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Imaginez un monde où une simple modification de votre alimentation pourrait vous permettre de vivre plus longtemps et en meilleure santé. C’est précisément ce que suggère une récente étude(1) menée par des chercheurs de l’université du Wisconsin aux États-Unis. Leur découverte ? La restriction en un acide aminé présent dans de nombreux aliments, pourrait jouer un rôle clé dans la longévité.
Les bénéfices d’une restriction en isoleucine chez la souris
Les chercheurs ont nourri des souris génétiquement diversifiées avec différents régimes : un régime standard, un régime pauvre en acides aminés et un régime spécifiquement restreint en isoleucine. Les résultats sont spectaculaires !
Les souris soumises à une restriction en isoleucine ont vu leur durée de vie augmenter de manière significative : +33 % pour les mâles et +7 % pour les femelles. Elles ont également maintenu un poids plus faible malgré une consommation calorique plus élevée. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce qu’elles étaient plus actives et dépensaient plus d’énergie.
Isoleucine is an essential amino acid which, in excess, counters the health benefits of the mTOR longevity pathway. The @LammingLab is reporting that an isoleucine-restricted diet extends the lifespan of mice by 33% 👏 @Cell_Metabolism pic.twitter.com/rGKHVCgjPI
— David Sinclair (@davidasinclair) November 9, 2023
Mais les bienfaits ne s’arrêtent pas là. Ces souris présentaient globalement une meilleure santé :
- Moins de problèmes liés au vieillissement (agrandissement de la prostate, développement de tumeurs) ;
- Meilleures performances sur 26 indicateurs de santé (force musculaire, taux de sucre dans le sang) ;
- Moins de fragilité, surtout chez les mâles.
Les chercheurs ont également observé des changements moléculaires importants dans le foie des jeunes souris sous restriction d’isoleucine. Ces modifications semblent s’estomper avec l’âge.
Vers une application chez l’humain ?
Ces résultats prometteurs ouvrent la voie à de nouvelles pistes pour prolonger la vie et la santé humaine. Les scientifiques envisagent deux approches : réduire l’apport en isoleucine par l’alimentation ou développer des médicaments bloquant cet acide aminé.
Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir transposer ces découvertes à l’homme. Il faudra notamment déterminer la quantité optimale d’isoleucine à consommer et s’assurer de l’innocuité d’une telle restriction sur le long terme.
Il est également important de noter que l’isoleucine est présente dans de nombreux aliments riches en protéines et bénéfiques pour la santé. Une restriction trop drastique pourrait donc avoir des effets contre-productifs. L’enjeu sera de trouver le juste équilibre.
Des pistes pour adapter son alimentation
En attendant d’en savoir plus, il est possible d’adapter son alimentation pour limiter sa consommation d’isoleucine sans pour autant la supprimer totalement. Voici quelques pistes :
- Privilégier les sources de protéines végétales (légumineuses, tofu, seitan) ;
- Limiter la consommation de viande rouge et de produits laitiers ;
- Opter pour des céréales complètes plutôt que raffinées ;
- Consommer des noix et des graines avec modération.
Il est également important de veiller à un apport suffisant en autres acides aminés essentiels pour éviter tout déséquilibre.
Ce qu’il faut retenir
La restriction en isoleucine apparaît comme une piste prometteuse pour prolonger la vie et améliorer la santé, du moins chez la souris. Si ces résultats se confirment chez l’humain, cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies anti-âge, qu’elles soient alimentaires ou médicamenteuses.
Autres acides aminés à découvrir
Sources éditoriales et fact-checking