Effets de la déshydratation sur le cerveau et les capacités cognitives

La déshydratation, un état dans lequel le corps perd plus de liquides qu’il n’en absorbe, peut avoir des effets néfastes sur notre santé physique. Mais saviez-vous qu’elle peut également impacter nos capacités cognitives ? Oui, vous avez bien lu ! Notre cerveau, composé à 75 % d’eau, est particulièrement sensible à la déshydratation.

Les effets de la déshydratation sur le cerveau

Lorsque notre corps manque d’eau, notre cerveau est l’un des premiers organes à en pâtir. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, mais on retrouve fréquemment :

• Des maux de tête ;
• Des difficultés de concentration ;
• Une fatigue accrue ;
• Des troubles de l’humeur.

Ces manifestations s’expliquent par le fait que la déshydratation entraîne une diminution du volume sanguin et, par conséquent, une réduction de l’apport en oxygène et en nutriments au cerveau. Ce dernier doit alors puiser dans ses réserves pour maintenir un fonctionnement optimal, ce qui peut conduire à une baisse des performances cognitives.

Les personnes âgées et d’âge moyen plus vulnérables

Si la déshydratation peut toucher tout un chacun, certaines populations y sont plus sensibles. C’est notamment le cas des personnes âgées et d’âge moyen. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’avec l’âge, notre sensation de soif diminue et nous sommes moins enclins à boire régulièrement. De plus, certains médicaments fréquemment prescrits aux seniors, comme les diurétiques, peuvent accentuer la déshydratation.

Une étude récente⁽¹⁾, publiée dans la revue American Journal of Human Biology, a d’ailleurs mis en lumière les effets délétères de la déshydratation sur les fonctions cognitives des adultes d’âge moyen et plus âgés. Les chercheurs ont soumis les participants à une série de tests cognitifs avant et après une période de déshydratation induite. Les résultats sont sans appel : les performances cognitives des sujets déshydratés étaient significativement inférieures à celles des sujets bien hydratés, et ce quel que soit leur âge.

Les domaines cognitifs impactés

Mais quelles sont précisément les fonctions cognitives affectées par la déshydratation ? Les recherches menées jusqu’à présent ont permis d’identifier plusieurs domaines clés :

1. La mémoire à court terme : la déshydratation peut rendre plus difficile la mémorisation et le rappel d’informations récentes.
2. L’attention et la concentration : il devient plus ardu de rester focalisé sur une tâche lorsque notre corps manque d’eau.
3. La vitesse de traitement de l’information : notre cerveau met plus de temps à analyser et à réagir aux stimuli extérieurs.
4. Les fonctions exécutives : la déshydratation peut altérer notre capacité à planifier, à résoudre des problèmes et à prendre des décisions.

Ces atteintes cognitives, bien que souvent transitoires et réversibles une fois l’hydratation rétablie, peuvent néanmoins avoir des répercussions non négligeables sur notre quotidien, que ce soit au travail, à l’école ou dans nos relations sociales.

Les mécanismes en jeu

Mais comment expliquer ces effets de la déshydratation sur notre cerveau ? Plusieurs hypothèses ont été avancées par la communauté scientifique. L’une d’entre elles suggère que la déshydratation entraînerait une augmentation de la viscosité du sang, rendant plus difficile son passage dans les petits vaisseaux cérébraux. Cela pourrait conduire à une diminution de l’apport en oxygène et en glucose, deux éléments indispensables au bon fonctionnement de notre matière grise.

Une autre piste explore le rôle des électrolytes, ces minéraux présents dans notre organisme qui participent à de nombreux processus physiologiques. Lors d’une déshydratation, l’équilibre électrolytique peut être perturbé, ce qui aurait des répercussions sur la transmission des signaux nerveux et, in fine, sur les performances cognitives.

Le mot de la fin

La déshydratation, loin de se limiter à une simple sensation de soif, peut avoir des répercussions insoupçonnées sur notre cerveau et nos capacités cognitives. Les personnes âgées et d’âge moyen, plus vulnérables à ce phénomène, doivent faire l’objet d’une attention particulière. Mais nous sommes tous concernés et il est de notre responsabilité de prendre soin de notre hydratation au quotidien.