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En raison de plusieurs limites associées aux termes « stéatose hépatique non alcoolique » (NAFLD) et « stéatohépatite non alcoolique » (NASH), un comité international de réflexion a récemment revu la nomenclature et la définition de ces deux maladies. Cette révision survient dans un contexte où la NAFLD et la NASH sont devenues les formes les plus courantes de maladies hépatiques chroniques dans le monde.
Le principal objectif est de faire le lien entre la nosologie utilisée et la physiopathologie sous-jacente présumée, soulignant ainsi que le dysfonctionnement métabolique est une caractéristique déterminante de ces maladies. Des préoccupations ont toutefois été exprimées concernant l’inclusion du mot « métabolique » aux côtés de certains autres termes utilisés, qui pourrait être source de confusion à la fois pour les cliniciens et les patients.
Voyons quelques-unes des questions clés qui entourent ces changements, afin de mieux comprendre leur impact possible.
Quelle est la nouvelle nomenclature ?
Le groupe d’experts est parvenu à un consensus sur l’adoption de cette nouvelle nomenclature et de ses évolutions :
- Maladie hépatique stéatosique (SLD, de l’anglais Steatotic liver disease) : le terme global pour les différentes étiologies de la stéatose.
- Maladie stéatosique du foie associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD, de l’anglais Metabolic dysfunction–associated steatotic liver disease) : terme choisi pour remplacer NAFLD
- Stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH, de l’anglais Metabolic dysfunction–associated steatohepatitis) : terme choisi pour remplacer NASH.
- MetALD : personnes atteintes de MASLD et consommant de l’alcool à raison de 140 à 350 g/semaine pour les femmes et de 210 à 420 g/semaine pour les hommes.
- SLD cryptogénique : stéatoses hépatiques sans facteurs de risque cardiométaboliques manifestes, ni cause connue.
Il est à noter que le terme général de SLD englobe l’ensemble des causes de stéatose hépatique et permet une classification précise une fois qu’une étiologie spécifique a été identifiée.
Pourquoi ce changement a-t-il été décidé ?
Les trois grandes associations savantes internationales en hépatologie, l’Association américaine pour l’étude des maladies du foie (AASLD) et l’Association européenne pour l’étude du foie (EASL), en collaboration avec l’Association latino-américaine pour l’étude du foie (ALEH), ont cherché à unifier la nomenclature et la définition de la maladie à l’échelle mondiale, considérant qu’il s’agit là d’un élément essentiel pour sensibiliser à la maladie, susciter des changements politiques, identifier les personnes à risque et faciliter le diagnostic et l’accès aux soins.
Les auteurs soulignent que le terme « non alcoolique » ne décrit pas l’étiologie de la lésion hépatique et que les termes « non alcoolique » et « gras » ont tous deux été considérés comme péjoratifs. Cette terminologie pourrait « créer ou exacerber la stigmatisation, marginaliser certaines personnes concernées et, en fin de compte, contribuer aux inégalités en matière de santé ».
Il a également été mentionné que certaines personnes présentant des facteurs de risque métaboliques pour la NAFLD (par exemple, le diabète de type 2) consomment des quantités d’alcool qui dépassent les seuils fixés pour la définition de « non alcoolique », et que des processus biologiques communs peuvent contribuer à la fois à la NAFLD et à la maladie hépatique liée à l’alcool.
En résumé, le groupe a estimé que la nomenclature avancée améliorait la terminologie précédente et attribuait une cause métabolique à une maladie du foie reconnue depuis longtemps comme « la manifestation hépatique du syndrome métabolique ».