiqué.
« Si cela perdure dans le temps, il est possible que le manque chronique de sommeil chez les personnes prédiabétiques puisse accélérer la progression vers le diabète de type 2. »
Ce qu’il faut retenir
Réduire son temps de sommeil à seulement 6,2h par nuit pendant 6 semaines suffit à altérer la sensibilité à l’insuline chez des femmes en bonne santé, augmentant leur risque de diabète de type 2. Il est donc crucial de sensibiliser davantage les femmes à l’importance d’un sommeil de qualité pour leur santé métabolique.
Des changements simples dans les habitudes de sommeil, comme se coucher et se lever à des heures régulières, peuvent avoir un impact significatif sur la prévention du diabète. En outre, il est important de noter que certaines femmes sont plus à risque que d’autres. Les femmes en surpoids, obèses ou ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2 sont particulièrement vulnérables.
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Sources éditoriales et fact-checking