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Le syndrome métabolique (MetS) est une condition médicale complexe qui suscite de plus en plus l’intérêt des chercheurs en raison de ses effets potentiellement dévastateurs sur la santé globale. Une étude récente(1), menée par une équipe de scientifiques utilisant les données de la UK Biobank, a mis en lumière les liens inquiétants entre le MetS et la santé cérébrale, même chez les adultes ne présentant pas de signes de démence.
Une étude de grande ampleur
Les chercheurs ont analysé les données de 37 395 adultes sans démence issus de la base de données de la UK Biobank. Le syndrome métabolique était défini comme la présence d’au moins trois des composantes suivantes :
- Un tour de taille élevé ;
- Des niveaux élevés de triglycérides ;
- Une pression artérielle élevée ;
- Un taux d’HbA1c élevé ;
- Un faible taux de cholestérol HDL.
Des régressions linéaires multivariées ont été utilisées pour évaluer les associations entre le MetS, la neuroimagerie structurelle et les domaines cognitifs.
Des résultats préoccupants
Les résultats de l’étude sont sans appel : le syndrome métabolique est associé à une moins bonne santé cérébrale chez les adultes sans démence. Plus précisément, le MetS est lié à :
- Un volume cérébral total plus faible (β standardisé : -0,06 ; IC à 95 % -0,08, -0,04) ;
- Un volume de matière grise plus faible (β : -0,10 ; IC à 95 % -0,12, -0,08) ;
- Un volume hippocampique plus faible (pour le côté gauche, β : -0,03, IC à 95 % -0,05, -0,01 ; pour le côté droit, β : -0,04, IC à 95 % -0,07, -0,02) ;
- Un volume d’hyperintensité de la substance blanche (HSB) plus important (β : 0,08 ; IC à 95 % 0,06, 0,11).
Mais ce n’est pas tout ! Les participants à l’étude atteints de MetS ont également obtenu de moins bons résultats aux tests cognitifs évaluant :
- La mémoire de travail (β : -0,10 ; IC à 95 % -0,13, -0,07) ;
- La mémoire déclarative verbale (β : -0,08 ; IC à 95 % -0,11, -0,05) ;
- La vitesse de traitement (β : -0,06 ; IC à 95 % -0,09, -0,04) ;
- Le raisonnement verbal et numérique (β : -0,07 ; IC à 95 % -0,09, -0,04) ;
- Le raisonnement non verbal (β : -0,03 ; IC à 95 % -0,05, -0,01) ;
- Les fonctions exécutives, où des scores plus élevés indiquaient de moins bonnes performances (β : 0,05 ; IC à 95 % 0,03, 0,08).
Et comme si cela ne suffisait pas, un nombre plus élevé de composantes du MetS était également associé à un volume cérébral moindre, une HSB plus importante et de moins bonnes performances cognitives dans tous les domaines.
Un effet cumulatif inquiétant
Un aspect particulièrement alarmant de l’étude est la découverte d’un effet cumulatif. Plus un individu présentait de composantes du syndrome métabolique, plus les effets négatifs sur le cerveau étaient prononcés. En d’autres termes, chaque facteur supplémentaire du MetS semble aggraver la situation.
Cette observation souligne l’importance de traiter le syndrome métabolique dans son ensemble, plutôt que de se concentrer uniquement sur un ou deux facteurs.
Mécanismes sous-jacents
Plusieurs mécanismes peuvent expliquer cette association :
- Inflammation : une mauvaise santé métabolique est souvent accompagnée d’une inflammation chronique, qui peut endommager les cellules cérébrales.
- Résistance à l’insuline : l’insuline joue un rôle crucial dans le cerveau, et une résistance à cette hormone peut perturber les fonctions cognitives.
- Stress oxydatif : un déséquilibre entre les radicaux libres et les antioxydants dans le corps peut endommager les cellules cérébrales.
Le mot de la fin
Ces résultats sont particulièrement préoccupants, car ils montrent que le syndrome métabolique a un impact négatif sur la santé cérébrale bien avant l’apparition de la démence. En effet, les adultes atteints de MetS présentent non seulement des anomalies cérébrales structurelles, mais également des déficits cognitifs dans de nombreux domaines.
Il est important de rappeler que le syndrome métabolique est un problème de santé publique majeur. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont en surpoids ou obèses, ce qui augmente considérablement le risque de développer un MetS. De plus, avec le vieillissement de la population et l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques, le nombre de personnes atteintes de MetS ne cesse de croître.
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Sources éditoriales et fact-checking