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Et si la clé d’une bonne santé intestinale résidait dans… l’absence de nourriture ? C’est ce que suggère une récente étude américaine qui s’est penchée sur les effets du jeûne intermittent sur nos intestins au fil des années. Décryptage.
Le jeûne intermittent, vous connaissez sûrement. Cette pratique qui consiste à alterner des périodes de jeûne et d’alimentation est en vogue depuis quelques années, plébiscitée pour ses bienfaits supposés sur la perte de poids et la santé en général. Mais saviez-vous qu’elle pourrait aussi être bénéfique pour nos intestins, en particulier en vieillissant ? C’est la piste explorée par des chercheurs américains dans une étude présentée début avril au congrès annuel de l’American Physiological Society.
Un déclin intestinal lié à l’âge
Mais avant d’aller plus loin, petit rappel sur le fonctionnement de notre système digestif. Lorsque nous mangeons, les aliments passent de notre estomac à notre intestin grêle, divisé en trois parties : le duodénum, le jéjunum et l’iléon. C’est dans le jéjunum, portion médiane, que s’effectue la majorité de l’absorption des nutriments.
Problème : avec l’âge, la morphologie et la fonction de l’intestin grêle se dégradent, impactant cette capacité d’absorption et la structure même de l’organe. Un déclin qui peut avoir des conséquences sur la santé, d’où l’intérêt de trouver des solutions pour le limiter.
Le jeûne intermittent à la rescousse ?
C’est là qu’intervient le jeûne intermittent. Pour en étudier les effets, les chercheurs ont utilisé des souris, certaines jeunes et d’autres âgées, soumises soit à un jeûne intermittent (24h de jeûne suivies de 24h d’alimentation ad libitum), soit à une alimentation normale.
Résultat : chez les souris âgées pratiquant le jeûne, les scientifiques ont observé une réduction du gain de poids, une amélioration de la glycémie, ainsi que des effets positifs sur les intestins via une diminution de l’inflammation et du stress oxydatif. Mieux, la structure même du jéjunum semblait rajeunie chez ces souris par rapport à celles du même âge avec une alimentation classique.
Des résultats prometteurs à confirmer chez l’Homme
Si ces résultats obtenus chez la souris sont encourageants, il convient toutefois de rester prudent quant à leur extrapolation à l’Homme. Comme le souligne Spencer Vroegop, “il est difficile d’extrapoler de la souris à l’Homme et l’étude ne doit pas être interprétée comme fournissant des conseils médicaux”.
Le jeûne intermittent étant un domaine d’étude relativement nouveau avec une grande variabilité dans les protocoles utilisés, il n’existe pas encore de consensus scientifique sur ses risques, ses bénéfices et la stratégie optimale à adopter.
Que retenir ?
Si ces résultats sont prometteurs, il convient toutefois de rester prudent. Comme le rappelle Spencer Vroegop, il est difficile d’extrapoler des souris à l’Homme.
Et avant de vous lancer, n’oubliez pas d’en discuter avec votre médecin. Car s’il est tentant de sauter des repas en espérant gagner quelques années intestinales, rappelons que le jeûne intermittent n’est pas anodin et peut même être contre-indiqué dans certains cas (grossesse, troubles alimentaires, maigreur…).