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Un bilan infectieux peut contenir un grand nombre d’analyses. Il est généralement composé d’un hémogramme (aussi appelé numération et formule sanguine ou NFS), d’un dosage des immunoglobulines et de la CRP (de l’anglais C-reactive protein).
Hémogramme (NFS)
Aussi appelée numération et formule sanguine (NFS), cette analyse est demandée pour déterminer votre état de santé général ; pour dépister, diagnostiquer ou surveiller une des diverses maladies et affections qui se manifestent au niveau des cellules sanguines, comme l’anémie, les infections, l’inflammation, les troubles de la coagulation ou les cancers.
Qu’est-ce qui est analysé ?
Une NFS est un test qui permet de vérifier les cellules qui circulent dans le sang. Le sang est constitué de trois types de cellules en suspension dans un liquide appelé plasma : les globules blancs (GB), les globules rouges (GR) et les plaquettes (PLT). Elles sont produites et maturent principalement dans la moelle osseuse et, dans des conditions normales, sont libérées dans la circulation sanguine au besoin.
Les globules blancs
Il existe cinq différents types de globules blancs, aussi appelés leucocytes, que l’organisme utilise pour rester en bonne santé et pour combattre les infections ou d’autres causes de dommages. Ce sont les neutrophiles, les lymphocytes, les basophiles, les éosinophiles et les monocytes. Ils sont présents dans le sang en nombre relativement stable. Leur nombre peut temporairement augmenter ou diminuer selon ce qui se passe dans l’organisme. Par exemple, une infection peut stimuler l’organisme pour qu’il produise un plus grand nombre de neutrophiles afin de combattre une infection bactérienne. Dans le cas des allergies, il peut y avoir une augmentation importante du nombre d’éosinophiles. Un plus grand nombre de lymphocytes peut être produit lors d’une infection virale. Dans certaines maladies, comme la leucémie, les globules blancs anormaux (immatures ou matures) se multiplient rapidement, ce qui augmente le nombre de leucocytes.
Les globules rouges
Les globules rouges, aussi appelés érythrocytes, sont produits dans la moelle osseuse et libérés dans la circulation sanguine au fur et à mesure de leur maturation. Ils contiennent de l’hémoglobine, une protéine qui transporte l’oxygène dans tout le corps. La durée de vie typique d’un érythrocyte est de 120 jours ; la moelle osseuse doit donc continuellement produire de nouveaux érythrocytes pour remplacer ceux qui vieillissent et meurent ou qui sont perdus à cause de saignements. Un certain nombre de facteurs peuvent affecter la production de nouveaux globules rouges et/ou leur durée de vie, en plus de ceux qui peuvent entraîner des saignements importants.
La NFS détermine le nombre de globules rouges et la quantité d’hémoglobine présente, le volume de sang occupé par les globules rouges (hématocrite) et si la population de globules rouges semble normale. Normalement, les globules rouges sont uniformes et leur taille et leur forme varient peu ; toutefois, des variations importantes peuvent se produire dans le cas de maladies comme dans le cas d’une carence en vitamine B12 et en folate, d’une carence en fer et de diverses autres conditions. Si la concentration de globules rouges et/ou la quantité d’hémoglobine dans le sang tombe sous la normale, on dit qu’une personne souffre d’anémie et peut alors présenter des symptômes tels que de la fatigue. Beaucoup moins fréquemment, il peut y avoir trop de globules rouges dans le sang (érythrocytose ou polycythémie). Dans des cas extrêmes, cela peut nuire à la circulation du sang dans les petites veines et les artères.
Plaquettes
Les plaquettes, aussi appelées thrombocytes, sont des fragments de cellules spéciales qui jouent un rôle important dans la coagulation normale du sang. Une personne qui n’a pas assez de plaquettes peut avoir un risque plus élevé de saignement excessif et d’ecchymoses. Un excès de plaquettes peut causer une coagulation excessive ou, si les plaquettes ne fonctionnent pas correctement, des saignements excessifs. La NFS mesure le nombre et la taille des plaquettes présentes.
Quand est-il prescrit ?
Un hémogramme est un test très courant. Beaucoup de gens se font faire une NFS dans le cadre d’un examen de routine. Si une personne est en bonne santé et que les résultats sont dans les limites normales, elle n’aura peut-être pas besoin d’une autre NFS jusqu’à ce que son état de santé change ou que son médecin juge que c’est nécessaire.
Une NFS peut être prescrite lorsqu’une personne présente un certain nombre de signes et de symptômes qui peuvent être liés à une pathologie qui affecte les cellules sanguines. Lorsqu’une personne est fatiguée ou faible, ou qu’elle a une infection, une inflammation, une ecchymose ou un saignement, un médecin peut ordonner une NFS pour aider à diagnostiquer la cause et/ou à déterminer sa gravité.
Si une personne a été diagnostiquée pour une maladie connue pour affecter les cellules sanguines, une NFS sera fréquemment prescrite pour surveiller son état de santé. De même, si une personne reçoit un traitement pour une maladie associée au sang, une NFS peut être effectuée fréquemment afin de déterminer si le traitement est efficace.
Certains traitements, comme la chimiothérapie, peuvent affecter la production de cellules de la moelle osseuse. Certains médicaments peuvent aussi diminuer le nombre de globules blancs en général. Une NFS pourra donc être demandée régulièrement pour surveiller ces traitements médicamenteux.
À savoir
- De nombreuses causes différentes peuvent entraîner une augmentation ou une diminution des populations de cellules sanguines. Certaines d’entre elles peuvent nécessiter un traitement, tandis que d’autres peuvent se résoudre d’elles-mêmes.
- Les transfusions sanguines récentes affectent les résultats de la NFS.
- Les valeurs normales de NFS pour les nourrissons et les enfants sont différentes de celles des adultes. Le laboratoire fournira les plages de référence pour les divers groupes d’âge, et le médecin en tiendra compte dans l’interprétation des données.
Quelles sont les valeurs normales ?
Que peuvent signifier les résultats de ces analyses ?
Les immunoglobulines (IgA, IgG, IgM)
Cette analyse est prescrite pour aider à évaluer l’état du système immunitaire d’une personne ; pour détecter et surveiller un excès ou une insuffisance d’une ou plusieurs des classes d’immunoglobulines (IgG, IgA et IgM). Elle est aussi demandée pour surveiller périodiquement une maladie qui affecte les taux d’immunoglobulines, qui peut être génétique (déficience sélective en IgA) ou acquise (VIH/SIDA, myélome multiple).
Qu’est-ce qui est analysé ?
Les immunoglobulines jouent un rôle clé dans le système immunitaire de l’organisme. Ce sont des protéines produites par des cellules immunitaires spécifiques appelées plasmocytes en réponse à des bactéries, des virus et d’autres microorganismes ainsi qu’à l’exposition à d’autres substances qui sont reconnues par l’organisme comme des agents indésirables. Ce test mesure la quantité d’immunoglobulines A, G et M (IgA, IgG, IgM) dans le sang.
La première fois qu’une personne est infectée ou autrement exposée à une substance étrangère (antigène), son système immunitaire reconnaît le micro-organisme ou la substance et stimule les plasmocytes pour qu’ils produisent des immunoglobulines spécifiques, aussi appelées anticorps, qui peuvent ensuite neutraliser la menace. Lors d’expositions ultérieures, le système immunitaire “se souvient” de l’antigène rencontré, ce qui permet la production rapide d’un plus grand nombre d’anticorps, permettant de prévenir la réinfection.
Il existe cinq classes d’immunoglobulines et plusieurs sous-classes. Chaque classe représente un groupe d’anticorps et a un rôle légèrement différent. Les classes d’immunoglobulines comprennent :
Les immunoglobulines M (IgM)
Les anticorps IgM sont produits en tant que première réponse de l’organisme à une nouvelle infection ou à un nouvel antigène, offrant une protection à court terme. Ils augmentent pendant plusieurs semaines, puis diminuent lorsque la production d’IgG commence.
Les immunoglobulines G (IgG)
Environ 70 à 80 % des immunoglobulines dans le sang sont des IgG. Les anticorps IgG spécifiques sont produits durant une infection initiale ou une autre exposition à l’antigène, augmentant quelques semaines après le début de celle-ci, puis diminuant et se stabilisant. L’organisme conserve un catalogue d’anticorps IgG qui peuvent être rapidement reproduits chaque fois qu’ils sont exposés au même antigène. Les anticorps IgG constituent la base d’une protection à long terme contre les bactéries et virus.
Chez les personnes dont le système immunitaire est normal, une quantité suffisante d’IgG est produite pour prévenir la réinfection. Les vaccinations utilisent ce processus pour prévenir les infections initiales et ajouter au catalogue des anticorps IgG, en exposant une personne à un micro-organisme vivant et affaibli ou à un antigène qui stimule la reconnaissance du micro-organisme. L’IgG est la seule immunoglobuline qui peut traverser le placenta.
Les anticorps IgG de la mère protègent le fœtus pendant la grossesse et le bébé pendant les premiers mois de sa vie. Il existe quatre sous-classes d’IgG : IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4.
Les immunoglobulines A (IgA)
Elles représentent environ 15 % du total des immunoglobulines dans le sang, et on les trouve également dans la salive, les larmes, les sécrétions respiratoires et gastriques ainsi que dans le lait maternel. L’IgA assure une protection contre les infections dans les zones muqueuses du corps telles que les voies respiratoires (sinus et poumons) et le tractus gastro-intestinal (estomac et intestins).
Lorsqu’elle est transmise de la mère au bébé pendant l’allaitement, elle aide à protéger le tube digestif du nourrisson. Des quantités importantes d’IgA ne sont pas produites par le nourrisson avant l’âge de 6 mois, de sorte que toute IgA présente dans le sang du bébé avant cet âge provient du lait maternel. Il existe deux sous-classes d’IgA : IgA1 et IgA2.
Les immunoglobulines D (IgD)
Le rôle des IgD n’est pas complètement compris et les IgD ne sont pas mesurées de façon systématique.
Les immunoglobulines E (IgE)
Elles sont associées aux allergies, aux maladies allergiques et aux infections parasitaires. Elles sont presque toujours mesurées dans le cadre d’une analyse sanguine de dépistage des allergies, mais ne sont généralement pas incluses dans un test quantitatif d’immunoglobulines.
Les analyses d’immunoglobulines mesurent la quantité totale de chaque classe d’immunoglobulines, IgA, IgM et IgG, sans faire de distinction entre les sous-classes. Des tests séparés peuvent être effectués pour mesurer les sous-classes d’immunoglobulines et/ou pour détecter et mesurer des anticorps spécifiques.
Diverses causes peuvent entraîner une augmentation (hypergammaglobulinémie) ou une diminution (hypogammaglobulinémie) de la production d’immunoglobulines. Certaines causent un excès ou un déficit de toutes les classes d’immunoglobulines alors que d’autres n’affectent qu’une seule classe. Certaines de ces affections sont transmises d’une génération à l’autre (héréditaires) et d’autres sont acquises.
Quand cette analyse est-elle prescrite ?
Un test d’immunoglobulines (Igs) est utilisé pour détecter un excès ou un déficit dans les trois principales classes d’immunoglobulines (IgG, IgA et IgM). Il donne des informations importantes sur la santé du système immunitaire d’un individu et est utilisé pour aider à diagnostiquer diverses anomalies et maladies qui affectent les taux d’une ou plusieurs de ces classes d’Ig.
En général, les troubles liés aux immunoglobulines peuvent être classés comme les suivants :
Un excès d’immunoglobuline :
- Polyclonal : un excès d’Ig dans une ou toutes les classes d’immunoglobulines provenant de nombreuses cellules immunitaires (plasmatiques) différentes.
- Monoclonal : un excès d’immunoglobulines provenant des clones d’un plasmocyte.
Un déficit en immunoglobulines :
- Secondaire (acquis) : les déficits en Ig les plus courants sont causés par une affection sous-jacente ou un facteur contributif.
- Primaire (héréditaire) : il s’agit de troubles rares dans lesquels l’organisme n’est pas capable de produire une ou plusieurs classes d’immunoglobulines.
Ce test peut être prescrit en même temps que d’autres, comme une électrophorèse des protéines sériques et/ou urinaires, pour aider à diagnostiquer et à surveiller les troubles associés à une production anormale ou excessive d’immunoglobulines. Lorsque c’est le cas, un échantillon d’urine peut être prélevé en plus du sang.
Si une quantité excessive de l’un des types d’immunoglobulines est présente, on peut procéder à des tests supplémentaires par immunofixation pour déterminer si l’immunoglobuline provient de clones d’un plasmocyte anormal (gammopathie monoclonale). Les gammopathies monoclonales sont observées dans le cas du myélome multiple, une affection maligne des plasmocytes.
Une analyse des immunoglobuline est fréquemment prescrite lorsqu’une personne présente des symptômes de déficit en immunoglobulines tels que des infections répétitives, notamment des voies respiratoires (sinus, poumons) ou du système digestif (estomac, intestins), et/ou une diarrhée chronique.
Cette analyse peut également être demandée lorsqu’une personne présente des signes d’inflammation chronique ou d’infection chronique et lorsqu’un médecin soupçonne une production excessive ou anormale d’immunoglobulines.
Quelles sont les valeurs normales ?
Que peuvent signifier les résultats de ces analyses ?
Protéine C réactive (CRP)
Cette analyse est effectuée pour identifier la présence d’une inflammation ou surveiller la réponse au traitement d’un trouble inflammatoire. Cela peut être le cas si vous souffrez d’une affection aiguë causant de l’inflammation, comme une infection bactérienne ou fongique grave ou lorsque vous souffrez d’un trouble inflammatoire comme l’arthrite, un trouble auto-immun ou une maladie inflammatoire de l’intestin.
Qu’est-ce qui est analysé ?
La protéine C-réactive (CRP) est une protéine fabriquée par le foie. Le taux de CRP dans le sang augmente lorsqu’il y a une cause qui provoque une inflammation quelque part dans le corps. Le test de la CRP permet de mesurer la quantité de CRP dans le sang pour mettre en évidence une éventuelle inflammation due à une affection aiguë ou pour surveiller la gravité d’une maladie dans le cas d’une affection chronique.
La CRP est un indicateur non spécifique de l’inflammation et l’un des réactifs en phase aiguë les plus sensibles. Cela signifie qu’elle est libérée dans le sang quelques heures après une blessure, le début d’une infection ou une autre cause d’inflammation. Des taux nettement plus élevés peuvent se produire, par exemple, après un traumatisme ou une crise cardiaque, en cas de troubles auto-immuns actifs ou non traités, et en cas d’infections bactériennes graves, comme dans le cas d’une septicémie. Le taux de CRP peut être multiplié par mille en réponse à une infection bactérienne, et son augmentation dans le sang peut précéder la douleur, la fièvre ou d’autres signes et symptômes.
La mesure de la CRP ne permet pas de poser un diagnostic, mais elle fournit des renseignements à votre médecin sur la présence ou non d’une inflammation, sans identifier la source de l’inflammation. Cette information peut être utilisée en conjonction avec d’autres facteurs tels que les symptômes, l’examen physique et d’autres tests pour déterminer si vous souffrez d’une maladie inflammatoire aiguë ou si vous avez une poussée d’une maladie inflammatoire chronique.
Il ne faut pas confondre ce test de CRP standard avec le test hs-CRP. Il s’agit de deux analyses différentes qui mesurent la CRP et chacune mesure une plage différente de taux de CRP dans le sang à des fins différentes :
- Une analyse de CRP standard mesure des taux élevés de la protéine observée dans les maladies qui causent une inflammation importante. Il mesure la CRP dans la gamme de 8 à 1000 mg/L (ou 0,8 à 100 mg/dL).
- L’analyse hs-CRP détecte avec précision des taux de protéine inférieurs à ceux mesurés par le test CRP standard et est utilisée pour évaluer le risque de maladie cardiovasculaire chez certaines personnes. Ce test mesure la CRP dans une plage de 0,3 à 10 mg/L.
Quand cette analyse est-elle prescrite ?
L’analyse de la protéine C-réactive (PCR) est utilisée pour détecter l’inflammation.
Par exemple, la CRP peut être utile pour détecter ou surveiller une inflammation importante, telles que :
- Une infection bactérienne grave du poumon, des voies urinaires, du tube digestif, de la peau ou d’autres régions, avec ou sans septicémie.
- Une infection fongique ou virale.
- Une maladie inflammatoire pelvienne (MIP).
La CRP est une analyse utile dans la surveillance des problèmes inflammatoires chroniques pour détecter les poussées et/ou pour déterminer si le traitement est efficace. En voici quelques exemples :
- Maladie inflammatoire chronique de l’intestin.
- Certaines formes d’arthrite, y compris la polyarthrite rhumatoïde.
- Maladies auto-immunes, telles que le lupus ou la vascularite.
Quelles sont les valeurs normales ?
Que signifient les résultats des analyses ?
Une augmentation de la CRP suggère la présence d’une inflammation, mais ne permet pas d’en identifier la localisation ou la cause. Elle peut aussi confirmer que vous avez une infection bactérienne grave.
Dans le cadre d’une maladie inflammatoire chronique, un taux élevé de CRP suggère une poussée de l’inflammation.
Si le taux de CRP était initialement élevé et qu’il diminue, cela signifie que l’inflammation ou l’infection s’atténue et/ou qu’elle répond au traitement.