Ne manquez aucun article ou étude publiés ! Suivre nos articles sur Google News
De nombreux facteurs sont responsables d’un vieillissement plus précoce, qu’il s’agisse de notre environnement, de notre alimentation, de maladies chroniques ou de l’exposition à des substances toxiques.
À cet égard, l’abus d’alcool et de médicaments contribue de manière significative au processus de vieillissement. Une étude récente publiée dans Frontiers in Neuroscience(1) a révélé que la quantité d’alcool consommée par la génération actuelle de personnes âgées dépasse celle de ses prédécesseurs, un fait qui a des implications importantes sur le vieillissement cognitif. En France, 26 % des 65-75 ans déclarent une consommation quotidienne d’alcool selon Santé Publique France.
Par ailleurs, la polymédication et la pharmacodépendance sont des problèmes très courants. Une compréhension insuffisante de cette problématique, le manque de données de recherche et la surcharge de travail des médecins peuvent amener les prestataires de soins de santé à négliger la toxicomanie chez les populations âgées.
Le fait que les personnes âgées présentent souvent des pathologies ou des troubles du comportement qui se rapprochent des symptômes de l’abus de substances, comme la dépression ou la démence, peut faire en sorte que ces personnes ne soient pas diagnostiquées et ne reçoivent pas l’aide nécessaire.
Les dommages cognitifs causés par l’alcool
Des études antérieures ont montré que la consommation régulière et excessive d’alcool entraîne une perte de matière blanche dans le cerveau, une réduction du volume cérébral et des connexions neuronales. Mais plus encore, elle a des conséquences négatives sur le fonctionnement normal du cerveau lorsque la dépendance se met en place.
La consommation chronique d’alcool entraîne une dégénérescence de la moelle épinière et des systèmes nerveux périphériques, selon une étude publiée dans la revue Cellular and Molecular Life Sciences(2). Elle prive également les cellules cérébrales de nutriments essentiels en raison de modifications du métabolisme.
En outre, l’alcool a un effet néfaste sur le système dopaminergique, c’est-à-dire sur les neurones qui synthétisent la libération de dopamine. Le consommateur finit par avoir besoin d’une plus grande quantité d’alcool pour obtenir le même effet, car la tolérance augmente, et à mesure que les quantités augmentent, la neuroinflammation et la mort des neurones s’ensuivent.
Par conséquent, la plasticité du cerveau est réduite et il a été démontré que les gros buveurs possèdent des ventricules élargis et une diminution de la matière grise. Sur la base de ces constatations, les scientifiques ont conclu que l’abus d’alcool accélère le processus de vieillissement.
En ce qui concerne le vieillissement du cerveau en particulier, les recherches ont montré que la consommation chronique et importante d’alcool chez les personnes âgées entraîne une démence alcoolique (DA), une variante plus sévère du déclin cognitif. En outre, une consommation régulière et importante d’alcool entraîne la dégénérescence et l’érosion du revêtement protecteur du corps calleux, l’épaisse bande de fibres nerveuses qui divise le cerveau en hémisphères gauche et droit.
La polymédication et la pharmacodépendance et le cerveau
Les personnes âgées ne sont peut-être pas une population typiquement associée à l’abus de médicaments, mais c’est plus courant que beaucoup ne le pensent. L’un des facteurs qui contribuent à cette méconnaissance est que les personnes âgées ont souvent des raisons légitimes de prendre plusieurs médicaments sur ordonnance.
L’abus de médicaments est un problème mondial qui accélère le vieillissement et la progression des maladies liées à l’âge, selon un article publié dans Current Opinion in Behavioral Sciences(3).
Les mécanismes biologiques par lesquels les médicaments accélèrent le processus de vieillissement sont actuellement étudiés, mais les données disponibles indiquent des effets néfastes liés au stress oxydatif, à l’excitotoxicité (dommages causés aux neurones par une surstimulation) et au dysfonctionnement des mitochondries.
Finalement, ces réactions conduisent à la dégénérescence et à la mort des cellules neuronales. Les personnes dépendantes aux médicaments présentent des biomarqueurs associés au vieillissement. Afin de protéger ces populations contre les décès prématurés et le déclin cognitif, les scientifiques tentent de mettre au point des outils de dépistage, des scores de risque et des modèles de pronostic pour identifier les personnes susceptibles de souffrir d’un vieillissement prématuré dû à une dépendance aux médicaments.
Sur le même sujet
Sources éditoriales et fact-checking