De nombreuses personnes consomment du cannabis à des fins récréatives. Cette plante crée un fort sentiment de plaisir ou de détente et permet aussi aux consommateurs de ressentir les sensations de manière plus vive.
À des fins médicales, le cannabis est également souvent utilisé comme analgésique et peut être utilisé pour traiter l’épilepsie, l’inflammation, l’anxiété et les épisodes psychotiques. Mais qu’en est-il dans d’autres contextes comme le sport ? Le cannabis est-il un allié ou un ennemi de la pratique sportive ?
Du fait du contexte de l’illégalité autour des substances provenant du cannabis, il existe peu de littératures à ce sujet. Lisez cet article pour découvrir les résultats de ces rares recherches.
Le cannabis chez les athlètes, plus fréquent que ce que l’on pense
Michael Phelps, champion olympique de natation, a été surpris fumant du cannabis dans une pipe à eau. Également, Cliff Robinson, connu pour sa longue carrière dans la NBA, consommait du cannabis pour soulager la douleur et l’anxiété. Et ceux-ci ne sont pas des cas isolés. Le cannabis chez l’athlète paraît être une habitude très partagée.
La littérature dévoile que 23,4% des athlètes étudiés ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année. Ce nombre est similaire aux 24,7% d’athlètes qui auraient consommé du cannabis selon la National Collegiate Athletic Association (NCAA) dans le cadre de son enquête sur la consommation de drogues par les étudiants et les athlètes. Même si ce résultat paraît élevé, il faut considérer le fait que la consommation de cannabis chez les athlètes est toujours inférieure au taux des individus étudiés du même âge chez le grand public américain qui était de 31,9%(1).
Une autre étude complète cette information affirmant que parmi une cohorte de 1161 sportifs à l’enquête, 26% d’entre eux avaient consommé du cannabis dans les deux semaines précédentes. Cette enquête prouve aussi que les athlètes consommant une combinaison de THC et de CBD ont rapporté une expérience comportant une majorité d’avantages pour le bien-être et le calme avec un minimum d’effets indésirables. De plus, l’étude montre aussi que les athlètes les plus âgés consomment du cannabis de manière plus responsable, principalement pour des problèmes médicaux comme l’anxiété ou la douleur(2).
Finalement, à titre indicatif, une revue de 2018 suggère que la consommation de cannabis est plus répandue chez certains athlètes pratiquant des sports à haut risque(3).
Consommer du cannabis, s’agit-il de dopage ?
Un cannabinoïde est un composé produit par la plante de cannabis (marijuana) ou synthétisé chimiquement. Il existe plus de 100 cannabinoïdes présents dans la plante, dont le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) qui est le principal composant psychoactif entraînant des changements de comportement et de l’état psychologique. Depuis 2000, de nombreux cannabinoïdes synthétiques ont été produits illégalement et vendus en tant que drogues imitant les effets du THC.
Actuellement, tous les cannabinoïdes naturels et synthétiques sont interdits, à l’exception du Cannabidiol (CBD). En effet, en 2020, l’Agence Mondiale d’Antidopage (AMA) l’a exclu de sa liste des substances interdite. C’est un fait, ce composant du cannabis gagne en popularité pour ses effets anti-inflammatoires et analgésiques.
Cependant, les athlètes doivent prendre en considération que certaines huiles et teintures de CBD extraites de plants de cannabis peuvent également contenir du THC et d’autres cannabinoïdes qui pourraient donner un résultat positif lors d’un test antidopage.
Curieusement, une découverte importante concernant les tests de dépistage de drogues révélait que l’exercice aérobie entraîne une très faible augmentation (<1ng/mL) de la concentration de THC, ce qui constitue un résultat important en ce qui concerne le dépistage des drogues(4).

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Le cannabis améliore-t-il la performance sportive ?
La revue de MC Kennedy de 2017 constate que seulement 15 études publiées ont étudié les effets du THC en association avec l’exercice. Parmi ces études, aucune n’a montré d’amélioration de la performance aérobie.
De la même manière, il paraît que le THC n’améliore pas la force, mais qu’il provoque plutôt l’effet contraire. De fait, en termes d’effets néfastes, deux études ont montré que non seulement la force était réduite, mais aussi que l’angor (angine de poitrine) était précipité pour un seuil d’effort plus bas(5).
En effet, certains auteurs concluent en disant que la consommation de cannabis a un effet ergolytique sur les performances physiques et que celle-ci avant l’exercice devrait être évitée afin de maximiser les performances sportives(6).
En revanche, il va de soi que la santé et l’aspect psychologique jouent un rôle très important chez l’athlète pouvant avoir de l’influence sur la performance sportive. En effet, il a été rapporté que le Cannabidiol (CBD) exerce un certain nombre d’effets physiologiques et psychologiques qui ont le potentiel d’être bénéfiques pour les sportifs.
Il a été rapporté des bienfaits anti-inflammatoires, neuroprotecteurs, analgésiques et anxiolytiques pouvant protéger contre les troubles gastro-intestinaux associés à l’inflammation et favoriser la guérison des lésions traumatologiques et squelettiques.
Ainsi, des études prouvent l’effet positif du CBD sur l’anxiété avant une compétition, la perception de l’effort et le sommeil chez les athlètes étant négativement affectés par l’anxiété liée à la performance sportive (SPA). D’ailleurs, certaines études suggèrent que 300 mg de CBD a une efficacité comparable à 5 mg d’ipsapirone, un médicament agoniste 5-HT1A qui a un effet anxiolytique et antidépresseur(7).
Or, les études à ce sujet sont souvent très limitées et les revues suggèrent que l’on a besoin de davantage de recherches rigoureuses et contrôlées dans le contexte sportif.
Références