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Une recherche publiée dans le British Journal of Sports Medicine(1) vient bouleverser notre vision des effets d’une activité sportive intensive sur la santé et l’espérance de vie. Résultat inattendu : les athlètes de haut niveau capables de courir un 4X400 mètres en moins de 4 minutes vivraient plus longtemps que la population générale.
Cette découverte surprend, car elle va à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle la pratique extrême d’un sport serait néfaste pour la santé. En effet, on entend souvent dire qu’un entraînement trop poussé userait prématurément le corps.
Une étude qui défie les croyances
Menée par André La Gerche, PhD, cardiologue du sport et directeur du Heart, Exercise and Research Trials (HEART) Laboratory, cette recherche s’est concentrée sur la longévité des 200 premiers coureurs masculins à avoir réalisé cet exploit. Originaires de divers pays d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Océanie et d’Afrique, tous sont nés entre 1928 et 1955.
Au moment de l’étude :
- 140 de ces coureurs d’élite étaient encore en vie ;
- 60 étaient décédés.
« Notre étude visait à voir comment l’entraînement affectait les athlètes d’élite à long terme », a expliqué La Gerche à Medical News Today. Les chercheurs ont découvert qu’en moyenne, ceux qui ont couru 4X400 mètres en moins de 4 minutes ont vécu 4,7 ans de plus que l’espérance de vie prévue pour leur pays d’origine.
Les chercheurs soulignent que leurs résultats viennent étayer d’autres études, comme celles menées sur les cyclistes du Tour de France, chez qui on a également observé une plus grande longévité chez les athlètes de haut niveau.
Les facteurs clés d’une vie plus longue
Alors, quel est le secret de cette longévité accrue ? Selon l’étude, plusieurs facteurs entrent en jeu :
- Une bonne alimentation ;
- Une consommation modérée d’alcool ;
- Un engagement et une détermination sans faille ;
- Une pratique régulière d’exercices intenses.
Bien sûr, tout le monde ne peut pas courir un 4X400 mètres en moins de 4 minutes ou être un athlète d’élite. Mais ces résultats pourraient inciter le grand public à adopter un mode de vie plus actif pour augmenter leur espérance de vie.
Méthodologie de l’étude
Pour mener à bien cette étude rétrospective de cohorte, les chercheurs ont utilisé le Sub-4 Alphabetic Register pour extraire les 200 premiers athlètes à avoir couru 1,6 km en moins de 4 minutes.
Ils ont comparé pour chaque coureur :
- La date de naissance ;
- La date de sa première tentative réussie sur le mile ;
- L’âge actuel (s’il est vivant) ou l’âge du décès.
Avec les tables de mortalité des Nations Unies pour déterminer la différence entre l’âge actuel ou l’âge au décès de chaque coureur et l’espérance de vie spécifique au pays d’origine.
Des bénéfices variables selon les décennies
Fait intéressant, les bénéfices de longévité variaient en fonction de la décennie au cours de laquelle les athlètes avaient réalisé leur exploit :
- Années 1950 : +9,2 ans (n=22 ; IC 95 % : 8,3 à 10,1) ;
- Années 1960 : +5,5 ans (n=88 ; IC 95 % : 5,3 à 5,7) ;
- Années 1970 : +2,9 ans (n=90 ; IC 95 % : 2,7 à 3,1).
Comment expliquer cette différence ? Les chercheurs ont avancé plusieurs hypothèses, comme l’évolution des méthodes d’entraînement et des soins médicaux au fil des décennies.
Ce qu’il faut retenir
Cette étude remet en question l’idée reçue selon laquelle l’exercice intense serait néfaste pour la santé et la longévité. Au contraire, les résultats suggèrent que ceux qui s’adonnent à des exercices extrêmes, comme les coureurs d’élite, peuvent vivre plus longtemps que la population générale.
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Sources éditoriales et fact-checking