La metformine est l’un des médicaments les plus largement prescrits dans le monde pour traiter le diabète de type 2. Cependant, malgré son utilisation répandue, les mécanismes précis par lesquels elle agit restent encore mal compris. Une étude récente, publiée dans Communications Medicine(1), apporte un nouvel éclairage sur le mode d’action de ce médicament.
Une excrétion substantielle de glucose dans l’intestin
L’équipe de chercheurs a découvert qu’une quantité importante de glucose est transférée de la circulation sanguine vers la lumière intestinale, un processus stimulé par la metformine. Chez les individus traités par metformine, cette excrétion de glucose atteint 1,65 ± 0,13 g/h, soit environ 20% de la production hépatique de glucose à jeun.
Ce flux de glucose était jusqu’alors inconnu et est d’une ampleur comparable à l’excrétion urinaire de glucose chez les individus traités par les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2).
Un flux de glucose présent même en l’absence de metformine
Fait intéressant, les individus ne recevant pas de traitement par metformine excrètent également une certaine quantité de glucose, environ un quart de celle excrétée sous metformine. Cette découverte suggère que ce flux de glucose a une signification physiologique indépendante de l’action de la metformine.
Le glucose excrété alimente le microbiote intestinal
Une des conséquences de ce flux de glucose semble être l’apport de glucides au microbiote intestinal. Les acides gras à chaîne courte (AGCC) sont généralement produits par le microbiote à partir des fibres alimentaires indigestes. Cependant, les résultats de cette étude suggèrent que, même en l’absence de ces fibres, le glucose excrété dans l’intestin sert de source pour la production d’AGCC.
La metformine stimule la production d’AGCC
L’abondance des AGCC dans les selles ou le sang est augmentée par le traitement par metformine. Le flux de glucose intestinal caractérisé dans cette étude pourrait contribuer à cet effet de la metformine.
Perspectives pour de nouvelles thérapies
Cette étude révèle l’existence d’un flux de glucose substantiel et jusqu’alors inconnu de la circulation vers l’intestin, qui semble contribuer à la relation symbiotique entre l’hôte et le microbiote intestinal chez la souris et l’homme. Ce flux représente une cible potentielle de l’action de la metformine chez l’homme et ouvre la voie au développement de nouvelles thérapies ciblant la régulation du microbiote intestinal et de ses métabolites.
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Sources éditoriales et fact-checking