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La progestérone est une hormone stéroïde essentielle au bon fonctionnement de l’organisme féminin. Sécrétée principalement par les ovaires, elle régule le cycle menstruel et permet le développement d’une éventuelle grossesse. Mais son rôle ne s’arrête pas là. Focus sur cette hormone aux multiples fonctions.
Le cycle menstruel sous influence progestéronique
La progestérone intervient tout au long du cycle menstruel pour en réguler le bon déroulement. Sa sécrétion varie en fonction des phases :
Une sécrétion croissante après l’ovulation
- Durant la première partie du cycle, les taux de progestérone sont très faibles
- L’ovulation déclenche la sécrétion de progestérone par le corps jaune
- Les taux augmentent progressivement durant la seconde phase du cycle
Cette augmentation de progestérone déclenche plusieurs phénomènes :
La préparation d’un éventuel nid pour l’embryon
Sous l’influence de la progestérone, la muqueuse utérine s’épaissit et se vascularise, créant un environnement propice à l’implantation d’un embryon.
En l’absence de fécondation, ces transformations s’estompent, entraînant la desquamation de la muqueuse : ce sont les règles.
La régulation des contractions utérines
La progestérone module le tonus musculaire de l’utérus. Sa sécrétion croissante après l’ovulation permet de stabiliser la muqueuse utérine et d’inhiber les contractions, évitant un rejet prématuré d’un éventuel embryon.
En fin de cycle, la chute brutale du taux de progestérone lève cette inhibition. Il s’ensuit des contractions utérines menant aux règles.
Une hormone gestative
Si fécondation il y a, la grossesse s’installe et la progestérone devient l’hormone gestative par excellence. Sa sécrétion, d’abord assurée par le corps jaune, est rapidement prise en charge par le placenta.
Tout au long de la grossesse, la progestérone agit à plusieurs niveaux pour :
Consolider le terrain
- Maintien du relâchement utérin et inhibition des contractions ;
- Consolidation du col utérin pour éviter une fausse couche.
Favoriser le développement du fœtus
- Stimulation de la vascularisation utérine apportant oxygène et nutriments ;
- Soutien à la production des autres hormones de grossesse (œstrogènes, hCG).
Préparer la lactation
Sous l’effet de la progestérone, les glandes mammaires se développent et commencent à sécréter du colostrum en fin de grossesse.
Une hormone plurielle
Outre son action génitale, la progestérone intervient dans d’autres processus physiologiques :
Un impact sur la thermorégulation
La progestérone contribue à élever la température corporelle de 0,3 à 0,5°C après l’ovulation. Ce phénomène est d’ailleurs utilisé pour détecter le pic ovulatoire lors d’un suivi de fertilité.
Un effet bénéfique sur le sommeil
Des études ont montré un lien entre imprégnation progestéronique et qualité du sommeil. La progestérone aurait des propriétés sédatives et anti-stress.
Un rôle protecteur osseux
La progestérone favoriserait la formation osseuse. Elle limiterait ainsi la perte de masse osseuse, notamment chez la femme ménopausée.
Quand la progestérone fait défaut
Un taux insuffisant de progestérone peut être à l’origine de troubles, aussi bien gynécologiques que généraux.
Origine du déficit
Plusieurs causes peuvent expliquer une carence en progestérone :
- Dysfonctionnement du corps jaune empêchant une sécrétion normale
- Anomalies utérines (fibromes, kystes, endométriose) gênant l’implantation embryonnaire
- Destruction du placenta entraînant l’arrêt de la production
Conséquences gynécologiques
Une carence en progestérone peut se manifester par :
- Troubles du cycle : règles irrégulières, absence de règles, spottings
- Infertilité : difficulté à concevoir liée à un défaut de nidation
- Fausses couches à répétition, l’utérus ne pouvant assurer le maintien de la grossesse
- Tumeurs bénignes : fibromyomes, kystes fonctionnels, mastopathies
Répercussions générales
Outre les symptômes gynécologiques, un manque de progestérone peut provoquer :
- Fatigue, irritabilité, sautes d’humeur
- Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes
- Baisse de libido, sécheresse vaginale
- Prise de poids, rétention d’eau
À l’inverse, gare à l’excès !
A l’opposé, un excès de progestérone n’est pas non plus souhaitable.
Les causes d’une élévation
Plusieurs situations peuvent entraîner une augmentation des taux :
- Traitement hormonal substitutif mal adapté
- Tumeur bénigne du corps jaune ou des ovaires
- Grossesse multiple avec placentas hyperactifs
Des effets indésirables
Un excès de progestérone peut être à l’origine de :
- Prise de poids, ballonnements, rétention hydrosodée
- Baisse de tonus et fatigue chronique
- Céphalées, vertiges, acné
- Troubles de l’humeur : irritabilité, agressivité, dépression
- Troubles du transit
Le dosage de la progestérone
Face à des troubles évocateurs d’un déséquilibre, le dosage de la progestérone permet de confirmer le diagnostic.
Les modalités du dosage
La progestéronémie peut être dosée :
- Dans le sang : dosage veineux généralement effectué en laboratoire
- Dans l’urine : automates d’analyse permettant un test immédiat
Le dosage est interprété en fonction du stade du cycle menstruel.
L’interprétation des résultats
- Chez la femme non enceinte, le taux varie entre 0,3 et 28 ng/ml selon la phase du cycle.
- Chez la femme enceinte, il doit dépasser 20 ng/ml.
Un second dosage peut être prescrit en cas de résultat pathologique pour confirmation.
La progestérone, alliée thérapeutique de choix
La progestérone est fréquemment utilisée en traitement hormonal substitutif et en assistance médicale à la procréation. Explications.
En traitement hormonal de la ménopause
Associée à des œstrogènes, la progestérone permet de compenser la baisse hormonale physiologique de la ménopause.
Elle prévient ainsi les troubles liés au déficit (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, irritabilité…).
En cas de troubles gynécologiques
Une supplémentation en progestérone peut être proposée pour :
- Régulariser les cycles irréguliers ou anovulatoires
- Traiter les mastopathies bénignes ou les fibromes
- Lutter contre une infertilité d’origine lutéale
Pour prévenir les fausses couches
Chez les femmes sujettes aux fausses couches à répétition, un traitement par progestérone débuté dès le début de grossesse aide à la stabiliser.
En assistance médicale à la procréation
Dans le cadre d’une fécondation in vitro, un apport de progestérone favorise l’implantation de l’embryon et le développement de la grossesse.
Les différentes formes de progestérone
La progestérone peut être administrée par différentes voies. Le choix dépend des habitudes du prescripteur et des préférences de la patiente.
La voie orale
- Comprimés à avaler, à prendre au cours d’un repas pour favoriser l’absorption digestive de l’hormone.
La voie vaginale
- Ovules à insérer profondément dans le vagin.
- Diffusion progressive de l’hormone au niveau utérin.
Les crèmes et gels
- Formulations à appliquer localement sur les seins, en massage.
- Intérêt dans le traitement des mastopathies.
La voie injectable
- Injections intramusculaires ou sous-cutanées, à réaliser par un professionnel de santé.
- Effet prolongé, de 2 à 4 semaines.
Quelle posologie adopter ?
La posologie de progestérone dépend de l’indication. Voici les recommandations habituelles :
En traitement hormonal substitutif
- 200 à 300 mg par jour, en prise continue ou séquentielle selon le schéma thérapeutique
En cas de troubles gynécologiques
- 200 à 400 mg par jour, en général sur 10 à 14 jours par cycle
En début de grossesse
- 400 à 600 mg par jour sur les 3 premiers mois
La durée d’administration et le dosage doivent être adaptés à chaque patiente.
Effets indésirables et précautions d’emploi
Dans la majorité des cas, la progestérone est bien tolérée. Certains effets secondaires peuvent malgré tout survenir.
Des effets secondaires bénins
- Vertiges, fatigue, somnolence
- Nausées, maux de tête, douleurs abdominales
- Mastodynie, tension des seins
- Troubles du cycle dans les premiers mois
Ces symptômes régressent spontanément à l’arrêt du traitement.
Quelles précautions prendre ?
La prudence est de mise dans certaines situations :
- Allergie à l’un des composants du médicament
- Antécédents de dépression nerveuse
- Épilepsie ou autre pathologie neurologique
- Insuffisance hépatique sévère
Une surveillance médicale est alors nécessaire.
Vos questions fréquemment posées
Quels sont les effets de la progestérone sur l’humeur ?
La progestérone a des propriétés sédatives et anti-stress. Elle favorise la détente et le sommeil. Mais à forte dose, elle peut provoquer irritabilité, sautes d’humeur voire dépression.
Peut-on prendre de la progestérone en cas d’endométriose ?
La progestérone n’est généralement pas recommandée en cas d’endométriose, sauf pour stopper momentanément les règles avant une intervention chirurgicale. Son action sur les tissus endométriosiques n’est pas clairement démontrée.
Quels sont les effets de la progestérone sur la peau et les seins ?
La progestérone peut provoquer une peau grasse, de l’acné, ou une tension des seins. À l’inverse, elle améliore l’élasticité cutanée et diminue la sécrétion de sébum chez certaines femmes.
Peut-on prendre de la progestérone en essayant de concevoir ?
Oui, un traitement par progestérone peut être envisagé chez les femmes ayant des difficultés à concevoir causées par une insuffisance lutéale. En soutenant la phase post-ovulatoire, la progestérone facilite la nidation de l’œuf fécondé.