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Et si notre façon de courir en disait long sur notre personnalité ? C’est la question fascinante qu’ont voulu explorer des chercheurs français dans une étude inédite publiée récemment(1). En analysant les foulées de joggeurs amateurs à l’aide de capteurs high-tech, puis en les confrontant à des tests de personnalité, ils ont mis en lumière des corrélations étonnantes entre la biomécanique de la course à pied et les traits de caractère. Plongeons ensemble dans les secrets de cette interaction corps-esprit qui se joue à chaque foulée !
Une étude française inédite sur le lien entre course à pied et personnalité
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont recruté 80 volontaires et leur ont fait passer une batterie de tests physiques et comportementaux. Et devinez quoi ? Ceux qui avaient des types de personnalité similaires avaient tendance à avoir le même style de course !
Par exemple, sur l’échelle MBTI, les coureurs avec une “personnalité intuitive” utilisaient davantage leurs jambes comme des ressorts, ce qui leur donnait une foulée plus élastique. À l’inverse, ceux avec une “personnalité sensorielle” se concentraient plus sur la poussée vers l’avant.
“Certains courent avec aisance, avec une apparente facilité, tandis que d’autres courent avec maladresse, ou de manière raide, comme si cela leur était inconfortable”, expliquent les chercheurs dans un communiqué.
Mais que signifient concrètement ces différences ? Et surtout, comment les interpréter au regard de la personnalité ? Pour le comprendre, il nous faut d’abord décoder les arcanes du modèle MBTI et de la biomécanique de la course à pied.
Comprendre les différents types de coureurs
Développé dans les années 1940 par Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs, le MBTI est un questionnaire psychométrique visant à déterminer comment un individu perçoit et interagit avec le monde. Il définit 4 axes de préférences :
- Extraversion (E) / Introversion (I) ;
- Sensation (S) / Intuition (N) ;
- Pensée (T) / Sentiment (F) ;
- Jugement (J) / Perception (P).
Chacun est supposé avoir une préférence innée sur chaque axe, définissant sa personnalité parmi 16 combinaisons possibles (ISTJ, ENFP, etc.).
Focus sur l’axe Sensation (Sensing) / Intuition
Dans l’étude qui nous intéresse, c’est plus particulièrement l’axe Sensation/Intuition qui s’est révélé discriminant dans les styles de course. Mais que signifie-t-il ?
Les individus ayant une préférence Sensation (S) ont tendance à se fier à leurs cinq sens pour percevoir le monde. Ils sont attentifs aux détails concrets, se concentrent sur les faits tangibles et apprécient l’expérience directe. Pragmatiques, ils privilégient souvent les solutions éprouvées.
À l’inverse, les personnes de type Intuitif (N) accordent plus d’importance à leur “sixième sens”. Elles sont attirées par le monde des idées, des concepts abstraits et des possibilités futures. Imaginatives et créatives, elles aiment envisager de nouvelles façons de faire et se projeter.
Comment ces différences de perception et de traitement de l’information influencent-elles concrètement la façon de courir ? C’est ce que la biomécanique va nous aider à comprendre.
Biomécanique de la course à pied : les secrets d’une foulée efficace
Temps de contact au sol, temps de vol, fréquence des pas, oscillation verticale, raideur de jambe… Les paramètres biomécaniques qui caractérisent la foulée sont nombreux et complexes. Mais l’un d’eux semble particulièrement pertinent pour distinguer les styles de course : le Duty Factor.
Le Duty Factor représente la part du temps de contact au sol dans la durée totale d’un pas. Plus il est élevé, plus le coureur passe de temps en appui, et inversement. C’est un indicateur clé de l’équilibre entre les phases d’amortissement et de propulsion de la foulée.
Deux grandes familles de foulées identifiées chez les coureurs
En analysant les paramètres, les chercheurs ont identifié deux grandes familles de foulées chez les coureurs testés :
- Les coureurs à faible Duty Factor ;
- Les coureurs à Duty Factor élevé.
Les premiers ont une foulée plus “aérienne”, avec des temps de vol importants, une grande raideur de jambe et un schéma de frappe plus antérieur (mi-pied et avant-pied). Ils privilégient l’élasticité et les rebonds.
Les seconds ont une foulée plus “terrienne”, avec des temps de contact prolongés et une raideur moindre. Avec un schéma de frappe plus arrière-pied et un travail réduit contre la gravité, ces derniers mettent l’accent sur la propulsion vers l’avant.
Vous l’aurez deviné : ces deux familles de foulées correspondent étonnamment aux profils Intuitifs et Sensing mis en évidence par le MBTI ! Explorons plus en détail ces fascinantes correspondances…
Quand personnalité rime avec élasticité : le cas des coureurs “Intuitifs”
Les coureurs identifiés comme “Intuitifs” sur l’échelle MBTI ont donc tendance à avoir un style plus “bondissant”, avec une meilleure exploitation du cycle étirement-renvoi d’énergie. Concrètement, lors de la pose du pied au sol, leurs muscles et tendons subissent un étirement qui stocke de l’énergie élastique, restituée ensuite pour propulser le corps vers le haut et l’avant.
Ce mécanisme, similaire à celui d’un ressort, confère à leur foulée une impression de légèreté et de rebond. Ils donnent l’impression d’effleurer le sol pour mieux s’en détacher. Leur secret ? Une grande raideur de jambe, qui permet de limiter l’amortissement et les pertes d’énergie.
Un style de course plus économique et naturel ?
Cette utilisation optimale des propriétés élastiques du corps pourrait bien être un atout majeur en termes de performance, notamment sur les épreuves d’endurance. Imaginez : à chaque foulée, le coureur “Intuitif” récupère une partie de l’énergie d’impact, tel un ressort qui se tend et se détend. Cette mécanique ingénieuse lui permet de minimiser le coût énergétique de chaque pas, et donc de courir plus longtemps sans s’épuiser.
Certains y voient aussi le reflet d’une personnalité plus intuitive et créative, à l’aise avec le changement et l’abstraction. La foulée bondissante et fluide des coureurs “Intuitifs” serait-elle l’expression d’un esprit tout aussi agile et léger ?
Les coureurs “Sensing” misent sur la propulsion vers l’avant
À l’autre bout du spectre, on trouve les coureurs au profil “Sensing”, dont la foulée se distingue par une plus grande raideur globale. Chez eux, le temps de contact au sol est allongé, tandis que le temps de vol et l’oscillation verticale sont réduits. Résultat : une course plus “plate”, avec moins de rebond mais plus de poussée horizontale.
Cette mécanique s’explique par une moins bonne utilisation de l’élasticité musculo-tendineuse. Les coureurs “Sensing” dissipent une plus grande part de l’énergie d’impact au lieu de la restituer. Leur foulée est donc moins “souple” et plus coûteuse sur le plan énergétique.
Quand le pragmatisme s’invite dans la foulée
Ce style de course plus “brut” pourrait refléter une personnalité davantage ancrée dans le concret et l’immédiat. Les coureurs “Sensing”, attentifs aux signaux de leur corps et de leur environnement, chercheraient avant tout l’efficacité à court terme. Leur foulée traduit un certain pragmatisme : aller de l’avant, sans fioriture, en se concentrant sur les sensations présentes.
On peut y voir un parallèle avec leur mode de pensée terre-à-terre, focalisé sur les faits tangibles et les solutions éprouvées. Là où les “Intuitifs” bondissent d’une idée à l’autre, les “Sensing” gardent les pieds sur terre et avancent pas après pas, méthodiquement.
Le mot de la fin
Bien sûr, cette étude n’en est qu’à ses débuts et il faudra d’autres recherches pour confirmer et approfondir ces résultats. Mais c’est déjà une piste passionnante qui ouvre de nouvelles perspectives.
Imaginez un peu :
- Mieux comprendre comment notre personnalité influence notre façon de bouger ;
- Adapter les entraînements sportifs en fonction du profil psychologique de chacun ;
- Utiliser l’activité physique comme un outil pour développer certains traits de caractère.
Les possibilités sont infinies ! Alors la prochaine fois que vous irez courir, observez bien votre style. Qui sait, vous en apprendrez peut-être plus sur vous-même que vous ne le pensiez. La course à pied comme miroir de l’âme, en quelque sorte !
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Sources éditoriales et fact-checking