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Ces dernières années, on entend souvent que pour manger mieux, il faut éviter les additifs alimentaires. On les trouve dans les produits industriels, mais qu’est ce que c’est exactement ? Explications…
Qu’est-ce qu’un additif ?
La directive 89/107/CEE du 21 décembre 1988 définit l’additif alimentaire comme “toute substance non consommée comme aliment en soi, habituellement non utilisée comme ingrédient dans l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive”.
L’ajout d’un additif a soit un but technologique ou organoleptique.
- Le but technologique est souvent l’amélioration de la conservation des aliments ou la préservation de sa valeur nutritive ;
- Le but organoleptique est de modifier les caractères du produit comme son aspect (couleur, texture), son odeur, sa consistance ou sa saveur.
Il peut être ajouté à chaque étape de la fabrication d’un produit : préparation, traitement, conditionnement, emballage, transport et stockage.
Les inconvénients de leurs ajouts sont :
- L’augmentation du risque de tromperie du consommateur ;
- Les réactions chimiques additifs/aliments qui entraînent une destruction des vitamines ;
- Les effets néfastes sur notre microbiote intestinal et parfois même la création de composés toxiques.
On trouve des additifs dans de nombreux aliments, même les plus anodins, mais aussi des certains médicaments. Voici une liste non exhaustive :
Sauces, vinaigre, beurre, fromage, lait, boissons (cidres, apéritifs), pâtisseries, confiseries, biscuits, confiture, desserts, crèmes glacés, poisson séché et salé, fruits rouges et légumes verts, conserves, potages, charcuterie, produits laitiers, condiments (cornichon, moutarde), biscuits…
- Colorants : ajoutent ou rétablissent la couleur.
- Amidons modifiés : épaississants.
- Conservateurs : prolongent la durée de conservation.
- Édulcorants : donnent une saveur sucrée.
- Antioxydants : empêchent les aliments de s’oxyder ou de devenir rances.
- Poudres à lever : augmentent le volume d’un aliment.
- Émulsifiants : permettent le mélange homogène de deux ou plusieurs phases non miscibles comme l’eau et l’huile.
- Antimoussants : composés qui empêchent ou limitent la formation de mousse.
- Agents moussants : permettent de réaliser la dispersion homogène d’une phase gazeuse dans une denrée alimentaire liquide ou solide.
- Sels de fonte : dispersent les protéines du fromage.
- Agents d’enrobage : améliorent l’apparence et peut protéger les aliments.
- Épaississants : augmentent la viscosité
- Agents de traitement de la farine : améliorent la qualité de cuisson.
- Gélifiants : donnent de la consistance par la formation d’un gel.
- Affermissants : rendent ou gardent les tissus des fruits ou des légumes fermes ou craquants.
- Stabilisants : permettent de maintenir l’état physico-chimique d’un aliment.
- Humectants : préviennent le dessèchement des aliments (gardent les aliments humides).
- Exhausteurs de goût : renforcent la saveur des mets.
- Séquestrants : regroupent les substances qui forment des complexes chimiques avec les ions métalliques.
- Acidifiants : augmentent l’acidité d’un aliment (rôle conservateur et antioxydant).
- Enzymes : protéines accélérant des réactions chimiques.
- Correcteurs d’acidité : contrôlent ou limitent le pH.
- Agents de charge : lestent sans modifier la valeur calorique (ou très peu).
- Anti-agglomérants : empêchent les ingrédients de devenir grumeleux.
- Gaz propulseur : permettent d’expulser les aliments d’un contenant.
- Gaz d’emballage : permettent d’augmenter la durée de vie de l’aliment.
- Supports : utilisées pour dissoudre, diluer, disperser ou modifier physiquement un additif alimentaire sans modifier sa fonction technologique.
Comment est évaluée la toxicité des additifs ?
On mesure la toxicité sur le long terme.
Des études sont faites pour évaluer certains effets : si le produit est cancérigène, embryotoxique ou tératogène.
Ces expériences doivent se faire sur plusieurs générations de cobayes avec des tests sur la croissance, le comportement, l’apparition de lésions sur les organes ou sur les cellules, sur l’analyse des métabolites et sur son mode d’absorption.
Un additif est autorisé s’il n’y a pas eu d’effets toxiques après une administration prolongée “per os” (par voie orale) et si l’expérience a eu lieu sur différentes espèces.
La détermination de la toxicité est évaluée par la concentration maximale d’additif ne provoquant aucun effet toxique sur plusieurs espèces animales. Cela permet de déterminer une dose journalière admissible (DJA).
La DJA est la quantité d’une substance qu’un individu peut ingérer chaque jour, sans conséquence pour sa santé.
Les critères d’utilisation
L’utilisation d’un additif alimentaire doit répondre à une nécessité : on ne peut l’ajouter sans raison valable. Son emploi est interdit si elle induit le consommateur en erreur ou s’il abaisse la valeur nutritive du produit.
Par ailleurs, la quantité d’additif doit être limitée au minimum pour l’effet désiré. De plus, l’additif doit être choisi dans la liste des produits autorisés par l’Union européenne.
Les autorisations sont accordées dans un cadre législatif pour chaque additif avec sa dose de masse, son rôle technologique et la liste des aliments qui peut en bénéficier.
On peut classer les additifs par liste de couleur :
- Verte : inoffensif à ce jour ;
- Orange : potentiellement dangereux pour la santé, mais les rapports sont contradictoires ;
- Rouge : ¾ des rapports montrent leur dangerosité, possèdent une DJA.
Des réévaluations des risques sont faites régulièrement. On déconseille l’utilisation des classes rouges aux femmes enceintes, allaitantes et aux jeunes enfants.
L’étiquetage
Les additifs doivent être déclarés sur l’étiquetage, mais il faut savoir que des dérogations existent pour certains produits comme le vin et les produits non préemballés.
Sur les emballages, nous pouvons les trouver selon les façons suivantes :
- Nom de catégorie de l’additif, par exemple colorant E1## ;
- Le nom spécifique de l’additif ou son code : E### ;
- La mention “avec édulcorants” quand la denrée en contient 1 ou plusieurs ;
- La mention “avec sucres et édulcorants” quand la denrée contient 1 ou plusieurs sucres associés à des édulcorants ;
- “Contient une source de phénylalanine” lorsque ce sont des produits qui contiennent de l’aspartame ;
- “Une consommation excessive peut avoir des effets laxatifs”, car la denrée contient plus de 10% de polyols (sucres-alcool) ;
- Déconseillé aux enfants de moins de 3 ans, car la denrée contient par exemple du sucralose.
Classifications
Les additifs autorisés se décomposent en plusieurs groupes dont voici quelques exemples courants :
Les connaissances concernant les interactions des additifs sont limitées. Il convient donc d’être prudent quant à leur consommation. D’autant plus que certaines personnes peuvent avoir de mauvaises réactions et avoir une multitude de symptômes :
- Troubles digestifs (diarrhée et douleurs coliques) ;
- Troubles nerveux (hyperactivité, insomnie et irritabilité) ;
- Problèmes respiratoires (asthme, rhinite et sinusite) ;
- Problèmes de peau (urticaire, démangeaisons, éruptions cutanées et gonflement).
Pour en savoir plus, lire cet article sur les intolérance, sensibilité et allergie alimentaire.
Dans tous les cas, si vous pensez avoir une sensibilité à un ou plusieurs additifs alimentaires, il est important de consulter un médecin, car tous les symptômes que vous pouvez ressentir peuvent également être causés par d’autres troubles.
Le mot de la fin
Les produits industriels qui contiennent moins de sucres, de graisses, plus de fibres et plus de minéraux sont difficiles à réaliser sans additif. Ces derniers sont donc souvent associés à des additifs alimentaires, notamment des conservateurs ou des édulcorants. Si vous n’êtes pas sûr qu’un produit contienne ou non un additif, vérifiez l’étiquette.