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Il existe quatre grands groupes sanguins déterminés par la présence ou l’absence de deux antigènes (“A” et “B”) à la surface des globules rouges. En plus des antigènes A et B, il existe une protéine appelée facteur Rh (aussi appelé antigène D), qui peut être présente (+) ou absente (-), créant ainsi les 8 groupes sanguins les plus courants (A+, A-, B+, B-, O+, O-, AB+, AB-).
Lors d’une transfusion sanguine, si un antigène est étranger à l’organisme, une réponse immunitaire sera alors déclenchée conduisant à la destruction du sang transfusé.
La réussite d’une transfusion sanguine dépend donc d’une sélection rigoureuse des groupes sanguins et de leur compatibilité croisée.
Votre groupe sanguin est héréditaire
Tout comme la couleur des yeux, le groupe sanguin est transmis génétiquement par vos parents. Le fait que votre groupe sanguin soit de type A, B, AB ou O est donc déterminé par les groupes sanguins de votre mère et de votre père. Vous trouverez ci-dessous un tableau illustrant les différentes combinaisons possibles de groupes sanguins.
Groupes sanguins et transfusion
Chaque année, des millions de vies sont sauvées grâce aux dons de sang.
Il faut savoir que les patients rhésus négatif (RhD -) peuvent recevoir du sang rhésus négatif (RhD -) mais pas rhésus positif (RhD +), et que les patients rhésus positif (RhD +) ou rhésus négatif (RhD -) peuvent recevoir du sang rhésus positif (RhD +).
Pour le plasma, les règles sont inverses.
Le tableau ci-dessous vous permettra d’avoir des idées plus claires sur l’appariement des groupes sanguins pour les transfusions(1).
Comme le montre ce tableau ci-dessus :
- Les personnes avec le groupe O- sont “donneurs universels”
- Les personnes avec le groupe AB+ sont “receveurs universels”.
Qu’est-ce qu’un donneur de sang universel ?
Les donneurs universels sont ceux qui ont un groupe sanguin O-. Pourquoi ? Car le sang O- peut être utilisé pour les transfusions vers n’importe quel groupe sanguin. C’est donc le groupe le plus recherché en cas d’urgence.
Groupe sanguin | Répartition mondiale |
---|---|
O+ | 38% |
A+ | 34% |
B+ | 9% |
O- | 7% |
A- | 6% |
AB+ | 3% |
B- | 2% |
AB- | 1% |
Source Wikipedia
Les groupes sanguins les plus rares et recherchés parmi la population générale sont donc les groupes A-, B- et O-.
Le besoin en O+ est également important, car c’est le groupe sanguin le plus répandu (38 % de la population).
Le groupe O- est un cas très particulier, car très peu présent dans la population et ne pouvant recevoir que du O-.
Le groupe AB- est rare, mais moins recherché, car pouvant recevoir les groupes, AB-, A-, B- et O-.
Groupe sanguin et grossesse
Pendant la grossesse, une mère peut avoir un type de RhD différent de celui de son fœtus, car un fœtus peut hériter d’un groupe sanguin différent des gènes du père. Il existe donc un risque si la mère est rhésus négatif (RhD -) et le fœtus rhésus positif (RhD +).
Un petit nombre de globules rouges provenant de la circulation du fœtus peut entrer dans le système sanguin de la mère. Ce phénomène peut conduire à la création d’anticorps anti-RhD dans le plasma par la mère. Ce processus est connu sous le nom de sensibilisation.
Cela peut poser problème si les anticorps de la mère détectent les antigènes “étrangers” présents dans les globules sanguins du fœtus, et s’ils commencent à attaquer les globules rouges du fœtus.
Cette réaction peut entraîner une jaunisse grave et des lésions cérébrales au fœtus si elle n’est pas détectée.
Une injection d’immunoglobuline anti-D permet de prévenir la production de cet anticorps par la mère et de réduire l’impact de la sensibilisation sur le fœtus(2).
L’injection d’IgG anti-D est généralement effectuée à la 28ème semaine et parfois en complément à la 34ème semaine de grossesse. L’effet de l’Anti-D dure jusqu’à 12 semaines.
Si une sensibilisation entraîne la formation d’anticorps anti-Rh par la mère, ses propres anticorps resteront dans le plasma même si l’IgG anti-D est administré.
Si une femme rhésus négatif (RhD -) tombe à nouveau enceinte et si le prochain fœtus a également un groupe sanguin (RhD +), il y a un risque plus élevé que les anticorps de la mère attaquent les globules rouges de ce prochain fœtus.
Une analyse sanguine permet de détecter à l’avance les éventuels risques pour la santé du fœtus, en vérifiant si le groupe sanguin du fœtus est compatible avec celui de la mère.
Il est également important de connaître le groupe sanguin de la mère au cas où il y aurait une perte de sang pendant l’accouchement, car elle pourrait avoir besoin d’une transfusion de sang.
Groupes sanguins et risques de maladies
Maladies cardiovasculaires
Un ensemble d’études a indiqué une corrélation entre le groupe sanguin et le risque de développer une maladie coronarienne. Parmi les recherches les plus intéressantes pour illustrer cette relation, on peut citer deux études de cohorte prospectives(3) menées par le Dr Meian He de la Harvard School of Public Health, publiées en septembre 2012 dans la revue “Arteriosclerosis, Thrombosis, and Vascular Biology”. Dans leur analyse, les chercheurs ont constaté que le groupe sanguin était un facteur de risque important pour le développement de maladies coronariennes, en précisant que les personnes de type A, B ou AB avaient respectivement un risque de 5, 11 et 23 % plus élevé de développer une maladie coronarienne que celles du type O.
Thromboembolie veineuse
Selon un certain nombre d’études, les personnes dont le sang est de type O peuvent également avoir un avantage en termes de risque de thromboembolie veineuse. Cette maladie, qui comprend la thrombose veineuse profonde (TVP) ou phlébite et l’embolie pulmonaire (EP), se caractérise par la formation de caillots sanguins dans les vaisseaux sanguins et est souvent mortelle. Selon un article publié dans la revue “Blood Transfusion”, des études(4) ont montré que les personnes des groupes sanguins A, B et AB peuvent présenter un risque plus important de ces complications, jusqu’à 2,2 fois supérieur à celui des personnes du type O.
Cancer
Selon ce même article paru dans “Blood Transfusion”, un ensemble de publications scientifiques a indiqué une relation entre le groupe sanguin et certaines formes de cancer. Le cancer gastrique, ou de l’estomac, en fait partie, certaines études montrant un risque 20 % plus élevé de développer ce type de cancer chez les personnes de type A que chez les personnes ayant du sang de type O. Une corrélation entre le cancer du pancréas et le groupe sanguin a également été établie, les personnes de type A, B et AB étant plus à risque que celles de type O. Les femmes ayant du sang de type O sont quant à elles moins prédisposées à développer un cancer des ovaires que tous les autres types de sang(5), mais pourraient être plus susceptibles de développer un cancer du rein. Le risque de cancer de la peau varie également en fonction du groupe sanguin(6), le risque de développer la maladie étant nettement plus élevé chez les personnes de type O que chez les personnes de type A, B et AB.
Démence
Les personnes possédant le groupe sanguin AB courent un risque beaucoup plus élevé que tous les autres groupes sanguins de développer des problèmes de réflexion et de mémoire menant à la démence. Les risques de ce type de déficience cognitive chez les personnes de type AB sont 82 % plus élevés que chez les personnes de type A, B et O, selon les résultats d’une étude(7) publiée en septembre 2014 dans la revue “Neurology”.
Diabète
Certains facteurs de risque de diabète de type 2 (tels que l’obésité et les antécédents familiaux de la maladie) sont bien établis. Mais dans une nouvelle étude, des chercheurs français explorent la possibilité que le risque de développer un diabète de type 2 soit influencé par son groupe sanguin. En effet, le Dr Guy Fagherazzi du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’Institut Gustave Roussy en France, ainsi que ses collègues ont analysé les données de 82 104 femmes qui ont participé à l’étude française E3N, une cohorte de près de 100 000 enseignantes qui a débuté en 1990.
Les résultats de l’analyse, publiés dans la revue Diabetologia(8), ont révélé que les femmes ayant le groupe sanguin A avaient 10 % plus de chances de développer un diabète de type 2 que les femmes ayant le groupe sanguin O, tandis que les femmes ayant le groupe sanguin B avaient 21 % plus de chances de développer cette maladie.
Coronavirus
Le nouveau coronavirus 2019 (COVID-19) se propage rapidement dans le monde entier et a été déclaré pandémie par l’OMS. Dans une étude(9) menée auprès de 2 173 patients atteints du COVID-19 dans trois hôpitaux de Wuhan et Shenzhen, en Chine, les chercheurs ont découvert que le groupe sanguin A était associé à un risque plus élevé de contracter le COVID-19 (20% de risque en plus d’être contaminées) par rapport aux groupes sanguins, tandis que le groupe sanguin O était associé au risque le plus faible (33% de risque en moins d’être contaminées).
Il convient toutefois de souligner qu’il s’agit d’une étude statistique qui présente des limites. Il serait prématuré d’utiliser cette étude pour guider la pratique clinique à l’heure actuelle, mais elle devrait encourager une étude plus approfondie de la relation entre le groupe sanguin ABO et la sensibilité au COVID-19.
Autres risques de santé
Les recherches montrent que les personnes de type O peuvent être plus exposées à des ulcères gastro-duodénaux causés par la bactérie Helicobacter pylori que les autres groupes sanguins(10), et que les femmes de type O peuvent être plus exposées à des problèmes de fertilité, avec un risque plus élevé d’avoir un nombre d’ovules plus faible et des ovules de moins bonne qualité que les femmes qui sont du type A, B ou AB(11).
Il a également été démontré que les personnes de type O sont plus sensibles au choléra(12), une maladie infectieuse, parfois mortelle, qui provoque des vomissements et des diarrhées, et que les hommes de type O peuvent être plus sujets à l’obésité(13) que les hommes d’autres groupes sanguins. En revanche, les hommes du type O sont moins sensibles au paludisme sévère que tous les autres groupes sanguins(14).
Bien que l’influence du groupe sanguin sur certaines maladies et états de santé reste encore incertaine dans de nombreux cas, les nouvelles données ne laissent guère de doute quant à l’importance de votre groupe sanguin en termes de risques pour la santé. Cela dit, il est important de garder à l’esprit qu’un risque plus élevé de souffrir de certains problèmes de santé ne signifie pas que vous allez forcément y être confronté. Par exemple, si vous présentez des facteurs de risque qui doublent la probabilité de développer une maladie dont le risque moyen est de 1 %, votre risque n’est encore que de 2 %.
Cela étant, tout risque plus élevé de maladie grave doit être pris en compte à des fins de prévention et/ou de détection anticipée. Il est donc important de connaître les problèmes liés à votre groupe sanguin. Bien sûr, cela implique de connaître votre groupe sanguin, et beaucoup de personnes ne le connaissent pas. Heureusement, il est facile de connaître son groupe sanguin gratuitement. Comment ? En faisant un don du sang et en faisant la demande qu’on vous communique votre groupe sanguin.
Comment faire un don de sang ?
Soyez en forme, donc sans avoir des heures de sommeil en moins. Ne venez pas à jeun ou déshydraté. Naturellement, ne venez pas si vous eu une soirée arrosée la veille.
Où faire un don du sang ?
L’EFS dispose de près de 120 sites permanents et de plus 40 000 lieux de collectes mobiles. Pour savoir lequel est le plus proche de chez vous. Faites une recherche sur la carte des collectes de l’EFS. Une pièce d’identité est obligatoire pour faire votre don. Et n’oubliez pas votre carte de donneur si vous êtes un donneur régulier.
À lire à ce sujet 14 juin, Journée mondiale des donneurs de sang
Combien de temps dure un don du sang ?
Prévoyez une bonne heure. Le prélèvement en lui-même dure quelques minutes, mais il faut ajouter le temps de répondre au questionnaire pré-don, parfois le temps d’attente en cas de forte affluence, et le temps de repos et de goûter qui suit le prélèvement.
Quelles sont les contre-indications ?
Un certain nombre de règles de sécurité doit être respecté, dans un souci de responsabilité vis-à-vis des malades et des donneurs. Voici les plus importantes :
Le don du sang est réservé aux personnes majeures : l’âge minimum pour donner son sang est 18 ans. La limite d’âge supérieur est de 70 ans révolus, mais peut être soumise à l’appréciation d’un médecin dès 60 ans.
Un poids minimum de 50 kg est nécessaire pour garantir la sécurité du donneur et la qualité du sang transfusé au receveur.
Une infection ou une fièvre de plus de 38°C datant de moins de deux semaines est une contre-indication. Si vous éternuez et toussez ou si vous êtes très encombré, vous ne devriez pas vous présenter. Il est important de ne pas avoir d’infection au moment du don. Si vous n’êtes pas sûr, il est préférable de ne pas donner de sang.
Si vous avez un antécédent de paludisme, un délai de trois ans après la dernière crise sera nécessaire.
Le don du sang ne sera pas non plus possible si vous avez été vacciné récemment pour les maladies suivantes : BCG, fièvre jaune, rougeole, rubéole et oreillons. Dans ce cas, un délai d’au moins quatre semaines peut être exigé.
Une opération chirurgicale importante ou un examen endoscopique effectué au cours des quatre derniers mois est également une contre-indication.
Les soins dentaires (24 heures après un traitement de carie ou un détartrage, et 1 semaine après une extraction dentaire ou un traitement de la racine) sont contre-indiqués à cause du risque de passage de bactéries dans la circulation sanguine.
La possibilité de donner du sang dépend des médicaments que vous prenez ainsi que de l’affection pour laquelle vous êtes traité. En cas de traitement par antibiotiques, il faudra patienter 14 jours avant de faire un don de sang.
Pour éviter tout risque de carence, les femmes enceintes ne peuvent pas donner de sang. Elles devront également respecter un délai de 6 mois après l’accouchement. Passé ce délai, il sera possible de faire un don de sang même en cas d’allaitement.
Par principe de précaution, le don de sang n’est pas ouvert aux personnes qui ont un antécédent de cancer, même après une rémission totale.
Cela dépend, seules les personnes diabétiques traitées par insuline ne pourront pas faire de don du sang.
Cela dépend des pays de destination. Pour certains pays, il faut compter de 1 à 4 mois de délai. Pour plus d’informations, veuillez vous rendre sur le site officiel des dons du sang.
Il faut attendre 8 semaines minimum entre deux dons de sang.
Ce que peut révéler le sang
Outre les globules rouges qui permettent de transporter l’oxygène aux cellules, le sang contient de très nombreuses substances permettant d’identifier certaines anomalies ou problèmes de santé. Voici les bilans sanguins les plus fréquents.
Bilan hépatique : évalue le bon fonctionnement du foie.
Bilan pancréatique : contrôle les fonctions endocrines et exocrines du pancréas.
Bilan rénal : vérifie la santé des reins, les organes qui permettent de filtrer le sang.
Bilan thyroïdien : s’assure que la glande thyroïdienne fonctionne normalement.
Bilan lipidique : permet d’apprécier les taux de cholestérol totaux, LDL, HDL et de triglycérides.
Bilan vitaminique : quantifie la quantité des vitamines en circulation dans le sang.
Bilan infectieux : comptabilise les molécules ayant un rôle dans la réponse immunitaire.
Bilan hormonal : mesure la quantité des hormones présentes dans le sang.
Ionogramme sanguin : surveille le bon équilibre en électrolytes dans le sang.
Sources éditoriales et fact-checking