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Le déclin cognitif est un phénomène naturel qui survient avec l’âge. Il peut affecter la mémoire, l’attention et d’autres fonctions cérébrales. De nouvelles recherches menées par le Center for Vital Longevity (CVL) de l’Université du Texas à Dallas confirment l’idée selon laquelle le cerveau des personnes âgées qui entretiennent leur forme physique en pratiquant régulièrement des activités sportives intenses ressemble davantage à celui d’adultes plus jeunes.
Le rôle du sport à haute intensité
Chandramallika Basak, professeur agrégé de psychologie à la School of Behavioral and Brain Sciences, est l’auteur principal de l’étude(1) publiée le 27 avril dans la revue Neuroscience, dans laquelle il explique comment les entraînements sportifs intenses et le conditionnement cardio-respiratoire comme le HIIT aident le cerveau des personnes âgées à faire face aux changements liés à l’âge en améliorant leur capacité d’accomplir des tâches cognitives complexes.
Ces résultats renforcent l’idée selon laquelle il est important de maintenir une bonne condition physique et de faire régulièrement des efforts intenses pour prolonger la santé du cerveau. “L’âge n’est qu’un des marqueurs de la santé cognitive, et le fait de rester en forme peut être un puissant moyen pour le réduire”, explique M. Basak. “Les schémas d’activation cérébrale des personnes âgées en bonne condition physique observés dans notre étude ressemblent à ceux des jeunes adultes au cours d’une tâche cognitive complexe qui nécessite une adaptation de la concentration et une activation rapide de la mémoire. Cela suggère que la forme physique peut modifier de manière significative les changements liés à l’âge dans le cerveau”.
Protocole de l’étude
Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont utilisé l’IRM fonctionnelle pour mesurer les fluctuations des signaux dépendant du niveau d’oxygène dans le sang pendant que les 52 participants à l’étude effectuaient des tâches cognitives variées. Il existe peu d’études sur la façon dont l’activité physique et la condition cardiorespiratoire influencent sur les fonctions cognitives telles que celles qui ont été testées dans l’étude, notamment la commutation et la prévision d’événements, a déclaré le professeur Basak.
“Nos résultats suggèrent qu’un mode de vie impliquant une activité physique modérée à intense peut contribuer à maintenir les capacités cognitives du cortex préfrontal des personnes âgées au même niveau que celles des jeunes adultes, tout en aidant à préserver la santé neurovasculaire des régions cérébrales postérieures”, explique M. Basak. “Ce que nous entendons par activité physique intense est un niveau d’activité physique qui accélère nettement le rythme cardiaque et augmente la capacité pulmonaire”.
L’étude n’a pas seulement comparé des personnes âgées en bonne et mauvaise forme physique (âge moyen de 73 ans) qui avaient de nombreux points communs, notamment la tension artérielle et la cognition en général, mais aussi des participants plus jeunes, âgés en moyenne de 26 ans.
“Si vous n’avez pas d’adultes plus jeunes dans votre échantillon, il est difficile de savoir si la forme physique aide les modèles d’activation cérébrale des personnes âgées en bonne forme physique à ressembler à ceux des jeunes adultes, ou si ces activations engagent d’autres régions cérébrales qui aident à compenser les effets néfastes du vieillissement cérébral”, a déclaré Basak.
Les participants âgés ont été répartis en deux catégories : ceux qui avaient une bonne ou une mauvaise condition physique, en fonction de la fréquence à laquelle ils déclaraient pratiquer des activités physiques intenses telles que la course à pied, la natation, le cyclisme, le tennis, la danse ou le ski.
Les examens d’IRM fonctionnelle ont montré que les jeunes adultes utilisaient principalement le cortex préfrontal dorsolatéral : un centre classique de mémoire de travail et de contrôle cognitif du cerveau qui s’active d’autant plus que les tâches sont difficiles.
En général, le cerveau fait appel à ses ressources comme le font les pompiers face à un incendie à plusieurs alarmes : si la tâche devient plus difficile que ce que peut faire une seule région, une autre unité intervient.
“Les jeunes cerveaux sont plus efficaces. Ils n’ont pas besoin de travailler dur”, explique M. Basak. “Ils utilisent des ressources supplémentaires lorsque les situations deviennent plus difficiles”.
Au contraire, les cerveaux plus âgés suractivent le cortex préfrontal dorsolatéral même lorsque la tâche est simple.
Ce schéma, également connu sous le nom de modèle CRUNCH (Compensation-Related Utilization of Neural Circuits Hypothesis), est un marqueur neuronal indiquant que les participants plus âgés ne sont plus en mesure de moduler cette région du cerveau pour soutenir leur performance dans une tâche”, a déclaré M. Basak.
Les résultats de cette étude montrent cependant que le modèle CRUNCH ne s’appliquaient pas aux personnes âgées sportives.
Les différences de performance et d’activité cérébrale entre les jeunes sujets et les sujets âgés en bonne condition physique étaient beaucoup plus faibles que les écarts entre les adultes âgés en bonne condition physique et ceux en mauvaise condition physique.
“Nous avons montré que des niveaux élevés d’activité physique et de condition cardiorespiratoire permettent de recruter des régions cérébrales supplémentaires qui aident à compenser et à maintenir les niveaux de précision. Il semble donc que la condition physique ait des effets spécifiques qui peuvent nous permettre de contrecarrer certains effets du vieillissement”, explique M. Basak.
Alors, si vous cherchez une raison supplémentaire pour enfiler vos baskets, sachez que le sport ne fait pas que du bien à votre corps, il est aussi bénéfique pour votre cerveau.
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Sources éditoriales et fact-checking