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La nature regorge de trésors insoupçonnés. Le Cordyceps en est un parfait exemple. Ce petit champignon parasite, qui ressemble à s’y méprendre à un insecte, recèle des propriétés étonnantes.
Utilisé depuis des siècles en médecine traditionnelle chinoise, le Cordyceps suscite aujourd’hui un engouement croissant en Occident. Et pour cause ! Des études récentes ont confirmé ses effets bénéfiques sur la santé.
Mais que sait-on vraiment de ce champignon mystérieux ? D’où vient-il ? Quels sont ses bienfaits ? Comment le consommer ? Autant de questions auxquelles cet article répondra, afin de lever le voile sur ce trésor de la pharmacopée chinoise.
En bref
- Le Cordyceps est un champignon parasite utilisé depuis des siècles en médecine traditionnelle chinoise pour ses vertus tonifiantes.
- Il contient de nombreux composants actifs (polysaccharides, acide cordycépique, cordycépine, etc) qui lui confèreraient des propriétés immunostimulantes, anti-tumorales, antioxydantes.
- Le Cordyceps pourrait avoir des effets bénéfiques sur les performances physiques, la libido, le système immunitaire ou le diabète, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ses bienfaits potentiels.
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Quels sont ses principes actifs ?
Le cordyceps renferme plusieurs composants aux propriétés thérapeutiques intéressantes :
Les polysaccharides
Les polysaccharides sont des glucides complexes présents en grande quantité dans le cordyceps. Ils représentent 6 à 8 % de la composition du champignon.
Ces polysaccharides ont démontré des effets immunostimulants et anti-tumoraux chez l’animal. Ils augmenteraient les défenses immunitaires en stimulant la production de lymphocytes T. Ils auraient également des propriétés antivirales contre certains virus comme le VIH et le virus de la grippe.
L’acide cordycépique
Cet acide actif est spécifique au cordyceps. On le trouve en concentrations particulièrement élevées dans le cordyceps sauvage.
Il aurait des vertus anti-inflammatoires puissantes(1), notamment en inhibant la libération de cytokines pro-inflammatoires. Il contribuerait aussi aux effets protecteurs du cordyceps sur le foie et les reins.
La cordycépine
La cordycépine est une molécule présente dans le cordyceps qui serait à l’origine de nombreux effets bénéfiques :
- Activité antitumorale ;
- Réduction de l’anxiété et de la dépression ;
- Protection des cellules du foie ;
- Amélioration de la qualité du sommeil.
Sa structure est proche de celle de l’adénosine, un neuromodulateur impliqué dans la régulation du sommeil et de l’humeur.
Des acides aminés essentiels
Le cordyceps contient 18 acides aminés dont tous les acides aminés essentiels que notre corps ne peut pas synthétiser (lysine, méthionine, thréonine…).
Ces acides aminés sont impliqués dans de nombreux processus physiologiques : croissance cellulaire, fonctionnement des neurotransmetteurs, etc. Ils contribueraient aux effets anti-âge du cordyceps.
Des stérols
Les principaux stérols présents dans le cordyceps sont l’ergostérol et le brassicastérol. Ce sont des composés similaires au cholestérol qui auraient des propriétés antioxydantes et anti-cancer.
L’ergostérol en particulier contribuerait à la régulation du taux de sucre et de cholestérol sanguin.
Des oligo-éléments
Le cordyceps contient des oligo-éléments essentiels comme le magnésium, le potassium, le sodium, le phosphore, le sélénium…
Ces minéraux sont indispensables à de nombreuses réactions biochimiques dans notre organisme et à la transmission de l’influx nerveux.
Ses bienfaits potentiels
Le cordyceps recèle de nombreuses vertus qui en font un champignon médicinal fascinant. Ses effets bénéfiques potentiels sont multiples et touchent plusieurs aspects de la santé.
Amélioration des performances physiques
De nombreuses études(2)(3)(4), notamment sur des athlètes, ont montré que la prise de cordyceps permet d’augmenter les capacités physiques et la résistance à l’effort. Le cordyceps agit en boostant l’apport en oxygène aux muscles pendant un exercice intense. Il permet ainsi d’améliorer l’endurance et de retarder la fatigue musculaire. Certains athlètes l’utilisent pour augmenter leurs performances.
Cependant, les études ne sont pas toutes unanimes sur l’efficacité du cordyceps pour le sport. Certains essais n’ont pas trouvé d’effets significatifs sur les performances physiques. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour confirmer l’intérêt du cordyceps dans ce domaine.
Stimulation des défenses immunitaires
Le système immunitaire pourrait être renforcé par la prise de cordyceps. En effet, ce champignon contient des polysaccharides et autres composés qui auraient des propriétés immunostimulantes.
Des études(5) sur des animaux ont montré que le cordyceps augmentait l’activité des cellules immunitaires comme les lymphocytes. Il pourrait ainsi aider à lutter contre les infections virales et bactériennes. Cependant, très peu d’essais cliniques ont été menés chez l’humain pour le moment.
Amélioration de la libido
Le cordyceps a la réputation d’agir comme un aphrodisiaque naturel. En médecine traditionnelle, il est utilisé pour stimuler la libido et améliorer les performances sexuelles. Cet effet pourrait s’expliquer par l’augmentation de la production de testostérone.
Des études sur des rats ont effectivement montré que le cordyceps permettait de faire augmenter les taux de testostérone. Toutefois, aucune étude solide n’a encore démontré un réel effet du cordyceps sur la libido chez l’humain.
Activité anti-cancer potentielle
Certains composés présents dans le cordyceps, comme les polysaccharides, auraient des effets antitumoraux. Des recherches sur des animaux atteints de cancer ont montré que le cordyceps pouvait ralentir la croissance des tumeurs.
Cependant, très peu d’essais cliniques ont évalué l’action du cordyceps sur le cancer chez l’humain. Son efficacité réelle comme traitement anticancéreux n’est donc pas démontrée à l’heure actuelle. Des études supplémentaires sont nécessaires.
Régulation de la glycémie
Le cordyceps pourrait contribuer à réguler le taux de sucre dans le sang. Des études sur des rongeurs diabétiques ont montré que la prise de cordyceps permettait de diminuer la glycémie.
Cet effet hypoglycémiant pourrait s’expliquer par la capacité du cordyceps à protéger les cellules du pancréas produisant l’insuline. Toutefois, très peu d’essais cliniques ont évalué les effets du cordyceps sur le diabète chez l’humain.
Amélioration de la santé cardiovasculaire
La consommation de cordyceps pourrait avoir des effets bénéfiques sur la santé cardiaque. Des études sur l’animal ont montré que le cordyceps permettait de faire baisser les taux de cholestérol total et de triglycérides.
Il aurait également des propriétés antiarythmiques chez le rat. Cependant, aucune étude solide n’a encore démontré de réels bienfaits cardiovasculaires du cordyceps chez l’humain.
Bien que prometteur, des recherches plus poussées sont encore nécessaires pour confirmer les bienfaits potentiels du cordyceps dans tous ces domaines. Les études sur l’humain manquent encore cruellement. La prudence est donc de mise quant à l’efficacité réelle du cordyceps pour la santé.
Les différents types
Le cordyceps existe sous différentes formes et variétés, possédant chacune des compositions et des effets spécifiques. On distingue principalement 3 types de cordyceps :
Le cordyceps sauvage
Le cordyceps sauvage, également appelé Cordyceps sinensis, est la forme originale du champignon, telle qu’on la trouve à l’état naturel en haute montagne en Chine et au Tibet.
Ce cordyceps sauvage se développe de façon parasitaire sur le corps de larves d’insectes, en particulier sur les chenilles du papillon du genre Thitarodes. Il est récolté manuellement à plus de 3500 mètres d’altitude dans l’Himalaya et sur le plateau tibétain.
Très rare et difficile d’accès, le cordyceps sauvage était autrefois réservé à l’empereur de Chine et aux hauts dignitaires pour ses vertus tonifiantes exceptionnelles.
Aujourd’hui, il est toujours très onéreux, se vendant jusqu’à 9000 euros le kilo. Sa composition unique et sa rareté en font le cordyceps le plus puissant et le plus prisé en pharmacopée chinoise traditionnelle.
Le cordyceps cultivé
Devant la rareté du cordyceps sauvage, des techniques de culture artificielle ont été développées depuis les années 1970.Le cordyceps cultivé est produit par fermentation en laboratoire du mycélium (partie souterraine du champignon) sur un substrat de grains de riz ou de céréales.
Les espèces les plus fréquemment cultivées sont Cordyceps militaris et Cordyceps sinensis. Ce dernier est cependant difficile à cultiver artificiellement et donne des fructifications de qualité inférieure au cordyceps sauvage.
Bien que moins onéreux, le cordyceps cultivé présente une composition et des effets moindres que sa version sauvage.
Le cordyceps CS-4
Le cordyceps CS-4 est une souche de cordyceps mise au point en laboratoire dans les années 1980 par hybridation de différentes espèces.
Cette souche brevetée CS-4 est cultivée par fermentation en bioréacteur de substrats à base de riz et de larves de vers à soie.
Contrairement aux espèces naturelles, la souche CS-4 peut être produite à grande échelle dans des conditions parfaitement contrôlées et standardisées.
Elle présente l’avantage d’une composition garantie en principes actifs comme les polysaccharides et les nucléosides.
Le CS-4 constitue souvent un bon compromis entre le cordyceps sauvage très onéreux et les espèces cultivées classiques.
Comment le consommer ?
Le cordyceps peut se présenter sous différentes formes : poudre, gélules, extraits liquides, etc. Chacune possède ses avantages et ses inconvénients. Voyons plus en détail les caractéristiques de ces différentes présentations.
En poudre
La poudre de cordyceps est obtenue en broyant finement le corps fructifère séché du champignon. C’est la forme la plus brute et la plus naturelle du cordyceps. Elle conserve l’intégralité des principes actifs du champignon.
La poudre offre une grande liberté dans le dosage : on peut ajuster précisément la quantité désirée, ce qui est plus difficile avec des gélules. Elle se dissout facilement dans l’eau, les jus de fruits ou les smoothies.
Son goût amer peut cependant rebuter certains consommateurs. Elle doit être conservée à l’abri de la chaleur et de l’humidité pour préserver tous ses bienfaits.
Les gélules
Les gélules contiennent de la poudre de cordyceps compressée. Pratiques à transporter et à consommer, leur dosage est fixe. Il faut donc choisir la concentration adaptée à ses besoins.
Les gélules préservent mieux les principes actifs du champignon que la poudre. Mais leur enveloppe peut contenir des additifs. Vérifier la composition avant achat.
Les extraits
Il existe deux types d’extraits de cordyceps : les extraits aqueux et les extraits hydroalcooliques.
Les extraits aqueux sont réalisés uniquement à l’eau. Ils conservent intactes les molécules thermosensibles.
Les extraits hydroalcooliques utilisent un mélange d’eau et d’alcool. Ils sont plus concentrés en principes actifs.
Les extraits se présentent sous forme de pipettes ou de flacons. Leur concentration en principe actif est normée. Ils offrent une prise facile et rapide. Mais leur fabrication est plus transformante.
Quelle dose est-il recommandé de prendre ?
Il n’existe pas de directives officielles concernant la dose appropriée des compléments alimentaires à base de cordyceps.
La posologie est très variable dans les études portant sur le cordyceps. Par exemple, des études sur la performance athlétique ont utilisé des doses allant de 1 à 4 g par jour(6). Dans certaines études sur les animaux, la posologie allait de 3 g par jour à 10 g par kg de poids de corps et par jour(7).
Par principe, n’utilisez jamais plus que la dose recommandée sur l’étiquette du produit ou que celle recommandée par votre professionnel de la santé.
Y a-t-il des effets secondaires ?
Bien que prometteur, le cordyceps n’est pas dénué d’effets secondaires potentiels qu’il convient de connaître avant toute utilisation.
Des effets indésirables généralement bénins
Des effets secondaires peuvent survenir si la posologie recommandée n’est pas respectée. Les plus fréquents sont des maux de tête, des nausées, des troubles digestifs (diarrhées) ou une sécheresse de la bouche. Ces effets sont généralement bénins et disparaissent à l’arrêt du traitement.
Précautions d’emploi
Certaines précautions sont à prendre avant d’utiliser le cordyceps :
- Les femmes enceintes ou allaitantes doivent éviter le cordyceps, par mesure de précaution. Son innocuité n’a pas été établie pendant la grossesse.
- Les enfants et adolescents ne doivent pas en consommer sans avis médical.
- Les personnes immunodéprimées (VIH, greffe d’organe, chimiothérapie…) doivent également demander l’avis de leur médecin, le cordyceps pouvant stimuler le système immunitaire.
- En cas de traitement médicamenteux, il est impératif de vérifier l’absence d’interactions médicamenteuses avec le cordyceps.
Un manque de recul sur les effets à long terme
Bien que traditionnellement utilisé depuis des siècles, le recul sur les effets du cordyceps à long terme reste limité, notamment avec les formes modernes cultivées ou issues de laboratoire.
Des études complémentaires sont encore nécessaires pour confirmer son innocuité dans le cadre d’une utilisation prolongée. La prudence est donc de mise. Il est conseillé de limiter les cures à 2-3 mois, avec une pause entre chaque cure.
Ce qu’il faut retenir
Le cordyceps est donc un champignon fascinant, avec un potentiel médicinal qui reste encore à confirmer scientifiquement. Même si certains lui prêtent des vertus extraordinaires, notamment comme source d’inspiration pour la série The Last of Us de HBO, la prudence est de mise quant à ses réels effets sur la santé humaine. Des recherches plus poussées permettront certainement d’en savoir plus sur les secrets de ce champignon venu des hauts plateaux himalayens. Quoi qu’il en soit, le cordyceps continue d’intriguer et d’alimenter l’imaginaire collectif.
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Sources éditoriales et fact-checking