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Le curcuma est une épice reconnue depuis l’antiquité en Asie pour ses propriétés médicinales. Cette épice a suscité l’intérêt du monde médical et scientifique, car elle est la source majeure d’un polyphénol : la curcumine.
La curcumine aide à contrôler des conditions de stress oxydatif et inflammatoire, ainsi que d’autres conditions comme le syndrome métabolique, l’arthrite, l’anxiété ou encore l’hyperlipidémie, entre autres.
Une pléthore de recherches concernant les bienfaits pour la santé de la curcumine a été réalisée. Il s’agit de la plante la plus étudiée scientifiquement.
Histoire
Le curcuma est cultivé depuis l’Antiquité en Inde. Il est fréquemment mentionné dans la littérature en sanskrit à partir du IVe siècle, notamment dans l’Atharva-Véda, où il est indiqué qu’un massage à la poudre de curcuma aide à soigner les malaises cardiaques.
Aussi nommé le safran des indes, le curcuma était également reconnu en Chine avant le VIIe siècle : il est mentionné dans le Bencao gangmu de Li Shizhen 10 et le Xin Xiu Ben cao(1).
En cuisine, le curcuma est l’ingrédient principal du curry. Cette épice est toujours très présente dans la vie socioculturelle de l’Inde, où il est considéré comme une plante exceptionnelle en regard de ses nombreuses propriétés comme épice, conservateur de nourriture, colorant naturel, cosmétique et comme plante médicinale.
La plante
Le curcuma, de son nom scientifique Curcuma longa, est une plante herbacée vivace rhizomateuse de la famille du gingembre.
La plante possède de nombreux rhizomes de forme ellipsoïdes ou cylindriques et d’une profonde couleur jaune à orange à l’intérieur. Le curcuma provient des rhizomes de la plante qui sont réduits en poudre.
Dans le rhizome, les cultivateurs distinguent la partie centrale : le curcuma-mère, qui est davantage utilisé pour ses vertus médicinales. Quant aux ramifications du rhizome qui partent de cette racine centrale, elles sont consacrées aux usages alimentaires.
Les principes actifs du curcuma
Si les propriétés médicinales du curcuma sont connues depuis des centaines d’années, la détermination de ses composants bioactifs et de leurs mécanismes d’action n’ont été étudiés que récemment.
Les rhizomes de Curcuma longa d’autres espèces de curcuma contiennent plusieurs polyphénols. Parmi eux, la curcumine (1,7-bis (4-hydroxy-3-méthoxyphényl) -1,6-octadien-3,5-dione), également appelée diferuloylméthane, est le polyphénol le plus abondant.
La curcumine est donc le pigment principal du curcuma, c’est ce pigment polyphénolique (curcumoïde) qui donne une couleur jaune très intense au rhizome.
Les mécanismes d’action de la curcumine
La science a démontré d’innombrables bienfaits thérapeutiques à la supplémentation en curcumine. En fait, la plupart de ces effets sont directement liés aux deux grandes actions de la curcumine : une forte action antioxydante et un rôle anti-inflammatoire envié par l’industrie pharmaceutique(2).
Les actions antioxydantes
L’effet de la curcumine sur les radicaux libres est exercé par plusieurs mécanismes. Il est incroyable de voir qu’une seule molécule possède autant d’actions antioxydantes. La curcumine peut piéger différentes formes de radicaux libres, tels que les espèces réactives l’oxygène et de l’azote (ROS et RNS, respectivement).
La curcumine active également nos mécanismes antioxydants internes. En effet, elle module l’activité du GSH, de la catalase et de la SOD, 3 enzymes actives dans la neutralisation des radicaux libres(3). La curcumine peut aussi, inhiber les enzymes générant des ROS comme la lipoxygénase / cyclooxygénase et la xanthine hydrogénase / oxydase(4).
Pour couronner le tout, la curcumine est un composé lipophile, ce qui en fait un piégeur efficace des radicaux peroxyde, par conséquent, comme la vitamine E, la curcumine est également considérée comme un antioxydant des graisses.
Les actions anti-inflammatoires
Les problèmes inflammatoires sont très courants de nos jours et l’inflammation a été identifiée dans le développement de nombreuses maladies et conditions chroniques.
Ces maladies incluent la maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, épilepsie, lésion cérébrale, maladie cardiovasculaire, syndrome métabolique, cancer, allergie, asthme, bronchite, colite, arthrite, ischémie rénale, psoriasis, diabète, obésité, dépression, fatigue, etc..
NF-ĸβ est un facteur de transcription central dans les différentes signalisations de l’inflammation. Donc, les agents qui régulent à la baisse l’expression de NF-ĸB ont une efficacité anti-inflammatoire et seront efficaces contre les maladies antérieurement listées. Il a été démontré que la curcumine bloque efficacement l’activation de NF-ĸB et son action s’étend d’ailleurs à d’autres stimuli inflammatoires(5).
Il est important de faire remarquer que la curcumine est utilisée en recherche pharmacologique comme une référence lors du développement de nouvelles molécules à effet anti-inflammatoire(6).
Les effets cliniques de la curcumine
Puisqu’elle cumule de puissantes actions antioxydantes et anti-inflammatoires, la curcumine est efficace face à une multiplicité de conditions pathologiques, ces effets bénéfiques ont été extensivement démontrés scientifiquement.
Il a ainsi été démontré que la curcumine est bénéfique pour les conditions inflammatoires(7), la douleur(8) et pour contrôler des affections oculaires inflammatoires et dégénératives(9).
Plusieurs études ont démontré les effets anti-arthritiques de la curcumine chez les personnes présentant une arthrose ou une polyarthrite rhumatoïde(10)(11). De plus, la curcumine produit des effets bénéfiques sur les reins(12).
La curcumine a montré une efficacité contre le syndrome métabolique : une condition pathologique qui comprend la résistance à l’insuline, l’hyperglycémie, l’hypertension, cholestérol à lipoprotéines de basse densité (HDL-C), lipoprotéines de basse densité élevée cholestérol (LDL-C), taux de triglycérides élevés et obésité, en particulier l’obésité viscérale.
Il a été démontré que la curcumine atténuait plusieurs aspects du syndrome métabolique en améliorant la sensibilité à l’insuline(13), en supprimant l’adipogenèse (la synthèse de tissus graisseux)(14) et en réduisant la pression artérielle élevée(15), l’inflammation(16) et le stress oxydatif(17).
De plus, il est prouvé que les curcuminoïdes modulent l’expression des gènes et l’activité des enzymes impliquées dans le métabolisme des lipoprotéines qui conduisent à une réduction des triglycérides et cholestérol du plasma(18) et élèvent les concentrations de HDL-C(19).
Le curcuma pour les personnes saines et sportives
Le curcuma peut apporter plusieurs types d’améliorations chez les personnes qui n’ont pas de problèmes de santé diagnostiqués. La plupart de ces avantages peuvent être attribués à ses effets antioxydants et anti-inflammatoires.
En particulier pour les sportifs, la curcumine peut également aider au contrôle de l’inflammation et des douleurs musculaires induites par l’exercice, améliorant ainsi les performances et la récupération des personnes actives.
Le problème de la très faible biodisponibilité de la curcumine
Malgré ses innombrables bienfaits rapportés via des mécanismes inflammatoires et antioxydants, le problème majeur lié à l’ingestion de “curcumine seule” est sa faible biodisponibilité(20). Cette très faible biodisponibilité semble être principalement due à une mauvaise absorption, un métabolisme rapide ainsi qu’une élimination rapide.
Plusieurs agents ont été testés pour améliorer la biodisponibilité de la curcumine en abordant ces divers mécanismes. Certains d’entre eux ont été développés pour bloquer la voie métabolique de la curcumine afin d’augmenter sa biodisponibilité. Parmi ces derniers, on retrouve la pipérine, un activateur de biodisponibilité connu : c’est le principal composant actif du poivre noir. Cet alcaloïde au goût piquant est associé à une augmentation de 2000% de la biodisponibilité de la curcumine(21).
Par conséquent, le problème de la faible biodisponibilité semble être résolu par l’ajout d’agents tels que la pipérine qui améliorent considérablement la biodisponibilité, créant ainsi un complexe de curcumine.
Cette association “curcuma / piment noir” est celle généralement utilisée dans les études scientifiques, et les quelques rares études qui n’emploient pas le piment noir ne mettent alors pas d’activité biologique en évidence.
Quelles doses de curcuma utiliser ?
La majorité des curcuminoïdes ont été approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) des États-Unis, et reconnus comme étant sûrs.
De bons profils de tolérance et d’innocuité ont été démontrés par des essais cliniques, même à des doses comprises entre 4000 et 8000 mg / jour et des doses allant jusqu’à 12 000 mg / jour à une concentration de 95% de trois curcuminoïdes : la curcumine, la bisdéméthoxycurcumine et la déméthoxycurcumine(22).
Le curcuma et la curcumine sont donc sûrs et les consommateurs sont confrontés à une problématique singulière, plutôt que de chercher à se limiter à une dose maximale, il cherche plutôt à en augmenter l’absorption et sa biodisponibilité.
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Sources éditoriales et fact-checking