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Une étude clinique(1) datant du mois d’août 2020 montre que l’administration de vitamine D à des patients hospitalisés COVID-19 réduit considérablement leur besoin d’admission en soins intensifs.
L’équipe de chercheurs de J.M. Quesada Gomez, conclut que la vitamine D semble diminuer la gravité du COVID-19.
Une corrélation significative entre les faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité due au Covid-19 avait déjà été mise en évidence par divers travaux(2).
En effet, la vitamine D joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire composée de cytokines, aussi appelée orage de cytokines, à l’origine du syndrome de détresse respiratoire qui caractérise les formes sévères et souvent mortelles de Covid-19.
La supplémentation en vitamine D pour la prévention et le traitement de l’infection par le SRAS CoV-2 (comme un complément à toute forme de thérapie) avait d’ailleurs été vivement conseillée par l’académie de médecine de France, dans un communiqué du 22 mai 2020.
Présentons la vitamine D, la vitamine solaire
La vitamine D, est aussi appelée la “vitamine du soleil”, car nous la synthétisons à partir du cholestérol, suite à l’exposition de notre peau à la lumière solaire. D’ailleurs, en conditions normales, 90 % de la vitamine D provient de la biosynthèse à partir de la peau et seulement 10 % proviennent des aliments(3).
L’insuffisance en vitamine D touche près de 50 % de la population mondiale. On estime qu’un milliard de personnes dans le monde, de toutes les ethnies et de tous les groupes d’âge, souffrent d’une carence en vitamine D.
Cette pandémie d’hypovitaminose D peut être principalement attribuée au changement de mode de vie, avec la réduction des activités de plein air et à des facteurs environnementaux comme la pollution de l’air, réduisant l’exposition au soleil nécessaire à la production de vitamine D.
La vitamine D a une activité hormonale cruciale pour notre santé
La vitamine D est très connue pour améliorer notre absorption intestinale du calcium. Sans vitamine D, seulement 10 à 15 % du calcium intestinal est absorbé.
Des taux suffisants de vitamine D augmentent cette absorption de 30 à 40 %. C’est pour cette raison que les compléments alimentaires de calcium contiennent maintenant presque tous de la vitamine D.
Mais le rôle de la vitamine D s’étend bien au-delà de l’absorption de calcium. Cette vitamine a une fonction hormonale et l’importance de cette hormone pour la santé générale et la prévention des maladies chroniques la place actuellement à l’avant-garde de la recherche.
Une méta-analyse publiée en 2007 a montré que la supplémentation en vitamine D était associée à une réduction significative de la mortalité(4). La recherche émergente soutient le rôle possible de la vitamine D contre le cancer, les maladies cardiaques, les fractures, les maladies auto-immunes, la grippe, le diabète de type 2 et la dépression.
De nombreux professionnels de la santé ont augmenté leurs recommandations de supplémentation en vitamine D à au moins 1000 UI (Unité Internationale). Pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, la vitamine D est reconnue pour supprimer les réactions inflammatoires.
L’orage de cytokines
Les cytokines sont des molécules produites par notre système immunitaire, et c’est grâce à ces cytokines que nos cellules immunitaires peuvent communiquer entre elles pour permettre une action coordonnée.
L’orage de cytokines est un phénomène qui correspond à une surproduction de cytokines pro-inflammatoires. Cet orage de cytokines va entretenir une réponse inflammatoire systémique et aberrante.
Cette tempête hyper-inflammatoire est l’un des principaux responsables de l’apparition du syndrome d’insuffisance respiratoire aiguë lié au COVID-19.
Relations entre les taux de vitamine D et prédispositions au COVID-19
Il a été proposé que la vitamine D pouvait générer des effets bénéfiques dans le Syndrome de Déficience Respiratoire Aigu (SDRA) en diminuant la tempête cytokine / chimiokine, en régulant le système rénine-angiotensine, en modulant l’activité neutrophile et en maintenant l’intégrité de la barrière épithéliale pulmonaire, stimulant la réparation épithéliale et diminuant la coagulation accrue(5).
Récemment, deux études écologiques ont rapporté des corrélations inverses entre les estimations nationales du statut en vitamine D et l’incidence et la mortalité du COVID-19 dans les pays européens(6).
Des concentrations plus faibles de vitamine D sanguine ont également été rapportées comme étant associées à une sensibilité à l’infection par le SRAS-CoV-2(7) et à la gravité de l’évolution du COVID-19(8).
La carence en vitamine D est fréquente l’hiver, même dans le sud de l’Espagne(9) et plus encore chez les patients nécessitant des traitements en unités de soins intensifs(10).
Résultats et conclusion de l’étude pilote vitamine D / COVID-19
Résultats
Sur les 50 patients traités par vitamine D, un seul a nécessité une admission en unité de soins intensifs (2 %). Tandis que, sur les 26 patients non traités par vitamine D, 13 ont dû être admis en soins intensifs (50 %). Parmi les patients traités avec de la vitamine D, aucun n’est décédé et tous sont sortis sans complication.
Conclusion
Cette étude pilote démontre que l’administration d’une dose élevée de Calcifediol ou 25-hydroxyvitamine D, une forme active de la vitamine D, réduit le besoin de traitement en soins intensifs des patients nécessitant une hospitalisation pour COVID-19. La vitamine D semble donc pouvoir réduire la gravité de la maladie, et des essais plus importants devront être menés.
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Sources éditoriales et fact-checking