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La turkestérone est une molécule qui suscite beaucoup d’intérêt ces dernières années, notamment dans le milieu du sport et de la musculation. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? D’où vient cette substance ? Quels sont ses effets réels et potentiels ? Faisons le point.
Qu’est-ce que la turkestérone ?
La turkesterone a été découverte dans les années 1960, mais ce n’est que récemment qu’elle suscite un intérêt dans le domaine du sport et de la nutrition.
C’est un phytoecdystéroïde, et plus exactement un ecdystéroïde, c’est-à-dire une hormone stéroïde présente à l’état naturel dans certaines plantes et insectes. On la trouve notamment dans la plante originaire d’Asie centrale Ajuga turkestanica, d’où son nom.
Sur le plan chimique, la turkestérone est proche des hormones sexuelles comme la testostérone.
Mais en ce qui concerne l’expression génique, il a été constaté que les phytoecdystéroïdes ne se lient pas aux récepteurs stéroïdiens chez l’homme et ne modifient pas la production naturelle. Ils agissent par contre sur des voies de signalisation telles que la synthèse des protéines. Il est donc suggéré que les phytoecdystéroïdes pourraient remplacer efficacement les stéroïdes anabolisants, car ils ne produiraient pas les effets secondaires couramment observés lors de l’utilisation de ces derniers (acné, gynécomastie, comportement agressif, hypertension artérielle, etc.)
En Russie et en Bulgarie, les athlètes l’utilisent depuis longtemps comme alternative naturelle aux stéroïdes anabolisants interdits dans le sport.
Aujourd’hui, on la retrouve dans certains compléments alimentaires destinés aux sportifs pour ses effets ergogéniques supposés.
Mécanisme d’action
Le mécanisme d’action exact de la turkesterone est encore mal compris. Elle agirait en se fixant sur les récepteurs bêta aux œstrogènes dans les cellules musculaires, entraînant une augmentation de la synthèse protéique.
Une autre piste évoquée : la stimulation de voies de signalisation impliquées dans l’anabolisme comme mTOR ou Akt.
Elle stimulerait donc la croissance musculaire, réduirait la dégradation des protéines et inhiberait la production de cortisol, l’hormone catabolique. L’action de la turkestérone serait donc complexe et multifactorielle.
Quels sont ses effets ?
Plusieurs études, pour la plupart menées sur des animaux, suggèrent que la turkestérone pourrait avoir des propriétés anabolisantes intéressantes(1)(2) :
- Stimulation de la synthèse protéique et du développement musculaire ;
- Amélioration des performances physiques et de l’endurance ;
- Accélération de la récupération après l’effort ;
- Potentialisation de la perte de graisse corporelle.
Chez l’humain, les recherches en sont encore à un stade préliminaire, mais certains essais semblent confirmer ces effets prometteurs.
Effets adaptogènes
La turkesterone est considérée comme un adaptogène d’après des études menées sur l’animal(3), à l’instar d’autres plantes comme le ginseng ou le rhodiola.
Les adaptogènes aident l’organisme à mieux résister au stress, à la fatigue chronique et aux changements. Ils rééquilibrent et optimisent les fonctions physiologiques. Ces propriétés en font une substance d’intérêt pour les athlètes soumis à un stress physique et psychologique important.
Cependant, là encore les preuves scientifiques des bienfaits n’existent pas à ce jour.
Que montrent les études scientifiques ?
Une première étude(4) menée sur des rats a cherché à examiner les effets de l’ecdystérone sur la taille des muscles du mollet. Des rats ont reçu 5 mg/kg de poids corporel d’ecdystérone, deux autres stéroïdes anabolisants ou un placebo pendant 21 jours et ont eu accès à de la nourriture et à de l’eau. Pour imiter les effets des “athlètes”, les rats ont été soumis à divers tests physiques visant à stimuler l’activité musculaire. Les chercheurs ont constaté que l’ecdystérone augmentait la taille des fibres musculaires bien plus que les deux autres stéroïdes anabolisants étudiés !
En 2019, une seconde étude(5) menée cette fois-ci chez l’humain a été menée pour tester les effets de l’ecdystérone sur la force chez des athlètes masculins. En comparant les individus prenant un placebo à ceux prenant deux doses différentes d’ecdysterone, ils ont trouvé que ceux qui prenaient de l’Ecdysterone avaient des améliorations significatives dans leur 1 rep-max pour le squat et le développé couché.
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Posologie et utilisation
En l’absence d’études solides, il n’y a pas de consensus clair sur la posologie optimale de turkestérone.
On trouve généralement des recommandations comprises entre 200 et 800 mg par jour, sous forme de compléments alimentaires standardisés.
Une cure de 8 à 12 semaines semble un bon point de départ pour évaluer les effets de cette substance.
Il est préférable de demander l’avis de votre médecin avant de prendre de la turkestérone, notamment si vous suivez un traitement médicamenteux.
Quels sont les risques et effets secondaires ?
Aucun effet secondaire grave n’a été rapporté avec la turkestérone aux doses habituellement recommandées.
Certains utilisateurs décrivent toutefois des troubles digestifs légers (nausées, diarrhées).
Peu de données existent sur la tolérance et l’innocuité à long terme de ce complément alimentaire.
Le mot de la fin
Bien que prometteuse sur le papier, l’efficacité réelle de la turkestérone chez l’humain doit encore être confirmée par des études cliniques rigoureuses à plus grande échelle.
Pour l’heure, la prudence reste donc de mise vis-à-vis des allégations marketing autour de ce complément alimentaire.
Sources éditoriales et fact-checking