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Autrefois, la tisane jouait un rôle important dans la prévention des maladies et le maintien de la santé. Non seulement elle avait une “bonne réputation” (bona fama en latin, incorrectement traduit par “bonne femme”), mais c’était aussi l’occasion de réunir les membres de la famille ou les amis autour d’une boisson chaude.
En France, il n’est pas d’usage de prendre une tasse de thé, mais plutôt une tasse de café ou de tisane. Tout le monde connaît et utilise le café pour ses vertus stimulantes, mais beaucoup moins de personnes connaissent les nombreuses vertus de la tisane.
Outre les bienfaits d’une tasse d’eau chaude, qui détend les tensions accumulées au cours de la journée et prépare le corps à mieux assimiler les aliments, la tisane, avec sa gamme de plantes médicinales, peut prévenir ou réparer les petits maux de la vie quotidienne.
En bref
- Les tisanes, faites à partir de diverses plantes médicinales, peuvent aider à prévenir ou à traiter des maux quotidiens comme les troubles digestifs, le stress et l’insomnie ;
- Il est important de choisir des plantes de qualité et de suivre des méthodes spécifiques pour préparer les tisanes afin d’en tirer le maximum de bénéfices ;
- Les tisanes peuvent également être utilisées dans un cadre thérapeutique pour des affections plus spécifiques, comme la toux ou la grippe, et peuvent faire partie d’une cure de détoxification.
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L’art de la tisane
Pas de méthodes compliquées, mais quelques principes simples sont essentiels pour tirer le meilleur parti de cette rencontre entre l’eau, la plante et vous :
Choisissez une eau de source à faible teneur en minéraux (résidu sec à 180°C inférieur à 300 mg/l – ceci est indiqué sur les étiquettes des bouteilles d’eau) et, si vous utilisez l’eau du robinet, faites-la couler au préalable, surtout le matin, pour éliminer les éventuels produits indésirables.
En pharmacie, le terme “drogues simples” ou “simples” est utilisé pour décrire toute substance, généralement d’origine végétale, utilisée telle qu’elle se présente dans la nature. Plus familièrement, on appelle “simples” les plantes utilisées dans une tisane dont on extrait les arômes et les principes actifs sans transformation compliquée.
Usage quotidien
Consommer une tisane n’est pas nécessairement associé à un usage thérapeutique. Dans certaines régions, on appelle “thé” une infusion de plantes locales à l’effet tonique et stimulant, prise régulièrement dans la journée.
Le calament à grandes fleurs (Calamintha grandiflora), plus connu sous le nom de “thé d’Aubrac”, est connu depuis l’Antiquité pour ses propriétés stimulantes physiques et mentales.
Il existe également plusieurs “thés d’Europe”. La sauge (Salvia officinalis) est connue comme la plante salvatrice du Moyen-Âge. Dans le monde antique et pour les Arabes, elle était liée à la longévité et à l’immortalité. Au 10e siècle, la célèbre école de médecine de Salerne a publié un recueil de règles générales d’hygiène à usage quotidien sous la forme d’un poème. Nous y trouvons la phrase bien connue : “Pourquoi meurt l’homme qui a un jardin où pousse la sauge, si ce n’est qu’il n’existe aucun remède contre le pouvoir de la mort”.
En plus de ses qualités toniques, de son arôme puissant et de son goût légèrement amer, la sauge officinale stimule la mémoire. Parmi ses nombreuses autres propriétés, elle est digestive, antiseptique et fébrifuge.
Usages thérapeutiques
Voici quelques utilisations thérapeutiques courantes pour les petits maux de la vie quotidienne, sachant qu’une plante à la structure complexe correspondra à plusieurs indications.
Plantes digestives
Apéritif (avant le repas) : dans son sens premier, le mot signifie “ouvrir” l’appétit. Les plantes amères préparent l’estomac à recevoir les aliments en stimulant les sécrétions gastriques, avant même leur arrivée, ce qui facilite la digestion. La chicorée, la gentiane jaune et le houblon en sont des exemples.
Digestif (après le repas) : anis vert, fenouil, aneth, angélique, carvi, toutes ces plantes de la famille des Apiacées ont des propriétés carminatives (elles aident à expulser les gaz intestinaux) et facilitent la digestion. La camomille (romaine ou allemande) peut être prise en apéritif en raison de son goût amer, mais traditionnellement elle est servie en digestif le soir, car elle a un léger effet sédatif.
La marjolaine (cultivée) ou l’origan (sauvage), la mélisse, la menthe, le thym, le romarin, la sarriette et toutes les plantes aromatiques appartenant à la famille des lamiacées stimulent les sécrétions des organes internes (estomac, foie, vésicule biliaire, intestins, etc.) et ont également une action antiseptique et antispasmodique.
La réglisse a un effet bénéfique sur l’estomac et les ulcères mais, à forte dose et sur une longue période, elle peut provoquer de l’hypertension.
En résumé, les plantes apéritives agissent à titre préventif et les plantes digestives à titre curatif.
Plantes apaisantes
La tisane la plus traditionnelle pour “bien dormir” : le tilleul. Idéal pour les personnes souffrant d’anxiété et d’insomnie, il est particulièrement diurétique (possibilité de devoir se lever la nuit) et sudorifique : très utile en cas de fièvre, surtout chez les (petits) enfants. À utiliser de préférence en décoction.
L’infusion de fleurs d’oranger prise 30 minutes avant le coucher aide à s’endormir et à réduire le stress de la journée. La mélisse, qui calme la nervosité, l’anxiété, les idées fixes et les maux de tête d’origine nerveuse, peut être associée à la fleur d’oranger pour renforcer ses effets.
De même, un mélange de 2 cuillères à café de feuilles de mélisse et 1 de racine de valériane infusées pendant 10 minutes agit sur les troubles du sommeil (insomnie) et les difficultés d’endormissement.
Dans le mélange mélisse-camomille, les deux plantes ont un effet calmant, et leur association renforce ces propriétés.
L’aubépine, indiquée dans la prévention des problèmes cardiaques, est également utilisée dans les troubles mineurs du sommeil (d’origine nerveuse) et le stress.
Enfin, le millepertuis est un sédatif et un antidépresseur (pour les dépressions légères) mais ne doit pas être utilisé en association avec certains médicaments.
Toux, grippe, coup de froid, rhume
Certaines plantes ont une action pectorale, elles vont fluidifier les sécrétions ; d’autres vont combattre les germes responsables de la toux, elles sont antiseptiques ; d’autres enfin vont avoir une action calmante.
Voici un mélange intéressant de 5 fleurs : le coquelicot (expectorant et calmant), la violette (expectorant), le bouillon-blanc (expectorant et calmant), la mauve (expectorant, calmant), la guimauve (expectorant et calmant de la trachée), auquel on ajoutera une plante antiseptique et de plus parfumée : le thym sauvage qui peut être remplacé par des bourgeons de pin pour désinfecter les bronches et aromatiser le mélange.
En hiver, la tisane de fleurs de sureau soigne les maux de gorge, les rhumes, les bronchites et la grippe.
Dépuration : cure de printemps
L’objectif est de détoxifier l’organisme en éliminant les toxines accumulées pendant l’hiver. Les plantes diurétiques, laxatives ou sudorifiques sont conseillées. Choisissez la combinaison de plantes en fonction du point faible (reins, foie, intestin, peau). La cure durera 3 semaines pendant lesquelles on prendra 3 à 4 tasses par jour, dont une à jeun et une le soir avant le coucher :
- Bardane et pensée sauvage (problèmes de peau) ;
- Frêne, bardane, ortie (dépuratif et reminéralisant) ;
- Aspérule odorante, fumeterre (régule les sécrétions biliaires et les fonctions hépatiques) ;
- Bouleau, bourrache (voies urinaires et rénales).
Une plante aromatique peut être ajoutée à ces associations pour en améliorer le goût (sauge, thym, menthe, réglisse, anis…) selon l’effet recherché.
Quelques conseils
La qualité biologique, garantie par le label “AB”, vous assure d’une production sans engrais, sans pesticides et sans ajout d’arômes artificiels.
En vrac, vous pouvez les acheter dans un magasin bio ou diététique, une herboristerie ou une pharmacie. Les tiges, les feuilles et les fleurs doivent avoir conservé leur couleur. La plante doit “sentir bon”. Une plante séchée plongée dans l’eau chaude doit “prendre vie”.
En ce qui concerne les infusettes, très pratiques si vous êtes pressé ou si vous partez en voyage, regardez la composition et évitez les infusettes dont la mention arôme “naturel” n’est pas précisée. Les plantes étant finement réduites, elles ne peuvent être conservées plus d’un an.
Cultiver ou cueillir ?
Si vous cueillez des plantes médicinales dans la nature, ne prenez que la quantité nécessaire pour la consommation d’une année. Apprenez à les connaître comme le faisaient les anciens et constituez-vous une pharmacie familiale. Ne cueillez que les plantes que vous connaissez bien. Méfiez-vous des prairies “sauvages” mais en réalité “fertilisées”.
Si vous avez un jardin, vous pouvez aménager plusieurs carrés de plantes médicinales à la manière des anciens jardins de curé, un carré de plantes aromatiques, un carré de plantes sauvages dont vous pouvez récolter les graines dans la nature.
Récolter
Les racines se récoltent en dehors de la période de pleine végétation ; les feuilles, avant l’épanouissement des fleurs ; les sommités fleuries, au début de la floraison ; les fleurs, en bouton ; l’écorce, lorsque la sève monte au printemps ; les bourgeons, au printemps, gonflés de sève ; les fruits et les graines, à maturité.
Sécher
À l’air libre et au soleil, les fruits, les racines et les écorces ; à l’ombre, sous un abri ventilé, les feuilles, les fleurs ou les sommités fleuries. L’objectif est de conserver le maximum de principes actifs dans la plante. Pour ce faire, la plante est séchée de manière à ce que la teneur en eau diminue rapidement afin d’éviter la fermentation et l’oxydation de la plante.
Conserver
Dans un sac en papier, un sac en tissu, un pot en grès ou en verre, dans un endroit sec et sombre ; pas plus de 2 ans pour les feuilles et les fleurs, 3 ans pour les racines, les graines et l’écorce.
Une tisane : trois techniques
Une tisane est une boisson aux vertus curatives douces, fruit d’une expérimentation humaine millénaire qui nous permet aujourd’hui de soigner nos petits maux et de nous maintenir en bonne santé. Cependant, depuis le développement accéléré des médicaments chimiques, la recherche médicale a mis en évidence des interactions incompatibles entre l’utilisation de certaines plantes et la prise de ces médicaments. La question que nous devons nous poser maintenant est de savoir si nous devons limiter notre utilisation des plantes ou notre utilisation des médicaments.
Infusion
Porter l’eau à ébullition puis verser l’eau bouillante sur les plantes ou plonger les plantes dans l’eau bouillante après avoir éteint le feu.
Couvrir et attendre 3 à 10 minutes pour ramollir les tissus afin que les principes actifs, solubles dans l’eau, se diffusent.
Utilisez cette technique pour les parties tendres des plantes (fleurs, feuilles, sommités fleuries) ou pour les tissus plus denses, à condition de prendre soin de les diviser finement.
La décoction
Faites tremper la plante dans de l’eau froide. Portez l’eau à ébullition à feu doux.
Laissez bouillir pendant une dizaine de minutes pour les parties les plus dures, un ou deux bouillons pour les graines. Cette technique sera utilisée pour les parties dures ou ligneuses des plantes : écorce, aubier, racines, graines.
Macération
Faites tremper la plante dans de l’eau froide pendant plusieurs heures (moins de 10 heures, car au-delà, il y a un risque de fermentation).
Après filtration, vous pouvez refroidir légèrement la boisson (à moins de 40°C).
Ce procédé est utilisé lorsque les principes actifs de la plante sont détruits par la chaleur : vitamine C ou mucilage (comme dans le cas de l’églantier ou des feuilles de mauve).