Ne manquez aucun article ou étude publiés ! Suivre nos articles sur Google News
C’est à la fin des années 1940 qu’émergent les premiers fast-foods. C’est une révolution culinaire, un véritable business naissant.
L’idée est simple, une méthode rapide et peu onéreuse qui permet d’optimiser le rendement.
La technique à la chaîne est désormais appliquée à un nouveau domaine, celui de la restauration.
La restauration rapide invente de nouvelles méthodes de production et de management.
Les consommateurs sont agréablement surpris par cette innovation. Le succès est au rendez-vous et les premières années sont glorieuses.
Depuis l’apparition du premier fast-food, on observe un accroissement du nombre de concurrents.
Derrière cette révolution idyllique, les fast-foods doivent désormais faire face aux critiques et donc s’y adapter.
Quelles motivations poussent les consommateurs à se tourner vers ce nouveau mode de restauration ?
Aspect social
Le fast-food peut être perçu comme un lieu convivial et de partage. En famille ou entre amis il permet de se regrouper autour d’une table, d’échanger, de communiquer, de s’amuser, tout en dégustant une cuisine rapide et peu onéreuse.
On observe dans certains fast-foods des aires de jeux pour enfants, permettant ainsi de rendre ce moment le plus ludique possible.
La restauration rapide touche désormais toutes les catégories sociales, aussi bien les adolescents que les personnes plus âgées.
Publicité
La consommation de fast-foods est le résultat d’un long travail de marketing, que ce soit par la publicité dirigée ou les médias. C’est l’influence publicitaire en amont qui pousse à consommer.
Ainsi la communication est une amorce à la consommation.
Les publicités nous montrent des mets d’une esthétique alléchante. Les scènes publicitaires sont bucoliques, permettant aux consommateurs d’idéaliser le fast-food. On peut également noter un sentiment de désir voire le besoin de se rendre au fast-food.
Tout est mis en œuvre, de manière bien réfléchie pour se sentir concerné et pousser à consommer. On s’identifie en quelque sorte aux personnages des publicités.
Outre la publicité disons basique, on observe un marketing bien plus spécifique. En effet, ce n’est pas seulement l’image d’un joli burger qui nous charme, ce sont surtout les différentes offres et promesses associées.
On observe de plus en plus de “bons plans”. Par exemple, avec l’apparition des vignettes, “pour 20 vignettes, un dessert offert”, ce qui permet de fidéliser le client dans le but d’une consommation fréquente.
D’autres offres promotionnelles comme “deux menus pour 10€ au lieu de 15€”, forcément on se laisse tenter…
Les menus enfants avec un cadeau, très appréciés par ces derniers, les conditionnent dès leur plus jeune âge.
On cherche désormais à satisfaire tout le monde, petits comme grands.
Prix peu onéreux
L’argument premier et privilégié reste bien entendu le prix très attractif. La restauration est possible pour tous. On peut désormais sortir manger à un prix raisonnable.
Cependant si l’on calculait le coût réel du produit sans tous les intermédiaires, la surprise serait bien décevante.
Les offres promotionnelles sont quasiment présentes tout au long de l’année, permettant de se sentir toujours privilégié.
Pour quelques dizaines d’euros seulement une famille peut passer un moment agréable dans un lieu autre que le domicile et ainsi devenir une habitude.
Disponibilité constante
Au-delà de tous ces arguments, la possibilité de se rendre au fast-food tous les jours de la semaine, y compris les dimanches et jours fériés, à n’importe quelle heure est une véritable aubaine.
Cela augmente l’envie de consommer. À l’heure où les cuisines traditionnelles ferment, il est encore possible de se restaurer dans les fast-foods d’autant plus depuis la naissance des drives.
Les drives, permettent aux consommateurs de récupérer directement leur commande en voiture en quelques minutes.
Il est aussi désormais possible de se faire livrer les commandes à domicile, plus besoin de se déplacer, tout est à portée de main.
Le fast-food se veut être à disposition de chaque consommateur.
Il n’y a plus besoin de cuisiner, plus besoin de faire les courses, c’est un véritable gain de temps pour les clients.
Les clients dépensent plus lorsqu’ils ont du temps pour commander.
Les bornes augmentent la capacité d’accueil en permettant à plus de clients de passer commande et ce, en un temps plus réduite.
Crédit photo © Docteur-fitness.com
Variantes aux fast-foods classiques
En parallèle de cette attractivité autour des offres et des prix, on voit se développer des fast-foods un peu plus “élaborés”.
En France notamment, la junk-food est remise en question, notamment due aux conséquences désastreuses pour la santé. On prône désormais les vertus d’une cuisine maison et saine.
Dans ce contexte actuel émerge une nouvelle gamme de fast-food. De nouvelles tendances sont inventées pour permettre à chaque consommateur de s’y retrouver.
Par exemple, on trouve désormais des fast-food 100% végans, sans gluten, végétariens, halal… permettant ainsi à ceux ayant adopté une alimentation différente d’en profiter.
Indépendamment des burgers, la restauration rapide s’ouvre à d’autres cultures. En effet, on étend cette consommation à une cuisine internationale, il y en a pour tous les goûts.
Dans une ère où la viande d’élevage industrielle pose un gros problème éthique, les restaurateurs proposent de savourer une viande labélisée, issue d’une agriculture biologique et raisonnée.
Ces fast-foods promettent un ensemble de produits locaux et de saisons.
Tout est mis en œuvre pour que les arguments autrefois utilisés contre les fast-foods ne puissent plus exister.
L’exigence en termes de qualité est un facteur que beaucoup trouvent indispensable.
Le rapport qualité/prix des fast-foods classiques semble légitime, cependant certains clients votent désormais en faveur d’une qualité supérieure avec un coût supérieur. Cette évolution qualitative et quantitative est à l’image de nos problèmes de santé publique.
Et au niveau santé ?
Le lien entre surconsommation de fast-foods et syndrome métabolique est étroit. En effet depuis l’apparition de la restauration rapide dans notre quotidien, la courbe relative au syndrome métabolique et notamment à la surcharge pondérale s’est accrue.
Syndrome métabolique : Le syndrome métabolique regroupe dans sa définition la présence de plusieurs anomalies métaboliques associées (obésité abdominale, hypertriglycéridémie, HDL-cholestérol bas, maladie du foie gras, intolérance au glucose ou diabète de type 2, hypertension).
Outre l’obésité et le syndrome métabolique, les pathologiques communément rencontrées peuvent être une hypertension artérielle, trouble du sommeil, risque de dépression, voire des cancers.
Mais pourquoi ?
Prenons l’exemple d’un menu dans un fast-food classique, de quoi est-il réellement composé ?
Ajoutez au burger des frites cuites dans un mélange d’huiles et saupoudrés par une quantité exorbitante de sels ainsi qu’un soda hyperglucidique et la bombe est lancée.
En outre, un repas au fast-food est hypercalorique, hyperglucidique, hyperlipidique et déficient en fibres et vitamines.
Crédit photo © Docteur-fitness.com
Les fast-foods ont également un impact non négligeable sur la santé mentale.
Entre addiction et culpabilité, les conséquences sont nombreuses.
Une étude, celle de Paul Johson et Paul Kenny du Scripps Research Institute en Floride, montre que le développement de l’obésité coïncide avec une détérioration progressive de l’équilibre chimique du cerveau dans le circuit de récompense (aussi appelé centre du plaisir), impliqué dans les addictions(1).
La junk-food affecte le circuit de récompense dans le cerveau en libérant de la dopamine (même effet que la drogue).
On observe également une désensibilisation du circuit de plaisir poussant à consommer toujours plus.
Le sevrage de la malbouffe tout comme celui de la drogue peut ainsi provoquer un état de dépression.
Les fast-foods sont donc une innovation aux effets incontrôlables. Entre déséquilibre physique et mental, les conséquences sont désastreuses. Ils alimentent sans cesse les géants de l’industrie et ont un impact déplorable sur l’environnement.
Cependant l’évolution qualitative de certaines enseignes de fast-foods nous laisse penser qu’une réelle prise de conscience apparaît. Face aux problèmes de santé publique actuels, la restauration rapide s’adapte et nous laisse présager un futur peut-être moins catastrophique.
Sur le même sujet
Sources éditoriales et fact-checking
