Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous ne ressentez pas la faim immédiatement après une séance de course à pied ? Ou pourquoi, après avoir enfilé vos baskets pour un jogging, vous vous retrouvez à saliver devant une pomme plutôt qu’une barre de chocolat ? Eh bien, il se trouve que la science a des réponses pour nous. Une étude(1) récente publiée dans la revue Human Brain Mapping a révélé des faits fascinants sur la manière dont une seule séance de course à pied peut influencer notre appétit et notre réaction aux indices alimentaires.
Le rôle du cerveau dans la régulation de l’appétit
Les processus cérébraux qui influencent la consommation de nourriture
Il est bien connu que notre cerveau joue un rôle crucial dans la régulation de notre appétit. En fait, la quantité de nourriture que nous consommons est influencée par des processus cérébraux qui sont sensibles aux changements dans notre corps et dans notre environnement alimentaire immédiat. Par exemple, lorsque nous avons faim, notre cerveau nous envoie des signaux pour nous inciter à manger. Et lorsque nous sommes rassasiés, il nous envoie des signaux pour nous faire arrêter de manger.
Mais saviez-vous que l’exercice physique, comme la course à pied, peut temporairement supprimer cette sensation de faim ? C’est ce que révèlent cette étude. Les chercheurs ont découvert que la course à pied supprime temporairement la sensation de faim. C’est comme si notre corps nous disait : “Nous avons encore de l’énergie à brûler, alors attendons un peu avant de manger.”
Cela peut sembler contre-intuitif. Après tout, ne dit-on pas souvent que l’exercice donne faim ? Mais il semble que ce ne soit pas toujours le cas. Au moins temporairement, la course à pied peut nous aider à réguler notre appétit et à éviter les fringales et les compulsions alimentaires.
La notion de “réactivité aux indices alimentaires”
Mais ce n’est pas tout. L’exercice physique influence également notre réactivité aux indices alimentaires. Qu’est-ce que cela signifie ? La réactivité aux indices alimentaires est la manière dont notre corps réagit à la vue ou à l’odeur de la nourriture. C’est notre réaction, à la fois physique et psychologique, face à un plat appétissant ou à l’odeur alléchante d’un gâteau qui sort du four.
Cette réactivité peut avoir un impact sur notre appétit et sur la quantité de nourriture que nous finissons par consommer. Par exemple, si nous sommes très réactifs aux indices alimentaires, nous pourrions être tentés de manger plus que nécessaire. À l’inverse, si nous sommes moins réactifs, nous pourrions être capables de résister à la tentation et de manger de manière plus modérée.
Et devinez quoi ? Lorsque l’appétit revient, l’exercice physique, comme la course à pied, peut augmenter notre réactivité aux indices alimentaires pour les aliments sains. C’est comme si notre cerveau nous disait : “Regarde cette pomme juteuse ! Elle est pleine de vitamines et d’énergie. Elle serait parfaite pour nous aider à récupérer après notre séance de course à pied !”
Ces résultats sont intéressants, n’est-ce pas ? Ils nous montrent que la course à pied peut être un outil puissant pour nous aider à gérer notre appétit et à faire des choix alimentaires plus sains. Mais comment cela fonctionne-t-il exactement ? Quels sont les mécanismes qui sous-tendent ces effets ? Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont décidé d’aller plus loin et d’examiner l’impact de la course à pied sur le flux sanguin cérébral.
L’effet de la course à pied sur le flux sanguin cérébral
Pour comprendre comment la course à pied influence notre appétit, les chercheurs ont utilisé une technique appelée IRM fonctionnelle. Cette technique permet d’observer les changements des flux sanguin cérébraux, qui sont un indicateur de l’activité cérébrale.
Les 23 participants à l’étude ont passé des IRM cérébraux avant et après une séance de 60 minutes de course à pied. Pendant les IRM, ils ont été exposés à différents types d’images, allant des aliments à faible densité énergétique, comme les fruits et les légumes, aux aliments à forte densité énergétique, comme le chocolat, ainsi qu’à des objets non alimentaires.
Les résultats de l’étude ont révélé que la course à pied provoque des changements dans le flux sanguin cérébral. Cependant, ces changements ne semblent pas influencer directement les signaux de réactivité aux indices alimentaires. En d’autres termes, même si la course à pied modifie l’activité cérébrale, cela ne signifie pas nécessairement que nous allons ressentir plus ou moins de faim.
Cela suggère que l’impact de la course à pied sur notre appétit est probablement dû à d’autres facteurs. Peut-être que l’exercice physique modifie notre métabolisme ou nos hormones d’une manière qui influence notre appétit. Ou peut-être que la course à pied nous aide simplement à nous sentir plus en forme et à mieux nous contrôler, ce qui nous permet de faire des choix alimentaires plus sains.
Implications et perspectives futures
Ces résultats ont des implications importantes pour la gestion du poids. Ils suggèrent que la course à pied peut être un outil efficace pour nous aider à réguler notre appétit et à faire des choix alimentaires plus sains. Cela pourrait être particulièrement utile pour les personnes qui cherchent à perdre du poids ou à maintenir un poids sain.
Imaginez : au lieu de lutter contre la faim et les fringales, vous pourriez simplement enfiler vos baskets et partir faire un jogging. Non seulement vous brûleriez des calories, mais vous aideriez également votre corps à réguler son appétit et à préférer des aliments plus sains. C’est une approche gagnant-gagnant pour la perte de poids et le maintien du poids !
Bien sûr, il reste encore beaucoup à apprendre sur l’impact de la course à pied sur l’appétit et la réactivité aux indices alimentaires. Par exemple, quels sont les mécanismes exacts qui sous-tendent ces effets ? Comment la course à pied influence-t-elle notre métabolisme, notre énergie et nos hormones ? Et quels sont les effets à long terme de la course à pied sur notre appétit et notre comportement alimentaire ?
Ces questions sont au cœur des futures directions de recherche. Comme l’a souligné l’un des co-auteurs de l’étude, “cette étude est un tremplin pour d’autres travaux visant à caractériser de manière plus précise et plus complète les réponses de l’appétit à l’exercice. Cela nous permettra de mieux comprendre le rôle du sport dans la prévention et la gestion d’une prise de poids”.
En attendant, une chose est claire : la course à pied a beaucoup plus à offrir que simplement brûler des calories. Elle peut nous aider à réguler notre appétit, et favoriser la consommation d’aliments plus sains. Alors, qu’attendez-vous ? Enfilez vos baskets et partez pour un jogging !
Références