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Le diabète de type 2 représente un enjeu majeur de santé publique, touchant des millions de personnes à travers le monde. Si les facteurs de risque classiques comme l’obésité, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée sont bien connus, des recherches récentes mettent en lumière un nouveau facteur de risque modifiable : le manque de sommeil chronique. Une étude publiée dans JAMA Network Open(1) par des chercheurs de l’Université d’Uppsala en Suède apporte des preuves supplémentaires de ce lien, soulignant l’importance d’intégrer le sommeil dans les stratégies de prévention du diabète.
Le diabète de type 2 : une maladie complexe
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un taux de glucose (sucre) trop élevé dans le sang. Cela résulte d’une résistance à l’insuline, l’hormone produite par le pancréas qui permet l’utilisation du glucose par les cellules de l’organisme. À terme, cette résistance à l’insuline peut conduire à un épuisement des cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline.
La prévalence du diabète de type 2 a considérablement augmenté ces dernières décennies, en raison notamment de facteurs liés au mode de vie moderne, comme la sédentarité, une alimentation riche en graisses et en sucres, et l’obésité. Outre son impact direct sur la santé, le diabète non contrôlé peut entraîner de graves complications comme les maladies cardiovasculaires, les atteintes rénales, les neuropathies et la cécité.
L’étude de l’Université d’Uppsala
L’étude publiée dans JAMA Network Open a analysé les données de la cohorte UK Biobank, une vaste base de données regroupant des informations détaillées sur la santé et le mode de vie de près d’un demi-million de participants britanniques. Les chercheurs ont examiné les habitudes de sommeil et d’alimentation des participants, ainsi que l’incidence du diabète de type 2 sur une période de suivi de plus de 10 ans.
Résultats clés
Les résultats de cette étude confirment le lien entre un sommeil trop court et un risque accru de développer un diabète de type 2. Plus précisément, les personnes dormant entre 3 et 5 heures par nuit présentaient un risque significativement plus élevé de diabète, par rapport à celles dormant 7 heures par nuit.
Cette augmentation du risque persistait même chez les participants ayant une alimentation saine, riche en fruits et légumes.
Fait intéressant, les chercheurs ont observé une variabilité interindividuelle non négligeable dans les effets du manque de sommeil. Certains individus semblaient plus vulnérables que d’autres aux conséquences métaboliques d’un sommeil insuffisant, suggérant l’implication de facteurs génétiques ou épigénétiques.
Le sommeil : un facteur de risque émergent
De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence un lien entre le manque de sommeil chronique et un risque accru de développer un diabète de type 2. Les mécanismes sous-jacents sont multiples et complexes, mais impliquent notamment une altération de la sensibilité à l’insuline et de la régulation du métabolisme du glucose :
- Une diminution de 30 % de la production d’insuline par le pancréas(2) ;
- Une baisse de 50 % de la sensibilité à l’insuline, favorisant l’insulinorésistance(3).
Ces altérations exposent à un risque accru d’hyperglycémie et de développement du diabète de type 2.
Perturbations hormonales
Le manque de sommeil affecte aussi la sécrétion de plusieurs hormones impliquées dans la régulation de l’appétit et du métabolisme énergétique :
- Diminution de la leptine (hormone de satiété) ;
- Augmentation de la ghréline (hormone de la faim) ;
- Élévation du cortisol, favorisant l’insulinorésistance.
Ces dérèglements hormonaux stimulent l’appétit, en particulier pour les aliments riches en sucres et graisses, et contribuent au développement de l’obésité, facteur de risque majeur du diabète de type 2.
Ce qu’il faut retenir
Les résultats de l’étude de l’Université d’Uppsala, corroborés par de nombreuses autres recherches, soulignent l’importance cruciale du sommeil dans la prévention du diabète de type 2. Le manque de sommeil chronique apparaît désormais comme un facteur de risque modifiable majeur, au même titre que l’alimentation déséquilibrée, la sédentarité et l’obésité.
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Sources éditoriales et fact-checking