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Légal, pas légal ? Difficile de s’y retrouver avec la controverse sur le CBD. Depuis quelques années, les détracteurs et les défenseurs de ce dérivé du cannabis se livrent un farouche combat.
Mais la bataille semble avoir enfin été remportée par les pro-CBD, devant le coup de semonce délivré par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en novembre 2020…
Faisons le point sur les caractéristiques du CBD, les produits dans lesquels on peut le retrouver et l’actualité à ce sujet en France et en Europe.
Qu’est-ce que le CBD ?
Souvent confondu avec le cannabis, le CBD (cannabidiol) n’est en réalité qu’un de ses nombreux composants.
À ne pas confondre avec un autre composant du cannabis, le THC, la molécule (tétrahydrocannabinol) responsable des effets psychotropes de la drogue, tels qu’euphorie et expériences sensorielles dites “planantes”.
Soyons donc clairs sur ce point : le CBD ne peut en aucun cas être apparenté à une drogue.
Dans un rapport datant de 2017, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs estimé que le CBD ne devait pas être classé parmi les substances contrôlées dans le monde et que des recherches sur son potentiel thérapeutique avaient tout intérêt à être menées.
Où trouver du CBD ?
Depuis quelques années, la molécule du CBD est différenciée du cannabis proprement dit et commercialisée dans différents produits.
On la retrouve notamment sous la forme de fleurs de chanvre ou de cristaux, employées dans des infusions ou des vaporisations.
Le CBD est très populaire pour agrémenter les liquides d’e-cigarettes.
On peut même le rencontrer dans diverses préparations alimentaires (miel, chocolat, gâteau, huile…).
Des restaurateurs en proposent à la carte, comme les chaussons fourrés au CBD de chez Toké ou l’édition limitée de la pizzeria L’Authentique, qui a fait sensation le temps d’une semaine à Nice !
Les bienfaits du CBD
Loin de présenter des effets secondaires nocifs pour l’organisme comme ceux entraînés par la consommation de THC, le CBD est un allié bien-être qui intéresse un public de plus en plus large.
Le cannabidiol est réputé entraîner un sentiment de détente en cas de stress et aider à l’endormissement. C’est pour cela qu’il est employé dans des infusions ou des vaporisations destinées à apaiser les utilisateurs de ce produit.
Côté médecine, le CBD a également de quoi intéresser les praticiens. La molécule apaise les patients en soins palliatifs, calme les douleurs ressenties par les personnes souffrant d’un cancer, notamment en chimiothérapie, et réduit les symptômes de certaines formes d’épilepsie grave.
Le cannabidiol peut aussi amoindrir les douleurs neuropathiques et les pathologies du système nerveux central, comme la sclérose en plaques. Et les recherches scientifiques n’en sont qu’à leurs débuts, laissant présager des bénéfices encore plus intéressants…
Pour toutes ces raisons, Olivier Véran, médecin neurologue et actuel ministre de la santé, a donner le feu vert au CBD qui peut officiellement être prescrit en France par des médecins depuis le 26 mars 2021, dans le cadre d’un large plan d’expérimentation médicale mené sur 3000 patients durant plusieurs mois.
Pourquoi la vente de CBD pose problème en France ?
Le tableau paraît idéal, mais le CBD souffre pourtant encore d’une mauvaise image dans notre pays. En cause, la méfiance de la population générale qui l’associe à tort à la marijuana, à la beuh, aux pétards et aux joints, dont l’usage est prohibé à cause du THC.
Durant des années, l’État a fait la chasse aux gérants de boutiques vendant des produits qui contenaient du CBD. Mais cette interdiction de commercialiser du cannabidiol a été invalidée le 19 novembre 2020 par un arrêté de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
Au nom de la libre circulation des biens et des marchandises au sein de l’Union européenne, cette dernière a imposé à la France de cesser ses restrictions en la matière. Le CBD ne pouvant pas être apparenté à un stupéfiant, nul ne peut légalement interdire sa vente et sa consommation alors qu’elle est autorisée dans les pays voisins.
Face à cette mise en garde, le gouvernement français a été forcé de revoir sa copie et d’adapter sa législation concernant le cannabidiol. Depuis le mois de juillet 2021, “l’autorisation de culture, d’importation, d’exportation et d’utilisation industrielle et commerciale du chanvre est étendue, sous certaines conditions, à toutes les parties de la plante de chanvre sous réserve que sa teneur en THC (la molécule psychotrope du cannabis), ainsi que celle des produits finis, soit inférieure à 0,2 %”.
Le hic ? “La vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients, notamment comme produits à fumer, tisanes ou pots-pourris (…) pourrait être interdite”.
Du CBD… mais pas sous forme de fleurs
En clair, les commerces proposant des produits transformés à base de CBD (aliments, cosmétiques, liquides de vapoteuses…) œuvrent désormais en toute légalité.
Mais l’interdiction de vente de fleurs brutes de CBD pourrait être rétablie… Une décision qui concernerait donc plus de la moitié des ventes de cannabidiol en France. Pour justifier cette décision, l’État plaide “des motifs d’ordre public et de santé publique” et argue que les fleurs de CBD sont souvent mélangées à du tabac afin d’être fumées, ce qui est “nocif pour la santé”. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas interdire à la vente le tabac ?
Une autre raison, certainement prédominante dans la décision de cette restriction : les fleurs de cannabis riche en CBD et pauvres en THC sont indiscernables à l’œil nu des fleurs contenant au contraire beaucoup de THC et peu de CBD, rendant le travail des policiers compliqué en cas de contrôle…
Qu’en est-il dans les autres pays ?
Et chez nos voisins européens ? La majorité des pays ont adopté une approche assez souple sur le sujet.
En Suisse, le cannabidiol est autorisé depuis 2011 si le produit ne dépasse pas 1 % de THC. Notons également que le cannabis thérapeutique est légal dans de nombreux pays d’Europe, tels que l’Espagne, la Grèce, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne, les Pays-Bas… La majorité d’entre eux accepte un taux de THC compris entre 0 et 0,3 %.