Imaginez : vous êtes sur la ligne de départ d’un ultra-trail, frontale vissée sur le front, cœur prêt à bondir. Vous avez révisé votre plan d’entraînement, peaufiné votre playlist, mais qu’avez-vous mis dans votre bidon ? Derrière ce détail se cache un enjeu de taille : la gestion de l’énergie. Et dans le monde du biohacking sportif, deux molécules s’affrontent pour devenir la star de vos efforts prolongés : la maltodextrine et la cluster dextrin.
L’énergie, ce Graal des sportifs d’endurance
Courir, pédaler, nager pendant des heures… Le corps humain n’est pas conçu pour tenir la distance sans carburant. Passé 90 minutes d’effort, les réserves de glycogène fondent comme neige au soleil. C’est là que les glucides de l’effort entrent en jeu. Mais tous les sucres ne se valent pas. Oubliez la vieille image du sucre blanc qui file droit dans le sang : aujourd’hui, place aux polymères sophistiqués, issus de l’innovation agroalimentaire.
Maltodextrine : le classique revisité
La maltodextrine, c’est un peu le couteau suisse du sportif. Dérivée de l’amidon (maïs, blé, pomme de terre, pois), elle se présente sous forme de poudre blanche, neutre en goût, qui se dissout dans l’eau. Sa structure ? Une chaîne linéaire de glucose, obtenue par hydrolyse. C’est simple, efficace, et surtout économique. Pour beaucoup, c’est la porte d’entrée dans le monde des boissons énergétiques.
Mais la simplicité a ses limites. Si la maltodextrine monte vite au cerveau, elle peut aussi s’inviter lourdement dans l’estomac. Certains sportifs la tolèrent mal : nausées, ballonnements, flatulences. Pas idéal quand chaque foulée compte.


Cluster Dextrin : la nouvelle génération
Place à la cluster dextrin, alias « highly branched cyclic dextrin » pour les intimes. Ici, la science s’est amusée à reconfigurer l’amidon de maïs en une molécule cyclique, ramifiée, presque architecturale. Résultat : une poudre qui promet une vidange gastrique accélérée et une énergie plus stable.
La grande force de la cluster dextrin ? Sa capacité à être absorbée rapidement, sans provoquer de troubles digestifs. Ajoutez à cela une réponse glycémique élevée, mais sans pic d’insuline. Pour les biohackers, c’est la promesse d’une énergie constante, sans crash.
Le match : digestion, énergie, ressenti
D’un côté, la maltodextrine offre un apport glucidique rapide, mais parfois brutal. De l’autre, la cluster dextrin joue la carte de la douceur digestive et de la performance prolongée. Les études(1)(2) sont formelles : les athlètes qui misent sur la cluster dextrin ressentent une baisse de la perception de l’effort, jusqu’à 15 % après 30 à 60 minutes d’exercice. Moins de fatigue perçue, c’est plus de kilomètres avalés.
Autre point clé : la tolérance digestive. Là où la maltodextrine peut déclencher des désagréments (jusqu’à 40% de troubles en plus), la cluster dextrin passe presque inaperçue. Un atout majeur pour les marathoniens et cyclistes qui veulent éviter la case « toilettes » en pleine course.
Argent, énergie et arbitrages
Mais la science a un prix. La cluster dextrin coûte jusqu’à quatre fois plus cher que la maltodextrine. Un frein pour les sportifs occasionnels ou ceux qui carburent à la bidonade maison. Pour les compétiteurs, la question se pose différemment : investir dans une molécule premium, c’est miser sur le confort et la performance.
Le mot de la fin
La tentation est grande de céder à la nouveauté. Mais la réalité est plus nuancée. Pour un usage quotidien, la maltodextrine reste une option solide, surtout pour les budgets serrés. Elle fait le job, même si elle n’offre pas le confort digestif ultime. Pour les compétitions ou les séances longues, la cluster dextrin prend l’avantage, surtout si la digestion est un point sensible.
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Sources éditoriales et fact-checking