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Le vieillissement s’accompagne souvent d’une perte de masse et de force musculaire, également appelée sarcopénie. Cette affection touche environ 1 personne âgée sur 4 et peut grandement affecter l’autonomie et la qualité de vie.
Une nouvelle étude(1) publiée dans la revue Nutrients en 2022 s’est intéressée au lien entre l’alimentation et les symptômes de la sarcopénie chez les personnes âgées vivant à domicile. Ses résultats suggèrent qu’une alimentation pauvre en aliments pro-inflammatoires pourrait contribuer à préserver la santé musculaire des seniors.
Méthodologie de l’étude
L’étude a été menée auprès de 110 adultes âgés de 70 ans. Leur indice inflammatoire alimentaire (dietary inflammatory index) a été calculé grâce à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires. Cet indice permet d’évaluer le potentiel pro ou anti-inflammatoire global du régime alimentaire.
La masse, la force musculaire et la performance physique des participants ont également été mesurées à l’aide de tests standardisés. Des données sociodémographiques et de mode de vie ont aussi été collectées.
Principaux résultats
L’analyse statistique des données a révélé que les participants ayant un indice inflammatoire alimentaire plus faible, reflétant une alimentation plus anti-inflammatoire, avaient une meilleure santé musculaire.
En effet, comparativement à ceux ayant un indice plus élevé, ils présentaient:
- Une masse musculaire plus importante ;
- Une force de préhension supérieure ;
- De meilleurs résultats aux tests de marche et d’équilibre.
Ces associations étaient indépendantes de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle et du niveau d’activité physique des participants.
Mes commentaires
Une alimentation de type occidentale, trop riche en sucres et en graisses saturées, favorise la production de cytokines pro-inflammatoires et l’installation d’une inflammation chronique de bas grade.
Au niveau moléculaire, l’inflammation chronique peut altérer le métabolisme musculaire de plusieurs façons :
- Augmentation de la dégradation des protéines musculaires, notamment via l’activation du système ubiquitine-protéasome ;
- Diminution de la synthèse protéique et inhibition de la voie mTOR, essentielle pour l’anabolisme musculaire ;
- Résistance à l’action de l’insuline et des facteurs de croissance comme l’IGF-1.
Ces dérégulations métaboliques sont induites par différentes cytokines pro-inflammatoires circulantes, comme le TNF-alpha, l’IL-6, l’IL-1 et le TWEAK. Ces cytokines activent des voies de signalisation conduisant à terme à une atrophie et une dysfonction musculaire.
Application pratique
En pratique, les seniors devraient donc favoriser une alimentation riche en fruits et légumes, poissons gras, noix et huiles végétales, qui combat l’inflammation. Ils devraient aussi limiter leur consommation d’aliments transformés, de viandes grasses et de produits sucrés.
Combinée à une activité physique régulière adaptée, cette approche nutritionnelle anti-inflammatoire pourrait grandement contribuer au maintien de leur masse musculaire, force et de leur mobilité.
Ce qu’il faut retenir
Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, ces résultats offrent déjà aux seniors des pistes concrètes pour prendre soin de leurs muscles en vieillissant. Une alimentation anti-inflammatoire apparaît comme un outil prometteur dans la lutte contre la perte d’autonomie.
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Sources éditoriales et fact-checking