Depuis des siècles, on entend que ce qu’on mange pourrait influencer nos rêves, voire nos cauchemars. Mais qu’en dit la science, la vraie ?
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur la question, sondant plus de 1 000 personnes pour démêler croyances et réalité. Et les résultats bousculent un peu nos certitudes(1).
Le coupable idéal : le produit laitier… ou pas
Quand on demande aux gens ce qui gâche leur sommeil, 40 % pointent certains aliments du doigt. Pas forcément pour les cauchemars, mais parce qu’ils estiment qu’ils perturbent leur sommeil. Et parmi ceux qui pensent que leur alimentation influence leurs rêves ? Ils ne sont que 5,5 %, mais ils sont formels : certains aliments chamboulent vraiment leurs nuits.
Dans ce classement improvisé des “ennemis du sommeil” :
- Les desserts et sucreries raflent la première place (31 %) ;
- Les produits laitiers suivent de près (22 %).
Pas de quoi condamner ton yaourt du soir, mais assez pour titiller la curiosité des scientifiques.
Quand la digestion s’invite dans tes rêves
Derrière cette histoire de fromage et de cauchemars, il y a une réalité plus nuancée. L’étude révèle que les personnes souffrant d’intolérance au lactose ou d’allergies alimentaires ont davantage de cauchemars et un sommeil souvent de moins bonne qualité. Rien d’étonnant : un estomac en souffrance, la nuit, ça réveille. Et ça colore parfois tes rêves d’une tonalité étrange ou oppressante.
Autre fait marquant : les mauvaises habitudes alimentaires (manger tard, ignorer sa satiété, avoir des troubles digestifs) favorisent les cauchemars et les rêves négatifs, là où une alimentation plus équilibrée et une absence de grignotage nocturne améliorent le rappel de rêves, sans pour autant déclencher des cauchemars.
En clair : ce n’est pas le fromage lui-même qui cause ton rêve où tu es poursuivi par un clown, mais plutôt la manière dont ton corps gère ce que tu manges avant de dormir.
Ce qu’il faut retenir avant de blâmer ton camembert
L’étude ne condamne pas les produits laitiers ni les desserts. Elle met en lumière un mécanisme plus subtil : l’alimentation impacte la qualité de ton sommeil, et cette qualité influence le contenu de tes rêves. Ceux qui sont sensibles aux produits laitiers ou au gluten et qui souffrent de troubles digestifs ont tendance à avoir plus de cauchemars. Les autres ? Ils peuvent dormir tranquilles.
En réalité, ce qu’on mange peut parfois se frayer un chemin jusqu’à nos rêves. Mais la scène finale se joue entre nos intestins, nos habitudes de vie et notre cerveau.
Alors, le fromage du soir, ami ou ennemi ? Ni l’un ni l’autre, tant que tu écoutes ton corps. Si tu te réveilles souvent la nuit ou que tes rêves virent au film d’horreur après une raclette, ce n’est pas une malédiction, mais un message de ton corps : ajuste ce que tu manges, surtout le soir.
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Sources éditoriales et fact-checking