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Le Nutri-Score, cet étiquetage nutritionnel sous forme de logo apposé sur la face avant des emballages alimentaires, va évoluer à partir du 1er janvier 2024. Son algorithme de calcul, qui attribue une note allant de A à E et une couleur associée en fonction de la qualité nutritionnelle des produits, sera modifié. L’objectif ? Mieux coller aux dernières recommandations officielles en matière de santé publique et de nutrition.
Ces changements auront des répercussions concrètes pour de nombreux aliments, dont certains intéressants pour les sportifs soucieux de leur alimentation. À travers cet article, nous allons décrypter en détail les tenants et aboutissants de cette réforme du Nutri-Score, essentielle à comprendre pour mieux s’alimenter.
Nouvel algorithme du Nutri-Score
L’algorithme servant au calcul du Nutri-Score, élaboré initialement sur la base des recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS), n’avait pas été modifié depuis l’introduction de ce logo nutritionnel en France en 2017. Pourtant, les repères alimentaires évoluent et se précisent au fil du temps. Le HCSP (Haut Conseil de Santé Publique) a ainsi publié en juin 2022 de nouvelles recommandations, tenant compte des dernières données scientifiques.
C’est sur cette base que le Nutri-Score va être révisé. Concrètement, quelles sont les principales évolutions ?
Des règles spécifiques par catégories d’aliments
En plus du durcissement global de l’algorithme de calcul, des règles spécifiques ont été introduites pour certaines catégories d’aliments, afin d’affiner leur classement :
- Produits laitiers : la teneur en calcium est désormais prise en compte positivement dans la note des yaourts et fromages. À l’inverse, la présence de ferments protéolytiques pénalisera davantage les fromages.
- Poissons : les points attribués aux oméga-3 ont été renforcés, ce qui améliorera la note de certains poissons contenant de bonnes graisses (saumon, sardine…).
- Huiles : la distinction est accentuée entre les huiles riches en acides gras insaturés bénéfiques (olive, colza…) et les autres. La note des premières s’en trouve améliorée.
Boissons :
- Pour l’eau, une tolérance est introduite concernant la teneur en sodium, n’entraînant pas systématiquement un déclassement.
- Les jus de fruits se voient appliquer une limite stricte en sucres, au-delà de laquelle ils ne peuvent prétendre qu’à un D maximum.
- Le calcul est adapté pour les laits et boissons végétales en termes de points attribués aux protéines.
La prise en compte des édulcorants
Autre nouveauté en 2024 : la présence d’édulcorants dans une recette entraînera l’attribution de points négatifs dans le calcul du Nutri-Score. L’objectif est d’aligner le classement des produits avec et sans sucre ajouté : un aliment avec édulcorants obtiendra ainsi une note similaire ou inférieure à sa version contenant du sucre.
Cette mesure vise à éviter que des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle globale ne soient artificiellement mieux notés du fait de la substitution du sucre par des édulcorants.
Conséquences pour les aliments
Cette mise à jour de l’algorithme du Nutri-Score aura logiquement des répercussions sur le classement de nombreux produits alimentaires. D’après les simulations déjà réalisées, environ 20 % des aliments vendus en grande surface verront leur note évoluer, à la hausse ou à la baisse.
Parmi les aliments dont la note devrait s’améliorer avec le nouveau calcul, on peut citer :
- Les céréales complètes, riches en fibres ;
- Les légumineuses (lentilles, pois chiches…) également concentrées en fibres ;
- Les fruits à coque (noix, noisettes…) sources d’oméga-3 ;
- Certains fromages, comme le gruyère ou le parmesan.
À l’inverse, d’autres aliments risquent d’être dégradés :
- Les céréales raffinées, pauvres en fibres et riches en sucres ;
- De nombreux biscuits et gâteaux, trop gras et sucrés ;
- Certains jus de fruits, du fait de leur concentration en sucre ;
- Plusieurs charcuteries, comme le jambon blanc ou le pâté.
Qu’en est-il spécifiquement des aliments intéressants pour les sportifs, comme les barres énergétiques ou les boissons de l’effort ? D’après les informations disponibles, leur note Nutri-Score ne devrait globalement pas beaucoup évoluer. Côté boissons, peu de changements attendus : les sodas resteront mal notés, les eaux et infusions non sucrées garderont les meilleures notes.
Calendrier et mise en place
Ce nouveau Nutri-Score ne sera pas déployé du jour au lendemain. La réglementation prévoit une période de transition jusqu’au 31 décembre 2024 pour permettre aux industriels de s’adapter. Concrètement :
- À partir du 1er janvier 2024, les produits nouvellement commercialisés devront afficher le Nutri-Score selon le nouvel algorithme ;
- Les produits déjà présents en rayons auront jusqu’au 31 décembre 2024 pour changer leur étiquetage.
Pendant cette année de transition, on risque donc de voir cohabiter deux logos Nutri-Score sur les emballages : l’ancien calcul encore présent sur de nombreux produits, et le nouveau déjà adopté par certaines marques. De quoi potentiellement créer un peu de confusion pour le consommateur sportif !
Heureusement, ce dernier pourra toujours se référer à l’application mobile Nutri-Score (gratuite sur iOS et Android) qui, elle, utilisera le nouvel algorithme dès le 1er janvier 2024. Pratique pour scanner les aliments en magasin et voir leur “vraie” note mise à jour.
Le mot de la fin
L’évolution du Nutri-Score fait toutefois débat. Certains industriels pestent contre le durcissement des critères qui pénalisera leurs produits. Quelques marques ont même décidé de retirer le Nutri-Score de leurs emballages.
Toutefois, le Nutri-Score ne prétend pas résumer à lui seul la qualité d’un aliment. Son objectif est surtout d’orienter, en un coup d’œil, vers les meilleurs choix au sein d’une même famille de produits. Malgré ses imperfections, il reste donc un outil pratique pour le consommateur sportif soucieux de son alimentation.