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Les boutons de chaleur, également appelés miliaire ou bourbouille, sont une affection cutanée fréquente et bénigne causée par une obstruction des glandes sudoripares. Cette obstruction entraîne l’apparition de petites vésicules rouges prurigineuses au niveau de la peau. Bien que généralement sans gravité, les boutons de chaleur peuvent être très inconfortables. Heureusement, il existe des traitements simples pour soulager les symptômes.
Causes et facteurs de risque
Les boutons de chaleur sont causés par une obstruction des canaux excréteurs des glandes sudoripares. Ces petites glandes, présentes dans tout le derme, sécrètent la sueur qui est ensuite évacuée à la surface de la peau par de fins canaux excréteurs débouchant au niveau des pores. Lors d’une transpiration excessive, l’évacuation de la sueur peut être entravée par différents mécanismes. On observe alors une rétention anormale de sueur au niveau des canaux, qui se dilatent et forment de petites vésicules intradermiques.
Autres causes possibles
- Obstruction mécanique : dans certains cas, l’orifice des canaux excréteurs peut être obstrué par des cellules mortes ou des dépôts de sébum et de kératine. Cette obstruction mécanique empêche la sueur de s’écouler normalement.
- Altération de la kératinisation : la kératinisation fait référence au processus de formation de la kératine, une protéine fibreuse qui tapisse et protège l’épiderme. Une kératinisation anormale des canaux excréteurs peut conduire à leur obstruction progressive.
- Inflammation : certains facteurs irritants comme la macération, la chaleur ou la friction peuvent entraîner une inflammation des canaux excréteurs à l’origine de leur obstruction.
Facteurs favorisants
Bien que tout le monde puisse développer des boutons de chaleur, certains facteurs augmentent le risque d’obstruction des glandes sudoripares :
- Chaleur et humidité : l’exposition à la chaleur et à l’humidité favorise la sudation excessive à l’origine de la dilatation des canaux excréteurs. La chaleur peut également stimuler l’inflammation de ces canaux.
- Friction et occlusion : le port de vêtements trop serrés ou de tissus synthétiques empêchant la ventilation et l’évaporation de la sueur (effet d’occlusion) peut obstruction les pores. Les frictions au niveau de plis cutanés ont un effet irritant similaire.
- Prédispositions individuelles : certains individus présentent des facteurs de risque spécifiques. C’est notamment le cas des personnes en surpoids, qui transpirent davantage, ou des nourrissons dont les glandes sudoripares sont encore immatures.
Les différents types de boutons de chaleur
On distingue trois principaux types de boutons de chaleur, qui diffèrent par leur profondeur sous la peau et leur aspect :
Le bouton de chaleur cristallin
C’est le type le plus superficiel et le plus fréquent. Il se manifeste par de petites vésicules ou ampoules remplies d’un liquide clair sur la peau. Ces boutons sont généralement indolores et disparaissent spontanément en quelques jours.
Le bouton de chaleur rouge
Appelé également miliaire rouge ou prickly heat, ce type de bouton de chaleur est légèrement plus profond dans la peau. Il prend la forme de petites papules rouges qui peuvent beaucoup démanger.
Le bouton de chaleur profond
Les glandes sudoripares étant obstruées plus profondément, ce type de bouton ne forme pas de vésicule en surface. On observe seulement de petits nodules rouges et durs ainsi qu’un gonflement localisé.
Symptômes
Les boutons de chaleur se manifestent par l’apparition sur la peau de petites lésions érythémateuses de forme papuleuse ou vésiculeuse.
- Lésions érythémateuses : lésions rouges, inflammatoires ;
- Papule : petite lésion en relief, solide ;
- Vésicule : petite lésion en relief contenant du liquide.
Ces lésions sont souvent prurigineuses, c’est-à-dire qu’elles provoquent des démangeaisons (prurit) plus ou moins intenses. Le prurit est dû à l’activation dans l’épiderme de récepteurs sensoriels spécifiques par certaines substances libérées lors de l’inflammation.
Les autres symptômes fréquemment associés sont :
- Des paresthésies : sensations anormales au niveau de la peau, comme des picotements, des brûlures ou des fourmillements ;
- Un érythème : rougeur de la peau ;
- Un discret œdème dermique : gonflement de la peau.
Au niveau de la localisation, les boutons de chaleur touchent préférentiellement les zones de plis cutanés sujettes à la macération et la transpiration excessive. On peut citer :
- Les aisselles ;
- Le dos ;
- La zone sous-mammaire ;
- Les plis inguinaux et cruraux ;
- La ceinture ;
- La nuque et les plis du cou.
L’atteinte de ces zones de prédilection s’explique par leur humidité, leur frottement et leur confinement qui favorisent l’obstruction des canaux excréteurs des glandes sudoripares.
Diagnostic
Le diagnostic des boutons de chaleur repose avant tout sur l’examen clinique attentif des lésions cutanées. Le médecin procède à l’inspection visuelle détaillée des zones touchées afin d’observer les caractéristiques des éruptions : nombre, taille, forme, couleur, répartition. Cet examen morphologique permet de confirmer le diagnostic de boutons de chaleur et d’éliminer d’autres affections.
En complément, le médecin interroge généralement le patient sur le mode de survenue des lésions (contexte, délai d’apparition, facteurs déclenchants potentiels) ainsi que sur les symptômes associés. Cet interrogatoire médical ou anamnèse vise à reconstituer l’histoire de la maladie. Les informations recueillies guident le clinicien dans son raisonnement diagnostique.
Dans certains cas, le praticien peut également procéder à la palpation de la zone atteinte ou réaliser une dermoscopie. La palpation manuelle renseigne sur la consistance des boutons alors que la dermoscopie, à l’aide d’une lentille grossissante et d’une source lumineuse, permet d’examiner les caractéristiques morphologiques plus en détails.
En l’absence de signes de gravité, aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour confirmer le diagnostic de boutons de chaleur. Des analyses biologiques ou bactériologiques, une biopsie cutanée ou des tests allergologiques ne sont justifiés qu’en cas de présentation inhabituelle ou d’évolution défavorable.
Traitements
Le traitement de première intention des boutons de chaleur repose sur des mesures d’hygiène visant à assécher les lésions, prévenir les surinfections et soulager les démangeaisons.
Mesures physiques
Plusieurs mesures physiques simples peuvent être mises en place pour apaiser les symptômes :
- Rafraîchissement cutané à l’aide de compresses ou de serviettes imbibées d’eau froide. Cette cryothérapie locale permet de faire désenfler les papules et de calmer les démangeaisons.
- Ablutions à l’eau tempérée en veillant à bien sécher la peau en tamponnant délicatement. Les bains tièdes prolongés sont déconseillés car ils macèrent la peau.
- Pulvérisations d’eau thermale apaisante grâce à leur action anti-prurigineuse. Ces eaux contiennent des sels minéraux aux propriétés anti-inflammatoires.
Ces mesures physiques doivent être répétées plusieurs fois par jour selon les besoins du patient jusqu’à disparition des symptômes.
Traitements médicamenteux locaux
En complément, l’application de crèmes émollientes permet de réhydrater la peau et de reconstituer le film hydrolipidique cutané. Les dermatologues peuvent également prescrire :
- Des dermocorticoïdes pour leur puissant effet anti-inflammatoire et antiprurigineux en cas de lésions très inflammatoires.
- Des crèmes kératolytiques à base d’urée, d’acide salicylique ou de soufre pour accélérer la desquamation de l’épiderme.
- Des antiseptiques comme la chlorhexidine en cas de surinfection bactérienne.
Ces traitements locaux doivent être appliqués 1 à 2 fois par jour sur les zones atteintes après nettoyage à l’eau et séchage. La durée du traitement est de 7 à 10 jours en moyenne.
Traitements systémiques
Dans de rares cas, si les lésions sont très étendues ou en cas de surinfection importante, des traitements généraux par voie orale peuvent être indiqués :
- Des antihistaminiques pour réduire l’inflammation et les démangeaisons.
- Des corticoïdes de faible puissance pour quelques jours en cas d’atteinte sévère.
- Des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne avérée.
Ces traitements médicamenteux sont strictement réservés aux formes graves et doivent être instaurés par un médecin.
Prévention
La prévention des boutons de chaleur repose avant tout sur la limitation de l’hyperhidrose (sueurs excessives) et la macération cutanée.
Limiter l’hyperhidrose
Plusieurs mesures hygiéno-diététiques permettent de réduire la sudation excessive :
- Éviter les sources de chaleur extérieure (ensoleillement direct, activités intenses par temps chaud) ;
- Privilégier des vêtements amples en fibres naturelles (coton, lin, soie) qui absorbent bien la transpiration ;
- Maintenir une bonne hydratation avec au moins 1,5L d’eau par jour afin de compenser les pertes hydroélectrolytiques ;
- Pratiquer une activité physique adaptée pour renforcer le tonus vasculaire et améliorer la thermorégulation ;
- Equilibrer son alimentation en limitant les aliments épicés et riches en glucides qui boostent la sudation.
En cas d’hyperhidrose sévère ne répondant pas à ces mesures, un traitement médicamenteux par des anticholinergiques peut être envisagé.
Prévenir la macération
- Aérer régulièrement la peau en évitant les vêtements moulants et les matières occlusives comme le polyester ;
- Utiliser des poudres ou talcs absorbants au niveau des plis cutanés pour prévenir la macération ;
- Bien sécher la peau après la douche, en tamponnant doucement avec une serviette propre ;
- Appliquer une crème émolliente pour assouplir l’épiderme, faciliter l’évaporation de la sueur et limiter les frottements.
Ces mesures simples permettent de maintenir l’intégrité de la barrière cutanée et de prévenir l’obstruction des glandes sudoripares à l’origine des boutons de chaleur.
Évolution
Les boutons de chaleur sont une affection qui évolue de façon très favorable dans la grande majorité des cas. En effet, les lésions cutanées ont tendance à disparaître spontanément en l’espace de quelques jours, sans nécessiter de traitement particulier.
La guérison complète est ainsi obtenue généralement en moins d’une semaine. De plus, cette affection bénigne ne laisse pas de cicatrices ni de séquelles cutanées. La peau retrouve son aspect habituel une fois les boutons résorbés.
Complications rares
Bien que bénins dans la plupart des cas, les boutons de chaleur peuvent parfois se compliquer ou persister. Voici les principales complications possibles :
Surinfection
En l’absence de traitement adapté, les lésions prurigineuses peuvent conduire au grattage intense et répété de la zone touchée. Or, ce grattage favorise grandement le risque de surinfection, c’est-à-dire le développement d’une infection bactérienne ou fongique au niveau des plaies.
Cette surinfection se manifeste alors par un écoulement de pus, une augmentation du gonflement et des rougeurs au site des lésions, de la fièvre, etc. Elle nécessite rapidement la prescription d’antibiotiques ou d’antifongiques par voie locale ou générale selon les cas.
Persistance des lésions
Dans de rares situations, les boutons de chaleur peuvent persister au-delà de 7 à 10 jours malgré un traitement bien conduit. Cette chronicisation des lésions est le plus souvent en lien avec la présence d’une maladie sous-jacente.
Il peut s’agir par exemple d’un diabète mal équilibré, d’une insuffisance rénale chronique, d’un cancer ou d’une maladie auto-immune. Un bilan médical approfondi est alors indiqué pour rechercher et traiter l’affection responsable de cette persistance anormale.
Quand consulter ?
Une consultation médicale est recommandée dans les situations suivantes :
- Démangeaisons persistantes et intenses malgré les traitements ;
- Signes d’infection des lésions : pus, gonflement, rougeurs, fièvre ;
- Extension des boutons de chaleur.
Ces situations nécessitent une consultation afin d’éliminer une cause sous-jacente ou de prescrire d’autres traitements si besoin.
Vos questions fréquemment posées
Les boutons de chaleur sont-ils contagieux ?
Non, les boutons de chaleur ne sont pas contagieux. Il s’agit d’une réaction cutanée liée à une obstruction des glandes sudoripares. Le contact avec une personne présentant des boutons de chaleur ne présente donc aucun risque de transmission.
Les boutons de chaleur peuvent-ils apparaître en hiver ?
Bien que moins fréquent, il est possible de développer des boutons de chaleur même en période de froid. Le port de vêtements trop couvrants et occlusifs en hiver peut entraîner une sudation excessive et l’apparition de boutons.
Quels sont les traitements naturels contre les boutons de chaleur ?
Certains remèdes naturels peuvent soulager les boutons de chaleur, comme les compresses à l’argile verte, le vinaigre de cidre dilué en lotion ou encore les huiles végétales apaisantes comme l’huile de coco ou de jojoba. L’aloe vera en gel peut également calmer les démangeaisons.
Les personnes âgées sont-elles plus à risque ?
Oui, les personnes âgées sont plus vulnérables aux boutons de chaleur, notamment en cas de canicule. Leurs mécanismes de thermorégulation sont moins efficaces et la déshydratation est un facteur de risque important.
Peut-on prévenir les boutons de chaleur chez le nourrisson ?
Oui, il est possible de prévenir l’apparition des boutons de chaleur chez le nourrisson. Pour cela, des mesures d’hygiène et des soins adaptés doivent être mis en place, comme lui faire porter des vêtements légers en coton pour ne pas provoquer de transpiration excessive, lui donner régulièrement le sein ou le biberon pour une bonne hydratation, lui faire prendre des bains à température tiède plutôt que trop chauds et lui appliquer des crèmes barrières pour protéger et hydrater sa peau fragile.
Ce qu’il faut retenir
Les boutons de chaleur sont donc une affection cutanée très fréquente, le plus souvent bénigne, mais source d’inconfort. Quelques mesures d’hygiène simples permettent dans la majorité des cas de soulager les symptômes et de prévenir les récidives. En cas de persistance, il est toutefois recommandé de consulter un médecin pour éliminer une cause sous-jacente ou traiter une possible surinfection.