À l’heure des circuits de proximité, des semences paysannes et des variétés anciennes, il est normal de redonner une place à cette céréale oubliée, qui a nourri de nombreuses civilisations, dont “nos ancêtres, les Gaulois”. Au-delà de la diversification de nos assiettes, le millet représente un véritable intérêt sur tous les plans.
Aux quatre coins du monde, depuis la naissance de l’humanité, le millet a contribué au développement des peuples. Il est traditionnellement consommé sous forme de porridge (bouillie), et cette particularité a sans doute contribué à son déclin. En Europe, il a progressivement disparu avec l’arrivée de la Révolution verte au profit des monocultures de blé et de maïs (ce dernier étant destiné à l’alimentation animale, plus rentable, mais plus gourmand en eau). Jusqu’en 1950, il était encore largement cuisiné en Vendée comme un dessert lacté très apprécié. L’exotisme et la nouveauté signent son arrêt définitif lorsque le riz le remplace dans les années 1970.
Sommaire
De nombreuses variétés
Le millet est un terme générique qui désigne les graminées à petites graines, comme notre millet commun et notre millet des oiseaux, mais aussi les céréales cultivées principalement en Afrique et en Asie, comme le teff, le fonio, le ragi, le millet japonais, le millet natif et le petit millet. La filière française intègre également le sorgho, considéré comme un “millet à gros grains”, dans ses programmes de développement.
Renouveau de la filière française
Si on constate un regain d’intérêt pour ce produit, c’est parce qu’il est sans gluten. Et bien qu’il ait longtemps été importé, les distributeurs se tournent aujourd’hui de plus en plus vers une production française. Cette plante d’été s’intègre bien dans un système de rotation des parcelles. Elle peut être semée en même temps que le sarrasin ou le soja. Principalement cultivée pour l’alimentation humaine, elle offre un revenu complémentaire à l’agriculteur.
Une culture à haute valeur environnementale
Les possibilités d’adaptation au changement climatique sont nombreuses (plus d’humus, agroforesterie…). Utiliser des plantes moins gourmandes en eau et résistantes à la sécheresse, comme le millet, qui prospère sur tous les sols, y compris les plus ingrats, semble être la solution la plus logique… sauf pour nos dirigeants, qui persistent à soutenir la culture du maïs, qui nécessite la construction de réserves d’eau coûteuses (le cas du projet de barrage de Sivens dans le Tarn en est un exemple flagrant), sans parler des subventions et indemnités perçues par les agriculteurs en cas de mauvaise récolte.
Le retour du millet dans nos assiettes
Crédit photo © Adobe Stock
Le millet est disponible sous différentes formes dans le commerce : en grains, concassé, en farine, en flocons, en boissons végétales, en crèmes, en yaourts…
En grains : c’est la forme la plus courante sous laquelle il est vendu, souvent en vrac dans les magasins bio. Sa saveur discrète mérite d’être relevée par des herbes, un filet de citron ou de la sauce soja. Sa cuisson est très simple, et on peut le servir en accompagnement ou le mélanger à des galettes de légumes. Les céréales non cuites peuvent être ajoutées à votre pâte à pain habituelle. Tout juste grillées, elles peuvent être saupoudrées sur tous vos plats : effet garanti !
Concassé (semoule plus ou moins fine) : peut être décliné en délicieuse bouillie, sucrée ou salée.
Farine : dans le monde du sans gluten, à l’heure de la mondialisation, de nouvelles farines ont fait leur apparition dans nos rayons. Bien sûr, la farine de millet est plus difficile à travailler que la farine de riz, mais privilégier les cultures locales permet de réduire notre impact carbone.
Le millet se marie bien avec le sarrasin, tant dans les champs que dans nos assiettes : il existe de nombreuses recettes pour réaliser de délicieux gâteaux, tartes, gâteaux aux légumes, crêpes, etc.
Valeurs nutritives du millet
Le millet est précieux, car il présente une teneur exceptionnellement élevée en nutriments. Selon le site FoodData Central de l’USDA, il contient une quantité élevée d’amidon, de vitamines B, de calcium, de fer, de potassium, de zinc, de magnésium et de graisses. De plus, il contient des fibres alimentaires, qui contribuent à renforcer les bienfaits de cette céréale !
Le millet est une céréale complète sans gluten. Étant une bonne source de fibres, il possède un faible indice glycémique, ce qui peut avoir un effet positif dans la lutte contre le diabète. D’ailleurs, une étude publiée dans la revue Frontiers in Plant Science(1) cite le millet comme un aliment approprié pour lutter contre la prévalence croissante du diabète dans le monde.
Une céréale d’avenir
Sauver notre biodiversité est un acte citoyen et militant. Aujourd’hui, nous disposons de peu de variétés françaises, et un grand travail de recherche doit être entrepris. Mais, en intégrant davantage de millets dans nos assiettes au quotidien, nous pouvons soutenir la filière émergente et donner à cette céréale d’avenir une image moderne à travers le monde.
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Foire aux questions
Comment cuisiner le millet ?
Le millet peut être cuisiné de nombreuses façons, comme du riz ou du quinoa, en le faisant cuire dans de l’eau ou du bouillon pendant environ 20 minutes.
Le millet contient-il du gluten ?
Non, le millet est naturellement sans gluten et peut être consommé par les personnes atteintes de la maladie cœliaque ou d’une sensibilité au gluten.
Le millet est-il écologique ?
Oui, le millet est une culture résistante à la sécheresse et peut être cultivé sans l’utilisation excessive de pesticides ou d’engrais.
Références
