Pourquoi mangeons-nous ? Quels rôles remplissent les différents nutriments de notre alimentation dans notre corps ? Qu’appelle-t-on les calories vides et pourquoi est-il important aujourd’hui de se supplémenter grâce aux compléments alimentaires ?
Lorsque nous nous alimentons, nous consommons en grandes quantités 3 types de macronutriments que sont les graisses (ou lipides), les protéines et également les sucres et féculents, qui se classent tous deux dans les glucides.
Nous consommons également des nutriments en plus petites quantités : les minéraux et les vitamines, aussi appelés micronutriments.
Aujourd’hui avec les méthodes d’agriculture intensive, les temps de transports et de stockage qui séparent la cueillette et le moment de la consommation, additionné aux procédés de raffinement, nos aliments se retrouvent très appauvris en micronutriments.
L’apport énergétique en macronutriments et donc en calories est maintenu, mais nos aliments sont appauvris en micronutriments.
C’est ce qu’on appelle des calories vides dont notre alimentation moderne abonde, et c’est la cause de nombreuses carences.
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Pour pouvoir combler ces déficits, il est important de pouvoir consommer des compléments alimentaires qui apportent les micronutriments en plus grandes quantités sans apport calorique. Nous passerons ici en revue les différents rôles des 3 macro et micronutriments.
La digestion des 3 macronutriments
Les 3 types de macronutriments sont consommés en grande quantité dans notre alimentation : les lipides (c’est-à-dire les graisses), les protéines et les glucides (les féculents et les sucres). Ces macronutriments sont de grosses molécules et ne peuvent être pas assimilés tels quels.
Les macronutriments devront donc être digérés, c’est-à-dire coupées ou hydrolysées pour libérer des molécules plus petites qui elles pourront être assimilées au niveau de notre intestin. Ce sont nos enzymes digestives qui permettent de digérer, c’est-à-dire de dégrader les graisses, les protéines et les glucides de nos aliments en molécules plus petites.
Ces enzymes digestives sont présentes dans notre salive, dans le suc gastrique de notre estomac et dans le suc pancréatique.
Les cellules qui tapissent notre intestin grêle produisent également des enzymes digestives, par exemple l’enzyme appelée lactase, qui digère le sucre du lait ou lactose, est sécrétée à ce niveau.
Macronutriments de l’alimentation | Molécules absorbées |
---|---|
Graisses (lipides) | Acides gras saturés, insaturés, polyinsaturés, cholestérol |
Protéines | Acides aminés |
Sucres, féculents, amidon | Sucres simples : glucose, fructose, galactose |
Ainsi les graisses digérées apportent des acides gras et du cholestérol. Les protéines digérées libèrent des acides aminés. Et les féculents ou les sucres libèrent des sucres simples, comme le glucose, le fructose et le galactose.
C’est l’ensemble de ces petites molécules qui sera assimilé au niveau intestinal. Ces molécules entrent ainsi dans notre organisme et sont utilisées de différentes manières au niveau cellulaire. Par ailleurs, les micronutriments : minéraux et vitamines sont des molécules plus petites et n’ont pas besoin d’être digérés pour être assimilés.
Voyons maintenant les fonctions que vont remplir ces différents apports dans notre organisme.

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Rôles des graisses
Comme nous l’avons mentionné, les graisses de notre alimentation ou lipides seront digérées et ce sont les acides gras et le cholestérol alimentaire qui seront assimilés, c’est-à-dire qui entreront dans notre organisme.
Les acides gras peuvent être saturés ou insaturés, on s’y réfère communément par les termes de graisse saturée et insaturée. Dans notre corps, ces acides gras pourront être utilisés pour constituer les membranes de nos cellules ou seront oxydés, brûlés pour fabriquer notre énergie.
Le rôle des acides gras est donc double : lorsque les acides gras sont employés pour rénover ces structures que sont les membranes de nos cellules, on dit qu’ils remplissent un rôle structural. Et lorsqu’ils sont brulés, ils ont un rôle énergétique.
Les membranes biologiques de nos cellules sont composées de ces acides gras, c’est pourquoi de bons apports en graisses monoinsaturées et polyinsaturées seront de première importance pour notre santé, surtout au niveau cardiovasculaire et nerveux.
La qualité des graisses que nous consommons aura donc un impact direct sur la qualité de nos membranes cellulaires et donc sur le bon fonctionnement de nos cellules et sur notre santé. C’est pourquoi il est conseillé de favoriser les graisses insaturées (monoinsaturées et polyinsaturées) dans notre alimentation.
Quant au cholestérol, s’il est généralement diabolisé, il s’agit d’une molécule indispensable à notre organisme.
En effet de nombreux composés dans notre corps sont synthétisés à partir du cholestérol : citons par exemple la vitamine D, les acides biliaires contenus dans la bile, ou les hormones sexuelles comme la progestérone, les œstrogènes ou la testostérone. Le cholestérol est ainsi le précurseur de nombreuses molécules indispensables au bon fonctionnement de notre organisme.
Notre corps a la capacité de produire du cholestérol, et normalement la production endogène sera adaptée en fonction du cholestérol apporté par l’alimentation.
En cas de cholestérol trop élevé, il sera donc beaucoup plus sain de contrôler le cholestérol alimentaire plutôt que recourir à une approche médicamenteuse.
Rôle des protéines
Les protéines alimentaires sont de grosses molécules constituées d’un enchaînement de petites molécules : les acides aminés. Ainsi, une protéine peut être vue comme un long collier de perles de différentes couleurs, où chaque perle correspond à un acide aminé. Il existe 20 couleurs de perles, soit 20 types d’acides aminés. Lors de la digestion, ces acides aminés sont libérés puis ils sont assimilés au niveau de l’intestin.
Les protéines de notre alimentation constituent un apport de toute première importance, car elles nous permettent de renouveler nos protéines corporelles. En effet, les acides aminés provenant de notre alimentation vont être utilisés pour la biosynthèse de toutes les protéines et hormones de notre organisme. L’actine et la myosine de nos muscles, le collagène, l’insuline, l’hémoglobine, les anticorps, les récepteurs cellulaires sont des exemples de types de protéines. Les protéines jouent d’innombrables rôles dans notre organisme. Les protéines constituent ainsi notre nutriment structurel majeur et doivent être apportées en quantité suffisante.
Un apport insuffisant ne permettra pas le bon renouvellement de nos protéines corporelles. Au contraire, des apports excessifs en protéines seront également délétères. En effet, les acides aminés comportent chacun un atome d’azote. Si les apports en protéines sont excessifs, et que les besoins structurels sont dépassés, ces acides aminés seront brûlés dans nos cellules, et les calories qu’ils contiennent participeront à notre métabolisme énergétique.
Le fait de brûler des protéines est un métabolisme énergétique qui n’est pas “propre” et qui génère une production de déchets azotés. Les principaux déchets azotés sont l’ammoniac, l’urée et l’acide urique, et ils seront produits en excès en cas d’apport alimentaire excessif en protéines.
Rôle des glucides (sucres et féculents)
Le rôle des glucides est principalement énergétique. Le glucose constitue le principal substrat énergétique de nos cellules. Les glucides se différencient de par la réponse glycémique qu’ils produisent, c’est-à-dire leur capacité à faire augmenter le taux de glucose dans le sang (glycémie).
Les glucides qui comportent des fibres, pain intégral, riz complet… seront digérés plus lentement et n’entraînent pas une forte hausse du glucose dans le sang, on dit que ces aliments présentent un indice glycémique bas. Les glucides simples comme le sucre sont assimilés rapidement et provoquent un pic d’hyperglycémie, ont dit qu’ils ont un indice glycémique élevé.
Dans l’alimentation il faudra favoriser les glucides d’index glycémique bas et moyen et limiter les glucides simples. Des hyperglycémies répétées conduisent à des hyperinsulinémies qui génèrent sur la durée une résistance à l’insuline puis l’apparition de prédiabète et de diabète de type II.
Rôle des micronutriments, importance de la supplémentation
Les micronutriments ont des rôles capitaux pour notre santé. Ils doivent être vus comme nos matières premières.
Si pour construire un immeuble s’il manque différentes matières premières comme la peinture, le bois ou les vitres, il sera impossible de construire un immeuble fonctionnel. Il en va de même pour notre corps.
S’il nous manque des micronutriments comme la vitamine C, ou l’iode par exemple, plusieurs processus cellulaires ne pourront pas avoir lieu et des symptômes et maladies apparaîtront. C’est ainsi que les marins passant plusieurs mois sur des navires sans aliments frais développaient le scorbut par déficience en vitamine C. Le scorbut a d’ailleurs donné son nom scientifique à la vitamine C : l’acide ascorbique.
La déficience en iode est un autre exemple bien connu. L’iode est un minéral nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Une déficience en iode rend impossible la bonne production de ces hormones et provoque une hypothyroïdie. Les déficiences en iode chez la femme enceinte et le jeune enfant provoquaient de graves problèmes de développement : c’est le crétinisme.
Ces affections étaient très courantes dans les régions montagneuses éloignées de la mer où l’alimentation était très faible en iode (crétins des alpes). C’est pour cette raison que le sel de table est aujourd’hui iodé, ceci est une manière de pouvoir supplémenter des populations entières.
L’OMS travaille encore aujourd’hui activement pour éradiquer les déficiences en iode au niveau mondial.
Au même titre que la vitamine C, l’iode ou le fer, tous les micronutriments sont impliqués dans une multiplicité de processus cellulaires indispensables au bon fonctionnement de notre organisme.
De par notre alimentation qui a perdu de son contenu nutritionnel, les carences en micronutriments sont extrêmement courantes et provoquent la perte de fonctions biologiques pour nos cellules, pertes de fonctions qui se traduisent par l’apparition de symptômes et de maladies.

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Ce qu’il faut retenir
Pour rétablir de bons niveaux en micronutriments il est très difficile de requérir à l’alimentation puisque notre alimentation moderne apporte peu de nutriments, mais beaucoup de calories.
C’est pourquoi la supplémentation est aujourd’hui de première importance dans une stratégie de santé. Grâce aux compléments alimentaires, les micronutriments seront apportés de manière concentrée, sans apport énergétique. Il faudra bien sûr bien sélectionner ses compléments alimentaires selon ses propres besoins, mais aussi sélectionner les présentations.
Tous les types de magnésium n’auront par exemple pas les mêmes propriétés et il faudra également opter pour des présentations bien dosées pour pouvoir rétablir des taux optimaux et ainsi obtenir de véritables effets thérapeutiques. La consommation de produits inadaptés ou trop peu dosés n’apportera pas d’amélioration.