L’apparition de varices et d’un réseau apparent de veines sur les jambes est une raison pour beaucoup de personnes de s’inquiéter et de consulter un médecin. Et c’est une bonne initiative.
Les varices des membres inférieurs, ou varicosités, sont des maladies chroniques et poly-éthiologiques des veines des jambes ; elles se manifestent par la modification des vaisseaux avec une évolution vers le syndrome d’insuffisance veineuse. En termes plus simples, les varices sont une maladie dont les causes sont nombreuses et variées, et qui ont également une influence sur leur développement : hérédité, déséquilibre hormonal, mauvaise hygiène de vie, obésité, grossesse. Cette maladie chronique a tendance à s’aggraver progressivement. Les varices peuvent être intradermiques, réticulaires, segmentaires, avec ou sans reflux, ou disséminées. Les distinctions entre ces différentes sortes sont assez floues. Dans tous les cas, le stade final de la maladie variqueuse est le syndrome d’insuffisance veineuse. Elle comporte trois degrés et c’est elle qui amène le patient chez le médecin.
Symptômes
Les varices apparaissent différemment selon leur forme. Dans les varices réticulaires (“mailles réticulaires” ou “varicosités”), la préoccupation principale est un problème esthétique. L’insuffisance veineuse est associée au “syndrome des jambes fatiguées”, au gonflement, à la lourdeur, à la sensation de tension des muscles du mollet, à la formation de veines tortueuses sous la peau. Dans le pire des cas, la sensibilité de la peau est altérée et des ulcères trophiques se forment.

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Compte tenu de la prévalence de la maladie : jusqu’à 80 % des femmes et 60 % des hommes de plus de 30 ans dans le monde sont gênés par divers symptômes de varices, il vaut la peine de se faire examiner préventivement par un phlébologue au moins une fois, surtout pour les personnes ayant une prédisposition héréditaire. Le médecin ne détermine l’étendue et le diagnostic final qu’après un examen approfondi, une échographie des veines des membres inférieurs avec Doppler (cartographie du flux sanguin – détermination de ce qui coule et où).
Les varices peuvent être dangereuses pour la santé, mais cela dépend de leur forme. Les varices réticulaires sont sans danger : il suffit de suivre les conseils du médecin et de le consulter pour des contrôles périodiques. Cependant, comme la fonction veineuse et le flux sanguin sont déjà perturbés, le risque de développer des varices avec toutes ses complications est plus élevé : dans la cohorte des plus de 70 ans, ce trouble touche 70 % des personnes concernées. En présence d’une insuffisance veineuse, le risque de thrombose, d’hémorragie et de formation d’ulcères trophiques est élevé. C’est le stade critique : de tels ulcères ne peuvent être guéris sans le traitement de l’insuffisance veineuse.
Traitement des varices
Comme il s’agit d’une pathologie très courante, il existe de nombreux traitements contre les varices. J’ai fait des recherches sur Internet, et les méthodes les plus surprenantes sont la décoction de pelures de pommes de terre et l’hirudothérapie (traitement avec des sangsues médicinales). Cela dit, il n’existe en réalité que quelques traitements efficaces. En fonction de la forme et du stade de la maladie, que le médecin détermine après une échographie, il prescrit un traitement conservateur ou chirurgical.
Le traitement conservateur consiste à prendre des veinotoniques, à appliquer des pommades et des crèmes et, surtout, à porter des vêtements de compression et à adapter son mode de vie. Il est recommandé de choisir avec son médecin les collants ou bas de compression qui présentent des niveaux de compression différents.

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Ces vêtements de contentions ne doivent pas être négligés : sans compression, les varices progresseront beaucoup plus vite.
Toutes les méthodes de phlébologie esthétique qui traitent les “varices réticulaires” et les petites veines dilatées peuvent être classées dans la catégorie des traitements conservateurs. Le meilleur traitement est la sclérothérapie de compression (injection d’une mousse sclérosante spéciale dans le vaisseau dilaté sous contrôle échographique, qui “colmate” la veine de l’intérieur) et le laser alexandrite Nd-YAG en percutané (“soude” le vaisseau altéré en quelques secondes). Ces interventions sont relativement abordables et ne présentent aucun danger. Selon l’étendue des lésions, plusieurs séances peuvent être nécessaires.

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Ce que vous devez savoir sur la sclérothérapie
- La décision de procéder à une sclérothérapie n’est prise qu’après une échographie des membres inférieurs. Les varicosités et les varices ne peuvent être enlevées que si les valves des grandes veines principales fonctionnent correctement, sinon l’intervention est inutile ;
- Contre-indications à la sclérose : varices sévères, thrombose, insuffisance cardiaque, allergie aux composants du médicament, grossesse et allaitement ;
- Il faut généralement plus d’un traitement pour obtenir un résultat visible (disparition des télangiectasies) ;
- Après le traitement, le patient devra porter un bas de compression pendant au moins 12 heures sans interruption ;
- Il est recommandé de marcher pendant la première demi-heure qui suit la sclérose pour accélérer le colmatage des veines endommagées. Dans les jours et les semaines qui suivent, évitez les activités physiques intenses, le sauna et les bains de soleil pour éviter l’hyperpigmentation ;
- La sclérothérapie ne garantit pas que les varicosités n’apparaîtront plus jamais et que les stades initiaux des varices ne progresseront pas. L’hérédité, les changements hormonaux liés à l’âge et le mode de vie jouent un rôle crucial dans le développement des maladies variqueuses.
Si cette pathologie est négligée, le traitement chirurgical est la seule solution. L’époque où les veines étaient “tirées” et retirées chirurgicalement est révolue. Aujourd’hui, la chirurgie est pratiquée d’une manière différente : sans hospitalisation, sans douleur et sans cicatrices. On utilise le laser ou la radiofréquence. Ces deux méthodes présentent un certain nombre d’avantages indiscutables : élimination complète de la maladie variqueuse en une seule intervention, sans hospitalisation, sans incision et une courte période de récupération postopératoire.
Toutefois, je dois vous rappeler que les varices sont une maladie chronique et que le traitement ne se termine pas par une opération. Un suivi à long terme est nécessaire et les recommandations du médecin doivent être suivies de près, surtout au cours de la première année après l’intervention.
Prévention et précautions
En cas de varices, les activités sportives ne doivent être entreprises qu’après consultation d’un phlébologue. En cas d’insuffisance veineuse sévère, le sport risque de causer une aggravation rapide de cette maladie. Les sports d’endurance sont à privilégier : course à pied, marche, ski de fond. Les sports comme l’haltérophilie et le powerlifting sont catégoriquement contre-indiqués.

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En effet, lorsque l’on fait un effort à gorge fermée, c’est-à-dire en bloquant sa respiration (comme lorsqu’on fait un squat ou un soulevé de terre), on force sur les valves, ces petits clapets qui empêchent le reflux du sang dans les veines.
Pour les personnes chez qui l’on diagnostique des varices des membres inférieurs, il est important de consulter un médecin et de respecter ses recommandations. On ne peut établir de règles et de précautions générales, car l’ampleur et la rapidité des varices varient d’une personne à l’autre. En cas de symptômes, il est conseillé de consulter régulièrement un phlébologue (au moins une fois par an) pour faire une échographie Doppler, de renoncer à porter des charges et de corriger les pathologies connexes (obésité, troubles hormonaux). Malheureusement, il n’existe pas de mesures médicales efficaces pour lutter contre l’hérédité.
Pour conclure, je vous rappelle que les varices ne sont aujourd’hui pas une fatalité, c’est un problème qui, avec une bonne gestion, peut être traité rapidement et efficacement.