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L’énorme augmentation de l’incidence du diabète de type 2 et son poids économique sur nos systèmes de santé incite à la recherche de médicaments alternatifs. Le pissenlit offre un profil attrayant de composants bioactifs aux propriétés antidiabétiques.
Dans de nombreux pays, le pissenlit est utilisé comme thérapie pour le contrôle et le traitement du diabète de type 2.
Les propriétés anti-diabétiques du pissenlit sont maintenant élucidées par la science. Elles sont attribuées à des composants chimiques bioactifs qui comprennent l’acide chicorique, le taraxastérol, l’acide chlorogénique ou les lactones sesquiterpéniques. Dans cet article, nous décrirons les diverses activités biologiques des composants du pissenlit pour le traitement du diabète de type 2.
En bref
- Le pissenlit contient des composants chimiques bioactifs tels que l’acide chicorique et le taraxastérol, qui ont des propriétés antidiabétiques ;
- Les composants du pissenlit inhibent certaines enzymes, ralentissant ainsi la digestion des glucides complexes et contribuant à une absorption plus lente des glucides alimentaires ;
- Les composants polyphénoliques du pissenlit agissent comme antioxydants, protégeant les cellules β du pancréas contre le stress oxydatif et favorisant leur régénération.
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Diabète de type 2 et utilisation de médicaments non conventionnels
On estime qu’environ 382 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui atteintes de diabète de type 2, et d’ici 2035, ce nombre devrait augmenter de plus de 200 millions de personnes, si des mesures préventives ne sont pas mises en place(1).
Une enquête de l’OMS a indiqué qu’actuellement dans le monde, 70 à 80 % de la population mondiale dépendait de médicaments non conventionnels, principalement en raison d’un manque de disponibilité et des obstacles économiques propres à la médecine conventionnelle. De plus, environ 75 % des produits pharmaceutiques modernes sont dérivés de plantes.
Dans le passé, les thérapeutiques dérivées de plantes ont été ignorées par le monde scientifique. Il est pourtant bien connu que les thérapies dérivées des plantes fournissent des traitements alternatifs attractifs, qui peuvent même conduire à une efficacité supérieure et à des effets secondaires réduits par rapport aux médicaments conventionnels existants.
Aujourd’hui, les scientifiques montrent un intérêt croissant pour les produits médicinaux à base de plantes qui sont considérées comme un moyen économique de traiter le diabète.
Botanique du pissenlit
Le pissenlit est une plante du genre Taraxacum et un membre de la famille des Astéracées. Il est traditionnellement utilisé comme herbe médicinale. Le pissenlit est très répandu sous les tropiques, dans les hautes terres fraîches (1 200 à 1 500 m d’altitude) et dans les zones chaudes sub-tempérées et tempérées autour de l’hémisphère nord.
Le pissenlit est une plante très résistante. En tant que mauvaise herbe vivace, le pissenlit produit une racine pivotante robuste d’une longueur moyenne de 15 à 30 cm. Même si le pissenlit est coupé sous la surface du sol, les racines restantes sont capables de générer de nouvelles plantes. Le pissenlit est capable de tolérer la sécheresse comme le gel.
Taraxacum est taxonomiquement complexe : il existe pas moins de 2800 espèces connues. L’espèce Taraxacum officinale est originaire d’Europe est utilisée à des fins médicinales, tandis que Taraxacum platycarpum est utilisé par la médecine traditionnelle chinoise pour traiter le diabète de type 2 et les maladies hépatiques(2).
Physiopathologie du diabète
Le diabète de type 2 est une maladie chronique multifactorielle, résultant de défauts de sécrétion et d’action de l’insuline, pouvant entraîner une augmentation progressive des taux plasmatiques de glucose et une perturbation des mécanismes biologiques du foie, du pancréas endocrinien, des muscles squelettiques, du tissu adipeux, du système nerveux central et intestinal. Le diabète de type 2 correspond à la dérégulation de l’homéostasie du glucose.
Le diabète de type 2 est un trouble endocrinien courant entraînant une augmentation de la consommation d’eau et de nourriture, la formation de lipides, une hyperglycémie et une production élevée d’insuline, ce qui renforce la résistance à l’insuline existante et contribue à l’insuffisance pancréatique.
L’insensibilité à l’insuline entraîne une dérégulation des muscles, des graisses et des cellules hépatiques en raison d’un transport inadéquat du glucose et d’un stockage anormal des lipides. À terme, le diabète chronique peut entraîner la cécité et l’insuffisance rénale et constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. Dans les cas graves, cela peut entraîner des amputations des membres inférieurs.
Activités biologiques du pissenlit pour le traitement du diabète de type 2
Les composants bioactifs du pissenlit ont démontré une série d’effets antidiabétiques dus aux actions pharmacologiques de composants tels que les lactones sesquiterpéniques, les triterpènes/phytostérols, en particulier le taraxastérol, les phénols, les flavonoïdes et les acides phénoliques(3)(4). Nous détaillons ici les propriétés bioactives de ses différents composants.
Il a été démontré que le pissenlit a une teneur élevée en ces composants par rapport aux autres plantes ; il contient une large gamme de composants bioactifs pertinents pour le traitement du diabète de type 2, susceptibles d’exercer des actions synergiques.
Ralentissement de l’absorption du glucose alimentaire
L’acide chicorique et le taraxasterol du pissenlit inhibent les enzymes α-glucosidase et l’α-amylase, ce qui ralentit la digestion des glucides complexes tels que l’amidon. Cette action contribue à une absorption plus lente des glucides alimentaires, contribuant à diminuer l’occurrence d’hyperglycémies(5).
Les hyperglycémies répétées provoquent des hyper-insulinémies qui vont générer une résistance à l’insuline. Cette action anti-hyperglycémiante du pissenlit a donc un rôle important dans la prévention comme dans le traitement du diabète de type 2.
Protection des cellules β pancréatiques contre le stress oxydatif
Un autre mécanisme important dans la pathogénie du diabète de type 2 est le stress oxydatif(6). L’augmentation de la production de peroxyde lipidique, un radical libre des graisses, favorise le développement d’un dysfonctionnement des cellules β du pancréas : les cellules responsables de la sécrétion de l’insuline.
Le dysfonctionnement des cellules β altère donc la sécrétion d’insuline en raison de la glucotoxicité et de la lipotoxicité qui inhibent la conversion de la pro-insuline en insuline(7).
Les composants polyphénoliques, notamment les flavonoïdes, le β-carotène, l’acide coumarique, l’acide ascorbique, la lutéoline et le lutéoline 7-O-glucoside du pissenlit sont de puissants antioxydants qui protègent les cellules du stress oxydatif(8). Il a été démontré que le pissenlit entraînait ainsi la régénération des cellules β du pancréas, la réparation et l’hypertrophie cellulaire, ainsi que la prolifération cellulaire dans les îlots de Langerhans(9)(10).
Amélioration de la sécrétion d’insuline
Des études chez des rats diabétiques ont démontré que le pissenlit augmentait l’activité de sécrétion d’insuline des cellules β(11). En particulier, des études ont révélé que l’acide chicorique stimulait la sécrétion d’insuline dans le pancréas(12). Par ce mécanisme d’amélioration de la sécrétion d’insuline, le pissenlit, administré sous forme de préparation à 9,7 % d’extrait éthanolique, a démontré posséder des effets antidiabétiques chez les souris diabétiques et non obèses.
De plus, l’important apport en calcium du pissenlit pourrait stimuler le flux des ions calcium dans les cellules β, ce qui aiderait à stimuler la libération de l’insuline (par exocytose)(13). Un extrait éthanolique séché à 40 μg/ml de Taraxacum officinale a été administré aux cellules dans un milieu riche en glucose (6,0 mM), en utilisant du glibenclamide (un médicament antidiabétique) comme contrôle. Les auteurs ont observé que la sécrétion d’insuline par les cellules INS-1E était significativement plus élevée avec le pissenlit, comme avec la glibenclamide, par rapport aux cellules exposées seulement au glucose(14).
Stimulation de l’entrée du glucose dans les cellules musculaires
Les cellules musculaires possèdent sur leurs membranes des récepteurs à l’insuline. La fixation de l’insuline à ses récepteurs induit la translocation de canaux transporteurs de glucose : les canaux GLUT4 (pour glucose transporteur de type 4). Après fixation de l’insuline, ces canaux GLUT4 migrent vers la membrane et permettent l’entrée de glucose dans les cellules musculaires. Ceci va permettre à ces cellules musculaires d’obtenir le carburant énergétique nécessaire à leur fonctionnement, et de diminuer les taux de glucose sanguin.
Les travaux de Touch (2008) et de Didier et al. (2008) ont démontré que l’acide chicorique et l’acide chlorogénique du pissenlit augmentaient significativement l’absorption de glucose induite par l’insuline dans les cellules musculaires en culture cellules L6. Ces composants du pissenlit provoquaient l’activation de la voie AMPK qui génère la translocation des canaux GLUT4(15).
Ces composants du pissenlit peuvent moduler l’expression de GLUT4, et peuvent ainsi avoir un impact bénéfique sur l’absorption du glucose dans les cellules musculaires. Le pissenlit agit donc comme un agent qui va sensibiliser les cellules à l’insuline.
Ce qu’il faut retenir
Le pissenlit est considéré comme une plante anti-diabétique clé en raison de ses propriétés anti-hyperglycémiantes, antioxydantes, protectrices des cellules bêta du pancréas, activatrices de la sécrétion d’insuline et sensibilisantes à l’insuline.
Ces effets sont dus aux divers composants bioactifs présents dans le pissenlit, notamment les polyphénols, les sesquiterpènes, les triterpènes et les phytostérols. Les composants bioactifs les plus importants et les plus étudiés du pissenlit sont l’acide chlorogénique, l’acide chicorique, le taraxastérol et les lactones sesquiterpéniques. Ces composants possèdent un grand potentiel en tant que nutraceutiques antidiabétiques pour le traitement du diabète.
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Sources éditoriales et fact-checking