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Le foie est un organe vital de notre corps, chargé de nombreuses fonctions essentielles. Pesant environ 1,5 kg, il est situé dans la partie supérieure droite de l’abdomen, juste sous le diaphragme.
Le rôle principal du foie est de filtrer le sang provenant des intestins afin d’éliminer les substances toxiques. Il métabolise également les nutriments absorbés par l’intestin grêle et les redistribue aux autres organes. Le foie produit la bile, un liquide essentiel à la digestion des graisses. Il stocke le glucose sous forme de glycogène et aide ainsi à réguler le taux de sucre dans le sang. Enfin, le foie synthétise de nombreuses protéines indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, comme les facteurs de coagulation.
Un foie en mauvaise santé peut entraîner de graves complications. Une intoxication, une infection virale ou une consommation excessive d’alcool peuvent provoquer une inflammation du foie appelée hépatite. À long terme, cela augmente les risques de développer une cirrhose ou un cancer du foie.
Heureusement, il est possible de préserver son foie en adoptant un mode de vie sain et une alimentation équilibrée. Certains aliments doivent même être évités, car ils sont particulièrement nocifs pour cet organe.
Aliments à éviter pour la santé du foie
De nombreux aliments courants peuvent avoir un effet délétère sur la santé du foie s’ils sont consommés en excès. Voici les principales catégories d’aliments à limiter.
Les aliments gras et frits
Les aliments gras, en particulier ceux riches en graisses saturées et en cholestérol comme les produits laitiers entiers, la charcuterie, les viennoiseries ou encore les aliments frits, sont très nocifs pour le foie.
Lorsqu’ils sont consommés en excès, ces aliments augmentent les risques de développer une stéatose hépatique, également appelée maladie du foie gras. Il s’agit d’une affection bénigne mais pouvant évoluer vers des lésions hépatiques plus sévères. La stéatose se caractérise par une accumulation de graisses dans les cellules du foie (les hépatocytes). Elle touche environ 25% de la population adulte dans les pays occidentaux.
Plusieurs mécanismes entrent en jeu. Tout d’abord, une alimentation trop riche en lipides sature les capacités du foie à métaboliser et stocker les graisses sous forme de triglycérides. Ces derniers s’accumulent alors anormalement dans les hépatocytes.
D’autre part, la consommation d’aliments gras stimule la lipogenèse hépatique, c’est-à-dire la fabrication de nouveaux triglycérides par le foie à partir du glucose et de l’acide palmitique. Ce processus accroît encore la surcharge graisseuse des cellules hépatiques.
Avec le temps, la stéatose provoque une inflammation du foie (stéato-hépatite) puis une fibrose, c’est-à-dire la formation de tissu cicatriciel. Cela peut mener à une cirrhose, voire à un cancer du foie à long terme.
Les aliments riches en sucre
Une alimentation trop riche en sucres rapides (ayant un index glycémique élevé), que l’on trouve par exemple dans les sodas, les jus de fruits, les pâtisseries, les confiseries, les galettes de riz soufflé ou encore dans le miel et certains fruits très sucrés, est également néfaste pour le foie.
Tout comme les graisses, un excès de sucres dans le sang sature les capacités du foie à les stocker sous forme de glycogène. Cela favorise le développement d’une stéatose hépatique dite « non alcoolique » car non liée à une consommation excessive d’alcool. On parle alors de maladie du foie gras métabolique.
Plusieurs mécanismes biochimiques entrent en jeu, notamment une résistance à l’insuline au niveau du foie. En effet, pour stocker le glucose en excès, le foie doit capter ce sucre grâce à l’action de l’insuline. Mais un afflux trop important de glucose finit par rendre les cellules hépatiques résistantes à cette hormone. Résultat : le foie n’arrive plus à stocker efficacement le sucre et celui-ci s’accumule dans le sang.
Par ailleurs, la surcharge en sucres provoque un stress oxydatif et une inflammation des cellules du foie. À long terme, cela accélère la fibrose hépatique puis la cirrhose. Le risque de cancer du foie s’en trouve également augmenté.
La viande rouge et la charcuterie
De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence un lien entre la consommation de viande rouge ou de charcuterie et le risque de cancer du foie.
En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer a d’ailleurs classé la viande rouge comme « cancérogène probable » pour l’homme et la charcuterie comme « cancérogène certain ».
Plusieurs composés issus de la cuisson de la viande pourraient expliquer cet effet délétère :
- Les amines hétérocycliques, générées lors de la cuisson à haute température de la viande, sont des mutagènes puissants.
- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, produits lors de la combustion de graisses animales, sont également des cancérogènes avérés.
- Le fer héminique, présent dans le sang et la viande, est un pro-oxydant qui endommage l’ADN et favorise la prolifération de cellules précancéreuses.
Bien que le lien de causalité doive encore être précisé par des études mécanistiques, les données épidémiologiques sont aujourd’hui suffisamment solides pour recommander de limiter la consommation de viande rouge et charcuterie à 500 g par semaine maximum.
L’alcool
L’alcool est sans conteste le principal facteur de risque de maladies chroniques du foie. Une consommation excessive et régulière d’alcool sur le long terme peut entraîner une hépatite alcoolique, puis une cirrhose et même un cancer du foie.
En France, l’alcool serait responsable de 45 000 décès par an. Près d’un quart de ces décès seraient dus aux maladies chroniques du foie induites par l’alcool.
Plusieurs mécanismes biochimiques expliquent la toxicité de l’alcool pour le foie :
- Le métabolisme de l’éthanol par le foie produit des métabolites réactifs qui endommagent les membranes cellulaires.
- L’alcool modifie le métabolisme des graisses et favorise l’accumulation de triglycérides dans les hépatocytes.
- Il active certaines cellules immunitaires du foie, provoquant une réaction inflammatoire chronique à l’origine de la fibrose puis de la cirrhose.
Le seul moyen d’éviter les complications hépatiques de la consommation d’alcool est donc la sobriété. Santé Publique France recommande de ne pas dépasser 2 verres standards par jour et 10 verres par semaine pour les femmes, et 3 verres par jour et 15 verres par semaine pour les hommes. Au-delà, les risques pour le foie augmentent de façon exponentielle.