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Le jeûne intermittent, qui consiste à alterner des périodes de jeûne et de prise alimentaire, est une pratique ancestrale qui connaît un regain d’intérêt ces dernières années pour ses effets bénéfiques potentiels sur la santé. De nombreuses études, principalement chez l’animal, suggèrent que le jeûne intermittent pourrait notamment améliorer certains facteurs de risque cardiovasculaire.
Une équipe de recherche de l’Institut des Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires (I2MC) à Toulouse s’est intéressée aux effets spécifiques du jeûne intermittent sur deux mécanismes clés de l’athérogenèse : la dyslipidémie et le développement de l’athérosclérose(1). Pour cela, ils ont utilisé un modèle murin d’hypercholestérolémie et d’athérosclérose, la souris déficiente en apolipoprotéine E (ApoE-/-).
Rappels sur l’apolipoprotéine E et l’athérogenèse
L’apolipoprotéine E (ApoE) est une protéine essentielle au transport et au métabolisme des lipoprotéines riches en triglycérides comme les VLDL et les chylomicrons. Elle permet également la clairance des lipoprotéines athérogènes que sont les LDL.
Les souris ApoE-/- présentent donc une hypercholestérolémie et développent spontanément des lésions athérosclérotiques sévères. Elles constituent ainsi un modèle animal pertinent pour étudier les mécanismes de l’athérogenèse et tester des approches préventives ou thérapeutiques.
Méthodologie de l’étude
Les chercheurs ont utilisé des souris mâles et femelles ApoE-/- âgées de 8 semaines. Elles ont été réparties en 4 groupes :
- Régime normal ad libitum ;
- Régime normal + jeûne intermittent un jour sur deux ;
- Régime athérogène ad libitum ;
- Régime athérogène + jeûne intermittent un jour sur deux.
La durée de l’étude était de 4 mois. Différents paramètres ont été mesurés : poids corporel, métabolisme du glucose et des lipides, développement de l’athérosclérose.
Principaux résultats
Le jeûne intermittent a permis d’améliorer de façon notable le métabolisme du glucose et des lipides, et de réduire les taux de triglycérides circulants, quel que soit le sexe des animaux. Ces effets bénéfiques ont cependant été observés uniquement chez les souris nourries avec une alimentation équilibrée.
En effet, pour les souris nourris avec un régime riche en graisse et cholestérol, la stéatose hépatique s’est aggravée.
Chez les mâles, le jeûne intermittent a également entraîné une perte de poids et une modulation du tissu adipeux.
Concernant les paramètres cardiovasculaires, le jeûne intermittent a significativement réduit l’athérogenèse chez les souris nourries avec une alimentation équilibrée, et ceci indépendamment de leur sexe. Cependant, aucun effet protecteur n’a été observé chez les animaux soumis en parallèle à un régime athérogène.
Ce qu’il faut retenir
L’étude montre donc que les effets bénéfiques du jeûne intermittent dépendent fortement de la qualité de l’alimentation. Le jeûne intermittent ne compense pas les effets délétères d’une alimentation trop riche en lipides.
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Sources éditoriales et fact-checking