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Qui n’a jamais souffert d’acné durant l’adolescence ? Cette maladie cutanée touche la grande majorité des jeunes au moment fatidique de la puberté. Lorsque le corps change, la peau des adolescents se transforme également, et pas toujours pour le meilleur. Car l’acné est aussi une maladie de l’image. Dans une société où les apparences sont reines, voir son visage se couvrir de boutons rouges ou de pustules purulentes peut être vécu comme un drame. Au-delà de la simple maladie bénigne, l’acné est une véritable épreuve psychologique pour des milliers d’adolescents.
Causes et facteurs de risque
L’acné est une maladie multifactorielle faisant intervenir des facteurs hormonaux, génétiques et environnementaux.
Causes hormonales
La principale cause de l’acné est l’augmentation de la production de sébum sous l’influence des androgènes durant la puberté. En effet, les glandes sébacées possèdent des récepteurs aux androgènes, et sous l’influence de la testostérone, la production de sébum est multipliée par deux à trois.
Chez la femme, des poussées d’acné peuvent survenir à certaines périodes comme pendant les règles, durant la grossesse ou lors de la prise de certaines pilules contraceptives. Les variations hormonales sont alors en cause.
Facteurs génétiques
Certains individus présentent une prédisposition génétique à l’acné(1). Celle-ci est souvent familiale. Des polymorphismes génétiques ont été identifiés au niveau des récepteurs aux androgènes ou de certaines enzymes intervenant dans la stéroïdogenèse.
Autres facteurs de risque
Certains cosmétiques dits comédogènes, comme les huiles minérales, les vaselines ou les silicones, peuvent aggraver l’acné en obstruant les follicules. Le stress, bien que n’étant pas une cause directe, peut également favoriser les poussées. La prise de stéroïdes anabolisants, notamment par les bodybuilders, sont fréquemment à l’origine de poussées d’acné, parfois très sévères. Enfin, certains régimes alimentaires riches en produits laitiers ou en glucides à fort index glycémique semblent être associés à une augmentation du risque d’acné.
Mécanismes physiopathologiques
Trois principaux mécanismes physiopathologiques interviennent dans l’acné :
- Une hyperséborrhée, c’est-à-dire une augmentation de la production de sébum par les glandes sébacées sous l’influence des androgènes ;
- Une anomalie de la desquamation folliculaire conduisant à l’obstruction du canal pilosébacé et la formation de microkystes appelés comédons ;
- Une colonisation de ces microkystes par la bactérie Propionibacterium acnes et une réaction inflammatoire locale à l’origine des lésions d’acné.
L’acné résulte donc d’une réaction inflammatoire du follicule pilosébacé initiée par la rétention anormale de sébum et de cellules mortes.
Formes cliniques
Les lésions élémentaires de l’acné sont :
- Les comédons qui correspondent à l’obstruction du canal pilosébacé. Ils peuvent être fermés (points noirs) ou ouverts (points blancs) ;
- Les papules qui sont des lésions inflammatoires solides et fermées ;
- Les pustules qui sont des lésions inflammatoires avec collection purulente ;
- Les nodules qui sont des lésions profondes, inflammatoires, douloureuses, de plus de 5 mm ;
- Les kystes qui sont des lésions profondes de plus de 5 mm remplies de pus et recouvertes d’une peau saine.
L’acné peut également laisser des séquelles cicatricielles définitives. On distingue classiquement l’acné inflammatoire, comédogène ou mixte en fonction du type de lésions prédominantes.
Localisations
Les lésions d’acné touchent principalement trois zones :
- Le visage est presque constamment atteint, en particulier le front, le nez et le menton.
- Le dos est aussi très souvent concerné par l’acné, surtout dans les formes sévères.
- On peut retrouver des lésions sur l’ensemble du dos.
Enfin, la partie supérieure du torse entre les épaules peut également présenter de l’acné. Plus rarement, des lésions inflammatoires sont aussi observées sur le cou, la poitrine, les bras et les cuisses. La localisation de l’acné est donc très variable selon les individus.
Évolution
On distingue classiquement deux grands types d’acné selon l’âge de début des symptômes :
- L’acné juvénile débute le plus souvent à la puberté, entre 11 et 13 ans chez la fille et 13 et 15 ans chez le garçon. Elle touche environ 80 % des adolescents. Cette acné transitoire de l’adolescence régresse spontanément dans la majorité des cas avant l’âge de 25 ans.
- L’acné tardive de l’adulte débute après 25 ans, le plus souvent entre 25 et 40 ans. Elle concerne environ 15 % des femmes. Contrairement à l’acné de l’adolescent, l’acné de l’adulte persiste le plus souvent pendant plusieurs années.
Complications
L’acné, surtout lorsqu’elle est sévère, peut entraîner deux types de complications :
- Des complications locales avec risque de cicatrices. Il s’agit le plus souvent de cicatrices atrophiques, qui se manifestent par une dépression de la peau. Plus rarement, on peut observer un bourrelet cicatriciel hypertrophique. Ces cicatrices, surtout lorsqu’elles sont visibles sur le visage, peuvent avoir un retentissement psychologique important.
- Des complications psychologiques sont également fréquentes. De nombreux patients présentent une détresse psychologique, une perte d’estime de soi et parfois même une véritable dépression. Ce retentissement psycho-social doit être pris en charge.
Prévention
Plusieurs mesures hygiéno-diététiques peuvent permettre de prévenir l’acné ou d’en limiter l’aggravation :
- Avoir une bonne hygiène de vie, avec une alimentation équilibrée pauvre en graisses saturées et riche en oméga 3, une hydratation suffisante, un sommeil réparateur et la gestion du stress.
- Nettoyer la peau délicatement avec un produit doux non comédogène, sans l’agresser.
- Éviter l’exposition solaire et utiliser une crème solaire non comédogène.
- Choisir des produits de soins non comédogènes et non irritants.
- Ne pas triturer les lésions d’acné pour ne pas risquer de cicatrices.
Cependant, malgré ces mesures, de nombreux patients nécessitent un traitement médicamenteux en complément.
Traitements
Il existe de nombreuses options thérapeutiques pour prendre en charge l’acné, qui devront être adaptées à chaque patient :
- Des traitements locaux sont utilisés en première intention dans les formes mineures à modérées : crèmes à base de rétinoïdes, de peroxyde de benzoyle, d’acide salicylique ou d’antibiotiques.
- Des antibiotiques par voie orale sont parfois nécessaires pendant quelques mois en cas d’acné inflammatoire modérée à sévère.
- Des traitements hormonaux anti-androgènes peuvent être prescrits chez la femme.
En cas d’acné sévère ou de formes réfractaires aux autres traitements, l’isotrétinoïne par voie orale est très efficace. Cependant ce traitement nécessite une surveillance rapprochée en raison de ses effets secondaires potentiels.
Enfin, pour les cicatrices d’acné, plusieurs techniques de dermabrasion, laser ou injections peuvent être proposées. Une prise en charge globale est importante, avec un suivi psychologique si besoin. Le traitement doit être prolongé sur plusieurs mois avant d’obtenir une amélioration significative.
Vos questions fréquemment posées
Mon acné a commencé après l’arrêt de ma pilule contraceptive. Est-ce normal ?
Oui, chez certaines femmes, l’arrêt de la pilule contraceptive peut provoquer une poussée d’acné. En effet, la pilule a un effet anti-androgène. Son arrêt brutal entraîne alors une augmentation de la production de sébum à l’origine de l’acné.
J’ai entendu parler du régime cétogène contre l’acné, est-ce efficace ?
Le régime cétogène, très pauvre en glucides, pourrait avoir un effet bénéfique sur l’acné car il diminue la sécrétion d’insuline. Mais son efficacité réelle et son innocuité à long terme restent à confirmer par des études complémentaires.
J’ai de l’acné rosacée, est-ce la même chose que l’acné ?
Non, l’acné rosacée est différente de l’acné juvénile. Elle touche plutôt les adultes de plus de 30 ans. Ses causes sont mal connues mais pourraient être liées à une anomalie des vaisseaux de la face. Son traitement repose plus sur des crèmes à base d’ivermectine ou de brimonidine.
Mon acné empire au moment des règles, est-ce normal ?
Oui, de nombreuses femmes constatent une recrudescence de leur acné en 2ème partie de cycle, au moment de l’ovulation, sous l’effet des variations hormonales. Il est alors possible d’utiliser un traitement hormonal ponctuel pour limiter ces poussées.
Peut-on prévenir l’acné de l’adolescent ?
Malheureusement, l’acné de l’adolescence est très difficile à prévenir car elle résulte avant tout des bouleversements hormonaux de la puberté. Toutefois, avoir une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée permet de limiter les facteurs aggravants.
Le mot de la fin
Bien que bénigne, l’acné n’en reste pas moins une maladie complexe, aux conséquences parfois graves. Sa prise en charge globale est donc capitale pour traiter efficacement les lésions cutanées, mais aussi préserver l’estime de soi des patients.
Sources éditoriales et fact-checking