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Une nouvelle étude publiée dans The Lancet Regional Health(1) vient bousculer certaines idées reçues sur les régimes végétariens. En effet, les chercheurs ont découvert que la consommation d’aliments ultra-transformés d’origine végétale serait associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Voyons ensemble de quoi il en retourne.
Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé ?
Avant d’aller plus loin, il est important de comprendre ce que l’on entend par « aliments ultra-transformés ». Selon la classification NOVA, largement utilisée dans les études nutritionnelles, il s’agit d’aliments qui ont subi de nombreuses étapes de transformation et qui contiennent souvent des ingrédients raffinés, des additifs et peu d’aliments entiers. On y retrouve par exemple :
- Les pains et viennoiseries industriels ;
- Les biscuits, gâteaux et confiseries ;
- Les boissons sucrées ;
- Les chips et snacks salés ;
- Certains substituts de viande et produits laitiers végétaux.
Bref, des aliments souvent riches en sucres, en graisses et en sel, et pauvres en fibres et en nutriments essentiels. Pas vraiment l’idéal pour notre santé !
Les aliments végétaux ultra-transformés pointés du doigt
L’étude menée par des chercheurs de l’Université de São Paulo et de l’Imperial College de Londres a analysé les données de plus de 118 000 participants de la UK Biobank. Ils ont examiné leurs habitudes alimentaires et leur risque de maladies cardiovasculaires sur une période de suivi de 9 ans en moyenne.
Les résultats sont sans appel : la consommation d’aliments ultra-transformés d’origine végétale était associée à un risque accru de 7 % de maladies cardiovasculaires, par rapport à la consommation d’aliments végétaux peu ou pas transformés. Les principaux aliments en cause ? Les pains industriels, les viennoiseries, les gâteaux, les biscuits, les confiseries et les chips.
Attention, cela ne signifie pas que tous les aliments végétaux transformés sont mauvais pour la santé ! Les substituts de viande et les alternatives végétales aux produits laitiers ne représentaient qu’une infime partie (0,5 %) des aliments ultra-transformés consommés dans l’étude. Il faudra donc d’autres recherches pour statuer sur leur impact spécifique.
Un constat qui interroge nos habitudes alimentaires
Cette étude vient rappeler une évidence : ce n’est pas parce qu’un aliment est d’origine végétale qu’il est forcément bon pour la santé. Comme le souligne le Dr Duane Mellor, diététicien et porte-parole de la British Dietetic Association : « Il est important de souligner que le simple fait qu’un aliment ou une boisson soit techniquement d’origine végétale ne signifie pas qu’il est sain. »
Alors, faut-il bannir tous les aliments transformés de notre alimentation ? Pas forcément. Comme souvent en nutrition, tout est une question d’équilibre et de modération. Certains aliments transformés peuvent avoir leur place dans une alimentation saine, à condition de les consommer avec parcimonie et de privilégier autant que possible les aliments bruts et peu transformés.
Vers une meilleure prise en compte du degré de transformation des aliments
Au-delà des résultats spécifiques de cette étude, c’est toute la question de la classification des aliments qui est soulevée. Le système NOVA, bien qu’utile pour catégoriser les aliments selon leur degré de transformation, n’est pas parfait. Certains experts pointent ses limites et incohérences.
Par exemple, le tofu est classé comme un aliment ultra-transformé alors que la bière et le vin sont considérés comme non transformés. Étonnant quand on sait que le tofu peut être fait maison à partir de fèves de soja, tandis que la bière et le vin contiennent souvent des additifs ! Cela montre bien la nécessité d’affiner ces classifications en prenant en compte des critères nutritionnels et culinaires pertinents.
Le mot de la fin
Que retenir de tout cela ? Les régimes végétariens restent bénéfiques pour la santé cardiovasculaire, à condition de privilégier les aliments bruts ou peu transformés comme les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes. Gare aux aliments végétaux ultra-transformés qui peuvent être de véritables bombes de sucre, de gras et de sel !
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Sources éditoriales et fact-checking