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Le foie est un organe vital situé dans la partie supérieure droite de l’abdomen. C’est l’organe le plus volumineux de l’organisme. Il pèse environ 1 kg, mesure en moyenne 28 cm dans le sens transversal, 16 cm de haut et 8 cm d’épaisseur. Il remplit de nombreuses fonctions pour l’organisme, notamment :
- La métabolisation et la détoxication de substances qui seraient sans cela nocives pour l’organisme.
- La conversion des nutriments dérivés des aliments en composants sanguins essentiels.
- La régulation de la coagulation du sang.
- La production de protéines et d’enzymes.
- Le maintien de l’équilibre hormonal.
- Le stockage de certaines vitamines.
- La fabrication de facteurs qui aident le système immunitaire à combattre les infections.
- L’élimination des bactéries du sang.
- La production de bile, essentielle à la digestion.
La bile, un liquide jaune verdâtre composé d’acides ou de sels biliaires et de déchets tels que la bilirubine (qui provient de la dégradation des vieux globules rouges) et d’autres pigments biliaires, s’écoule par de petits canaux biliaires à l’intérieur du foie. La bile passe de ces petits canaux à des canaux plus importants, comme des ruisseaux dans une rivière, pour finalement converger dans le canal cholédoque commun et sortir du foie. Une partie de la bile s’écoule directement dans le duodénum ; le reste est stocké et concentré dans la vésicule biliaire. Après qu’une personne a mangé, la vésicule biliaire, un organe de la taille d’un poing qui se trouve à côté du foie, libère une partie de la bile stockée dans l’intestin grêle, où elle aide à digérer les graisses.
On entend par maladie du foie toute atteinte qui cause une inflammation ou des dommages au foie et qui peut affecter la fonction hépatique. Les maladies hépatiques sont classées selon leur cause et leur effet sur le foie. Les causes peuvent comprendre une infection, une blessure, une exposition à des médicaments ou à des composés toxiques, un processus auto-immun ou une anomalie génétique qui entraîne le dépôt et l’accumulation de substances nocives, comme le fer ou le cuivre. Les effets de ces lésions sur le foie peuvent entraîner une inflammation, des cicatrices, des obstructions, des anomalies de la coagulation sanguine et une insuffisance hépatique.
À quoi sert le bilan hépatique ?
Un bilan hépatique est un groupe de tests effectués pour détecter, évaluer et surveiller une maladie ou une lésion du foie. Diverses maladies et infections peuvent causer des dommages aigus ou chroniques au foie, entraînant une inflammation (hépatite), une cicatrisation (cirrhose), une obstruction des voies biliaires, des tumeurs du foie et un dysfonctionnement du foie.
L’alcool, les médicaments, certains suppléments à base de plantes et les toxines peuvent également constituer une menace. Un grand nombre de lésions hépatiques peuvent être présentes avant l’apparition de symptômes tels que la jaunisse, des urines foncées, des selles de couleur claire, des démangeaisons (prurit), des nausées, un état de fatigue, des diarrhées et une perte ou un gain de poids inexpliqué. Une détection précoce est essentielle pour minimiser les dommages et préserver la fonction hépatique.
Le bilan hépatique consiste à déterminer la quantité d’enzymes, de protéines et de substances qui sont produites, traitées ou éliminées par le foie et qui sont affectées par les lésions hépatiques. Certaines sont libérées par les cellules hépatiques endommagées et d’autres reflètent une diminution de la capacité du foie à remplir une ou plusieurs de ses fonctions. Lorsqu’ils sont effectués ensemble, ces tests donnent au professionnel de la santé un aperçu de la santé du foie d’une personne, une indication de la gravité potentielle de toute lésion hépatique, de l’évolution de l’état du foie au fil du temps et un point de départ pour d’autres examens de diagnostic.
Des résultats anormaux à un bilan hépatique peuvent inciter à répéter l’analyse d’un ou de plusieurs éléments, ou de l’ensemble du bilan, pour voir si les élévations ou les diminutions persistent et/ou peuvent indiquer la nécessité d’effectuer des tests supplémentaires pour déterminer la cause de la dysfonction hépatique.
Quand faire un bilan hépatique ?
Périodiquement pour évaluer la fonction hépatique ; si vous avez un risque de lésion hépatique (antécédents familiaux) ; si vous prenez des médicaments qui peuvent affecter votre foie ; si vous avez une maladie du foie ; si vous avez des symptômes associés à une lésion hépatique, comme la jaunisse.
Faut-il être à jeun avant un bilan hépatique ?
On peut vous demander de jeûner toute la nuit en consommant uniquement de l’eau. Suivez toutes les instructions qui vous seront données. Informez le professionnel de santé de tous les médicaments, extraits de plantes, des vitamines et des suppléments que vous prenez.
Quels sont les éléments d’un bilan hépatique ?
Le bilan comprend habituellement plusieurs analyses qui sont effectuées en même temps sur un échantillon de sang. Ces analyses comprennent généralement :
- L’alanine aminotransférase (ALAT ou TGP) : une enzyme (transaminase) que l’on trouve principalement dans le foie ; c’est le meilleur test pour détecter une hépatite.
- L’aspartate aminotransférase (ASAT, ou TGO) : enzyme (transaminase) présente dans le foie et dans d’autres organes, en particulier le cœur et les muscles.
- La phosphatase alcaline (PAL) : une enzyme associée aux voies biliaires, mais qui est également produite par les os, les intestins et, pendant la grossesse, par le placenta ; elle augmente souvent lorsque les voies biliaires sont obstruées.
- La bilirubine est un pigment biliaire qui provient de la dégradation de l’hème de l’hémoglobine. Elle est souvent évaluée par deux tests différents (surtout si une personne a la jaunisse) : la bilirubine totale mesure toute la bilirubine dans le sang ; la bilirubine directe mesure une forme qui est conjuguée (combinée à un autre composé) dans le foie.
- L’albumine : mesure la principale protéine fabriquée par le foie ; le taux peut être affecté par la fonction hépatique et rénale et par une diminution de la production ou une augmentation des pertes.
- Les protéines totales : mesure la quantité d’albumine et de toutes les autres protéines dans le sang, y compris les anticorps produits pour aider à combattre les infections.
Selon l’indication, d’autres tests peuvent être inclus dans un bilan hépatique :
- La gamma-glutamyl transférase (gamma-GT ou γ-GT) : une autre enzyme que l’on trouve principalement dans les cellules du foie. Cette enzyme participe au métabolisme des acides aminés.
- La lactate déshydrogénase (LDH) : une enzyme libérée lors de la dégradation des cellules ; présente dans les cellules de tout l’organisme.
- Le temps de quick : le foie produit des protéines qui participent à la coagulation du sang ; le temps de quick mesure la vitesse de coagulation et, s’il est anormal, peut indiquer des dommages au foie. Lorsqu’il est exprimé en pourcentage, on parlera plutôt de taux de prothrombine.
- L’alpha-fœtoprotéine (AFP) : associée à la régénération ou à la prolifération des cellules du foie.
- Les anticorps auto-immuns (par exemple, anti-nucléaires, anti-muscle lisse, anti-LKM) : associés à une hépatite auto-immune.
Quelles sont les valeurs normales ?
Les valeurs de référence peuvent varier en fonction de l’origine ethnique, du sexe, de l’âge et des techniques utilisées par le laboratoire.
Le taux de transaminases (ALAT et ASAT) varie aussi en fonction de la température du corps et de l’indice de masse corporelle (IMC).
Que signifient les résultats des analyses ?
Les résultats d’un bilan hépatique ne sont pas le diagnostic d’une maladie spécifique ; ils indiquent qu’il peut y avoir un problème au niveau du foie. Chez une personne qui n’a pas de symptômes ou de facteurs de risque identifiables, des résultats anormaux peuvent indiquer une lésion hépatique temporaire ou refléter quelque chose qui se produit ailleurs dans le corps, comme dans les muscles squelettiques, le pancréas ou le cœur. Il peut également indiquer une maladie hépatique précoce et la nécessité de procéder à d’autres tests et/ou à une surveillance périodique.
Le tableau suivant présente des exemples de certaines possibilités de résultats qui peuvent être observées dans certains types d’affections ou de maladies du foie.
Puis-je avoir une maladie du foie si je me sens bien ?
Oui, une maladie hépatique aiguë précoce et une maladie hépatique chronique ne causent souvent aucun symptôme ou des symptômes légers non spécifiques, tels que de la fatigue et des nausées.
Puis-je avoir des résultats de tests anormaux et ne pas avoir de maladie du foie ?
Oui, de nombreuses causes temporaires, telles des brûlures, des infections aiguës, des traumatismes musculaires, une déshydratation, une pancréatite, une grossesse, etc. peuvent occasionner des résultats inhabituels à un ou plusieurs des dosages de la fonction hépatique.
Pourquoi les antécédents familiaux sont-ils importants ?
Certaines affections hépatiques, comme l’hémochromatose et la maladie de Wilson, peuvent être héréditaires et peuvent endommager progressivement le foie. La détection précoce de ces affections permet de les traiter et de les prendre en charge de façon appropriée.
Quels examens peuvent être effectués à la suite d’un examen anormal du foie pour aider à déterminer la cause de la lésion hépatique ?
Selon les résultats du bilan hépatique et d’autres éléments tels que les symptômes, les antécédents personnels et familiaux, un professionnel de santé peut suspecter une cause particulière de trouble hépatique et prescrire des examens de contrôle. En voici quelques exemples :
Veuillez tenir compte du fait que les informations fournies ne constituent pas un avis médical et ne doivent pas être considérées comme telles.