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Fumer pour rester mince ? C’est un leurre ! Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Addiction(1) vient de démontrer que la cigarette, loin de contrôler le poids, augmente en réalité la graisse abdominale, en particulier la graisse viscérale profonde, associée à de nombreux risques pour la santé. De quoi tordre le cou à une idée reçue bien ancrée chez de nombreux fumeurs.
Le tabac, un faux ami pour la ligne
Beaucoup de fumeurs, en particulier des femmes, rechignent à arrêter la cigarette de peur de prendre du poids. Il faut dire que le tabac véhicule une image de minceur, renforcée par des décennies de publicité mettant en scène des silhouettes longilignes, clope au bec. Mais derrière cette façade glamour se cache une réalité beaucoup moins reluisante.
Car si les fumeurs pèsent en moyenne un peu moins lourd que les non-fumeurs, ce n’est pas grâce à un quelconque effet amincissant de la nicotine. En réalité, le tabac agit comme un coupe-faim en altérant le goût et l’odorat et en perturbant les signaux de satiété envoyés par l’intestin au cerveau. Résultat, les fumeurs ont souvent moins d’appétit et sautent des repas. Mais ces calories en moins se paient cash côté santé.
La cigarette, une bombe à retardement pour l’obésité abdominale
Car en parallèle, le tabac favorise l’accumulation de graisse au niveau abdominal, comme le révèle cette nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Copenhague au Danemark. Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe du Dr Carrasquilla a utilisé une approche statistique appelée “randomisation mendélienne” permettant d’identifier des relations de cause à effet à partir de données génétiques.
En analysant les variations génétiques liées au tabagisme et à la répartition des graisses corporelles chez plus de 450 000 fumeurs de la UK Biobank, une gigantesque base de données britannique, les scientifiques ont pu démontrer un lien de causalité entre la consommation de tabac et l’augmentation du tour de taille et du ratio taille/hanche, deux marqueurs de l’obésité abdominale.
Selon leurs calculs, les personnes qui fument régulièrement depuis des années présentent en moyenne 7 % de tissu adipeux viscéral en plus autour des organes que celles qui n’ont jamais touché à une cigarette. Et ce, indépendamment d’autres facteurs comme l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), la consommation d’alcool ou le niveau socio-économique.
“Nos résultats suggèrent que fumer pourrait directement conduire à une augmentation de la graisse abdominale, en particulier la graisse viscérale profonde qui entoure les organes internes”, souligne le Dr Carrasquilla. Une découverte inquiétante quand on connaît les méfaits de ce type de tissu adipeux pour la santé.
La graisse viscérale, une menace sournoise pour la santé
Contrairement à la graisse sous-cutanée, située juste sous la peau, la graisse viscérale profonde est en effet considérée comme particulièrement délétère par les médecins. Étroitement liée au syndrome métabolique, elle favorise l’inflammation chronique, la résistance à l’insuline et la production de molécules et d’hormones néfastes pour l’organisme.
Ces risques sont liés à la capacité de la graisse viscérale à sécréter des substances inflammatoires et à perturber le métabolisme du glucose et des lipides dans l’organisme.
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Sources éditoriales et fact-checking