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Jusqu’à récemment, le cerveau était considéré comme le chef suprême de nos émissions. C’était avant de découvrir que nos intestins abritent un grand nombre de neurones, tous directement liés au cerveau. En complément, il a été révélé que la qualité de notre flore intestinale (le microbiote) exerce une grande influence sur notre comportement, mais aussi sur notre santé dans son ensemble.
Les différentes parties du système nerveux central
L’encéphale (communément appelé cerveau) : partie supérieure du système nerveux central contenue dans le crâne. Il pèse approximativement 1,3 kg, est immergé dans le liquide céphalo-rachidien et est entouré par les méninges.
Le cervelet : se trouvant au bas des deux hémisphères, il constitue un petit cerveau archaïque, qui assure l’équilibre. Il est par conséquent un des garants du mouvement, de la posture et de l’équilibre spatio-temporel.
La moelle allongée (anciennement bulbe rachidien) : située en haut de la moelle épinière, elle intervient dans la gestion des processus automatiques : respiration, pression sanguine, rythme cardiaque, digestion…
La protubérance annulaire : comprise entre les hémisphères, le cervelet et la moelle allongée, elle est liée aux fonctions de la conscience et du sommeil.
La moelle épinière : ce long cordon blanchâtre qui descend au niveau des premières vertèbres lombaires transmet les messages du cerveau au reste du corps.
On retrouve aussi à l’intérieur du cerveau l’hypophyse, l’épiphyse, le thalamus et l’hypothalamus :
- L’hypophyse est une glande endocrine qui sécrète plusieurs hormones. Elle est considérée comme le “chef d’orchestre” des autres glandes de l’organisme.
- L’épiphyse, ou glande pinéale est une petite glande endocrine qui intervient dans la régulation des rythmes biologiques sommeil/éveil, liés aux saisons, à la lune (hibernation, chaleur, menstruation…), aux caractères sexuels secondaires.
- Le thalamus assure le rôle de relais de transfert et de filtrage sensoriel (ouïe, vue, toucher) et moteur, de régulation de la conscience, de la vigilance et du sommeil.
- L’hypothalamus, relié à l’hypophyse par la tige pituitaire, régule les sécrétions hormonales et intervient dans la régulation des émotions, de la faim, de la soif, du sommeil, de la température corporelle et aussi du comportement sexuel.
- L’hippocampe a quant à lui en charge la navigation spatiale et la mémorisation des souvenirs. Il fait partie des premières structures altérées dans la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, c’est l’une des rares zones qui produit de nouveaux neurones tout au long de la vie adulte.
Quel est le rôle des lobes du cerveau ?
- Lobe frontal : pensée, émotions, raisonnement, langage, coordination motrice volontaire.
- Lobe occipital : assimilation des messages, perception et interprétation des images, proprioception.
- Lobe temporal : identification et interprétation des sons, mémoire, émotions.
- Lobe pariétal : centre de la sensibilité (douleur, température, sensation cutanée…).
Les hormones du cerveau
Le cerveau est le lieu de nombreuses réactions soumises à nos actes, à notre environnement (alimentation, activités physiques, pollution, intoxication…), ce dernier agissant en retour sur nos émotions, nos choix, nos réactions et même notre manière de penser, notre personnalité et notre état de santé ! Mais les hormones, sécrétées par nos glandes (dont celles du cerveau) et véhiculées par le sang à distance, ont aussi une influence déterminante sur notre vie, en relation avec nos activités, notre environnement, nos sentiments, nos émotions… Chaque chose a une influence sur toutes les autres.
L’acétylcholine
Elle influence la mémoire à long terme, la motivation, l’attention et l’agressivité. Libérée pendant le sommeil, elle est très impliquée dans l’apprentissage.
La sérotonine
Peu présente chez les personnes déprimées, mais très abondante chez les meneurs. La séparation, le deuil, la colère, le manque de relations sociales, l’absence de contact physique, les pensées négatives et le stress font baisser le taux de sérotonine. Au contraire, les relations sociales, le contact physique, l’amour, la joie, les pensées positives, la relaxation, le sport, une alimentation saine augmentent sa quantité.
La dopamine
L’une des “hormones du bonheur”, encourage les gens à rester positifs, facilite la réflexion, la mémoire à court terme, donne envie de faire, d’expérimenter, de prendre des risques, d’abuser du sexe, de l’alcool, du tabac et des drogues. Les adolescents (11 à 19 ans), qui sécrètent presque tous plus de dopamine, sont donc plus exposés à la prise de risques. À noter : la caféine et le chocolat augmentent la synthèse de dopamine. Le manque de dopamine favorise la tristesse et la rigidité, qui se transmet aux mouvements : c’est la maladie de Parkinson. L’activité physique va relancer sa sécrétion et même améliorer un Parkinson installé.
L’adrénaline ou épinéphrine
Associée au stress, au risque, à l’excitation, elle fournit à l’organisme l’énergie nécessaire pour faire face à une situation vécue comme urgente. La compassion, le plaisir, l’harmonie et la méditation diminuent l’adrénaline, mais augmentent aussi la sérotonine et la dopamine. À l’inverse, associée à une baisse de la sérotonine et/ou de la dopamine, elle devient un risque important de dépression.
Le cortisol
Sécrété en cas de stress pour faire face à la situation, il est à son plus haut niveau en début de matinée et à son plus bas niveau pendant la nuit et en début d’après-midi (heure de la sieste). À petite dose, il est bon pour la mémoire. En excès, il favorise la prise de poids. La solitude augmente considérablement le taux de cortisol.
L’ocytocine
Hormone du plaisir et de l’amour, elle est plus abondante chez les femmes. Sa production augmente pendant la grossesse, les relations sexuelles et les relations sociales. Lors de l’accouchement, elle favorise les contractions utérines, l’évacuation du fœtus, la production de lait et crée ce lien fort entre la mère et l’enfant. Elle donne confiance, attachement, tendresse et amour.
Les endorphines
Les endorphines sont sécrétées lors de périodes de stress physique ou psychologique, d’activités sportives de plus de 30 minutes, d’excitation, de douleur et d’orgasme. Elles sont analgésiques, anxiolytiques, anti-fatigue, procurent bien-être, euphorie, extase. Les personnes dépressives, les fumeurs, les buveurs et les toxicomanes ont tout intérêt à reprendre une activité physique régulière, de plus en plus intense (30 minutes par jour) pour augmenter leur taux d’endorphine. La stimulation tactile de la peau (massages par exemple) active la production d’endorphines et d’ocytocine : d’où l’importance de toucher l’autre.
Le GABA
L’acide gamma-aminobutyrique, synthétisé à partir du glutamate (lié à la vitamine B6), intervient dans au moins 30 % des synapses du cerveau. Chez l’adulte, il empêche l’excitation prolongée des neurones et favorise la croissance de certains autres, mais il est excitateur pendant le développement embryonnaire humain. Les effets inhibiteurs du GABA contrebalancent les effets excitateurs du glutamate. Un déséquilibre entre ces deux substances est impliqué dans l’épilepsie et l’ischémie cérébrale. Une supplémentation en vitamine B6 est donc indiquée dans l’épilepsie.
La mélatonine
Surnommée “hormone du sommeil”, elle est corrélée à l’intensité de la lumière naturelle et est synthétisée dans la glande pinéale à partir d’un acide aminé, le tryptophane. La lumière inhibe la libération de mélatonine dans le sang, qui est libérée la nuit et permet le cycle nycthéméral (jour/nuit). S’exposer à la lumière naturelle pendant la journée, sans lunettes de soleil si possible, éviter les néons et réduire les sources de lumière le soir sont d’excellentes habitudes pour un bon sommeil. Les adolescents ont un faible taux de mélatonine : cela explique qu’ils se couchent tard et que le rythme scolaire ne leur convient pas. Certaines dépressions et apathies seraient associées à la mélatonine, d’où la dépression hivernale chronique. Les aliments riches en tryptophane, comme les noix et les noisettes, la volaille (bio) et le poisson (sauvage), amélioreraient la synthèse de la mélatonine.
Comme nous l’avons vu, les hormones jouent un rôle important dans toutes nos fonctions ; à cet égard, nous devons fournir à notre organisme tout ce dont il a besoin pour leur production optimale.
De quoi a besoin le cerveau ?
Le cerveau utilise principalement du glucose, mais aussi, car il est très vascularisé, de l’oxygène. Mais cela ne suffit pas. Il a également besoin de :
Oméga-3 (acides gras essentiels)
Le cerveau a besoin de ces bonnes graisses en quantité suffisante. Le manque d’oméga-3 et/ou l’excès de mauvaises graisses perturbe les membranes protectrices des neurones, déstabilise la chimie du cerveau et diminue toutes nos capacités. On trouve des omégas-3 (ALA) dans les huiles et graines de lin, de chanvre, de chia, de citrouille, de bourrache, d’onagre et de cassis, dans la spiruline, mais aussi des omégas-3 (EPA et DHA) dans les huiles de poissons sauvages, l’huile de krill…
Antioxydants
Boucliers naturels contre les radicaux libres, ces substances qui endommagent, en les oxydant, les molécules et donc les structures de l’organisme. Les antioxydants sont présents dans tous les fruits et légumes, particulièrement ceux de saison, biologiques et de production locale.
Fer
Se lie à l’hémoglobine pour apporter de l’oxygène à toutes nos cellules. Certains nutriments aident à son assimilation : les vitamines B9 et C, que l’on trouve dans les herbes aromatiques fraîches.
Glucides
Chaque jour, le cerveau a besoin à lui seul d’environ 100 grammes de glucides (sucre). Les vitamines B6, B9, B12 et B1 aident à transformer le glucose en énergie. Ces vitamines sont présentes dans tous les produits frais (en particulier céréales et viandes).
Mais aussi… De l’eau
Constituant principal du poids total du corps humain (65 %), il faut donc en apporter au moins 1,5 litre par jour pour que tout fonctionne bien.
Du sport
Du fitness, du Tai-chi, du yoga… toute activité sportive est un bon moyen d’entretenir le cerveau. Un entraînement sportif augmente par exemple la sécrétion naturelle de dopamine.
De la relaxation
Une séance de méditation, d’hypnose, des pensées positives, la respiration consciente… tous agissent sur le fonctionnement du cerveau. Les neurosciences ont d’ailleurs commencé à le confirmer à travers des études.
L’axe cerveau-intestin-microbiote
C’est dans l’intestin grêle que tout se passe, avec la muqueuse intestinale, le système immunitaire et le microbiote. Il est impossible de les séparer.
Le microbiote intestinal est composé de 100 000 milliards de bactéries, virus, levures, champignons… plus de 1 000 espèces différentes pesant de 1,5 à 2 kg, et qui, en temps normal, assurent le fonctionnement des intestins et la santé de l’ensemble du corps. C’est ce qu’on appelle l’eubiose. Sans lui, la vie n’est pas possible. Le microbiote est donc presque un organe en soi. Il est constitué d’un capital ADN bactérien 100 fois plus important que l’ADN cellulaire d’un organisme adulte. L’homme est donc beaucoup plus bactérien qu’humain !
Lorsque le microbiote intestinal est altéré (dysbiose), une inflammation se développe, puis une dégradation de la paroi intestinale si l’altération persiste. Cela peut conduire à une hyperperméabilité intestinale, provoquant des troubles locaux dans un premier temps, puis des manifestations à distance et enfin un syndrome de perméabilité intestinal, qui perturbe tout l’organisme (arthrose, infections, dépression, baisse de l’immunité, voire cancer…).
Le système nerveux des intestins assure la digestion et l’entretien du côlon, sa motricité, la sécrétion d’au moins 20 substances identiques à celles produites par le cerveau, et la vascularisation du système digestif. Constitué de plus de 200 millions de neurones, le système digestif sécrète et produit 70 à 85 % des cellules immunitaires de l’organisme.
Sur le plan structurel et fonctionnel, les systèmes nerveux de l’intestin et du cerveau sont similaires. Ils utilisent les mêmes types de neurones sensoriels et moteurs, les mêmes circuits de traitement de l’information et les mêmes substances comme l’acétylcholine, la noradrénaline ou la dopamine (50 % de la dose quotidienne). Mais c’est la sérotonine qui est la principale hormone de ce système. Ainsi, les médicaments prévus pour agir sur les synapses du cerveau peuvent-ils également avoir des effets sur l’intestin ? Cela amène une explication fonctionnelle et non psychosomatique du lien entre humeur et digestion. À suivre…
C’est le nerf vague qui assure cette connexion ininterrompue et cette communication permanente entre le cerveau et les intestins à tous les niveaux. Il informe ces deux organes de ce qui se passe à leurs niveaux respectifs, leur permettant de réagir immédiatement. Par exemple, lorsqu’un aliment toxique est détecté par les intestins, le nerf vague alerte le cerveau, qui déclenche à son tour les réactions nécessaires : par exemple, maux de ventre ou diarrhée.
De quoi ont besoin les intestins ?
Les aliments que nous ingérons ont un impact direct sur notre tube digestif et en particulier sur nos intestins, qui assurent la transformation et l’assimilation des nutriments. Notre qualité de vie et même notre survie en dépendent.
L’état des intestins est donc très important et la qualité des aliments est fondamentale. Les produits biologiques, frais, locaux et de saison sont des élixirs de vie, et en particulier les aliments riches en fibres : les légumineuses (haricots, haricots verts, germes de haricots, pois et pois chiches), les céréales complètes, les fruits et les légumes sont tous des aliments sains pour nos intestins et notre santé, tout simplement.
Certains légumes (poireaux, ail, oignons, artichauts…) ont un effet probiotique sur les intestins en ce sens qu’ils contribuent au développement des bactéries intestinales bénéfiques pour la santé, ce qui est également très important pour maintenir un côlon fonctionnel.
Source de nourriture des probiotiques, les prébiotiques (fibres végétales) se retrouvent naturellement dans certains fruits et légumes, et le miel. Quelques aliments prébiotiques phares : la banane, l’artichaut, l’ail, les asperges, l’oignon, le poireau, le salsifis, les salades (frisée, scarole rouge et blanche, chicorée), le topinambour, le blé, etc.
Échappant à la digestion dans l’intestin grêle, les fibres de ces aliments sont donc non assimilables et sont utilisées par des souches bactériennes bénéfiques qui résident dans le côlon : les bifidobactéries et les lactobacilles entre autres.
L’intestin, le second cerveau, le microbiote, le troisième
La relation cerveau-intestins-microbiote est de plus en plus établie scientifiquement. Qui n’a pas ressenti la boule au ventre en cas de colère ou de joie intense ? Car ce sont les mêmes molécules qui agissent au niveau du cerveau et des intestins. On a même mis en évidence la relation entre le stress ou l’humeur et le changement du microbiote intestinal (bactéries de l’intestin). Santé mentale et santé intestinale sont donc indissociables !