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Mal aux cervicales depuis longtemps ? Accro à votre smartphone ? Attention, vous pourriez souffrir du Syndrome du Texteur ou Cou du texto ! Continuez à lire cet article pour découvrir de quoi il s’agit et comment le prévenir.
Douleur cervicale, la maladie du XXIe siècle
La cervicalgie, c’est-à-dire la douleur cervicale, est un trouble très habituel dans nos sociétés modernes. La cervicalgie est considérée comme la quatrième douleur la plus invalidante au monde(1)(2), affectant 30 à 50 % de la population générale(3).
La structure du cou est complexe et plusieurs pathologies peuvent être à l’origine de cervicalgies. Hernie discale, tumeurs, infections… et d’autres diagnostics très pessimistes apparaissent après quelques recherches sur Google, le médecin de préférence des nouvelles générations. Respirez ! Dans la plupart des cas, aucune maladie importante n’est détectée, il s’agit donc d’une condition clinique appelée “cervicalgie musculo-squelettique”.
On a tous l’image de ce couple au restaurant qui regarde chacun de son côté son smartphone et qui ne se parle pas. On a constaté aussi que de très nombreuses personnes dans les transports publics étaient isolées derrière leurs écouteurs.
De la même manière, certains d’entre nous ont déjà assisté à des repas familiaux de plus en plus silencieux avec la présence des écrans. En effet, on dirait que nous sommes de moins en moins présents, plus distraits, individualistes et dépendants de ces appareils. Est-ce que l’on est en train de devenir des zombies accros aux nouvelles technologies ?
Les dernières recherches dévoilent que l’utilisation d’appareils électroniques tels que les ordinateurs ou les téléphones portables fait augmenter le risque de développer ce trouble. Pour cette raison, on a vu s’accroître l’incidence des cervicalgies ces dernières années, notamment chez les adolescents et les professionnels utilisant les nouvelles technologies.
Bref, le “syndrome du texteur” pourrait être considéré comme “la douleur de l’ère moderne” et la principale raison des crises cervicales de nos jours(4)(5).
Qu’est-ce que c’est que “le syndrome du cou du texto” ?
Le syndrome du texteur ou cou-texto, en anglais Text Neck Syndrome (TNS), était décrit pour la première fois par le chiropraticien américain Dr Fishman comme “un syndrome de surutilisation impliquant la tête, le cou et les épaules, résultant d’une tension excessive sur la colonne vertébrale due au fait de regarder un appareil électronique soutenu à la main”.
Nous pouvons citer comme exemples les téléphones portables, les consoles de jeu vidéo, les ordinateurs portables, les lecteurs MP3 et les e-books, entre autres(6).
En effet, la tête d’un adulte pèse environ 5 kg quand la colonne vertébrale est en position neutre. Ce poids est considérablement augmenté lorsque la tête est fléchie vers l’avant. Plus elle est projetée vers l’avant plus le bras de levier augmente pour le cou qui la supporte et pire c’est.
À 15° de flexion, la tension sur notre cou s’élève à près de 12 kg tandis qu’à 60°, on atteint jusqu’à 27,22 kg.
De plus, la flexion fréquente de la tête vers l’avant peut même modifier la courbure de la colonne cervicale et nuire aux ligaments de soutien, aux tendons, à la musculature et aux vertèbres et provoquer des changements de posture ainsi que des douleurs insupportables(7).
Comment savoir si je souffre du Syndrome cou-texto ?
Les études scientifiques estiment que 75 % de la population mondiale utilise quotidiennement un appareil avec une mauvaise posture du haut du corps, ce qui entraîne des conséquences négatives pour la santé physique et mentale.
La douleur au cou est évidemment le symptôme principal du syndrome du texteur, mais ce n’est pas le seul. Cette affection peut aussi causer des maux d’épaules et de bras. Cela peut également entraîner une fatigue extrême, un sommeil difficile, des étourdissements et des maux de tête. Les cas plus graves peuvent occasionner des troubles oculaires ou digestifs, des hernies discales, des fourmillements ou un engourdissement des bras et jambes et même parfois une gêne respiratoire.
De plus, des effets nuisibles de type psychosocial ont aussi été reportés par la littérature : Isolement, inquiétude, irritabilité, stress, anxiété, trouble de panique, mauvaise communication et baisse de productivité(8).
Vous sentez-vous concernés ? Dans ce cas, vous devriez prendre au sérieux ces signes et y faire face le plus tôt possible !
Comment le prévenir ?
Si vous commencez à souffrir de certains symptômes de ce trouble, n’attendez pas que la situation s’aggrave ! Cela pourrait être déjà trop tard ! Prenez en main ce problème et suivez les conseils ci-dessous pour y remédier.
Modérez l’utilisation des dispositifs électroniques
Évitez l’utilisation prolongée de vos smartphones, tablettes, ordinateurs portables et autres appareils du même type.
Les weekends détox commencent à être à la mode. Effectivement, cette idée pourrait soulager la douleur sur le moment, mais ce n’est pas la solution à long terme, car, on ne va pas se mentir, les nouvelles technologies sont arrivées et comptent bien rester ! Nous ne pouvons pas nier que le téléphone portable est devenu un élément essentiel dans nos vies.
Il ne sert pas qu’à communiquer avec les gens, c’est aussi notre agenda, notre appareil musique, la source de nos loisirs, et même pour certaines personnes cet outil sert à rencontrer des partenaires… Nous l’avons toujours avec nous, nous le consultons constamment et quand nous partons sans lui, c’est comme s’il nous manquait quelque chose de vraiment important.
C’est évident que l’on ne va pas pouvoir se débarrasser des nouvelles technologies. En revanche, il est possible de se mettre des limites et de contrôler le temps que nous passons à utiliser ces appareils.
Si savoir décrocher de son téléphone n’est pas chose facile et que les bonnes résolutions ne suffisent pas, des applis pourraient nous aider à nous déconnecter. Certaines vous permettront de déterminer le temps que vous consacrez à votre smartphone avec un accès aux graphiques et aux statistiques de votre temps d’écran sur une base quotidienne et hebdomadaire.
D’autres vous aideront à définir des limites d’utilisation pour toutes vos applications. Il en existe certaines plus radicales qui arriveront même à bloquer votre appareil si vous dépassez le temps d’utilisation fixé.
Sinon, vous pouvez opter pour faire le ménage parmi vos applications et en garder l’essentiel. Essayez de laisser Messenger, Facebook, Twitter et Instagram en dehors de votre téléphone, en les consultant seulement sur ordinateur. Finalement, les réglages des notifications ne seront jamais inutiles.
Gardez une bonne posture
Si vous ne pouvez pas vous passer de votre téléphone portable, car votre travail l’exige ou si vous êtes faible d’esprit… Faites attention à votre posture ! Tenez le téléphone près du niveau des yeux, évitez d’incliner la tête vers l’avant ou de plier le cou vers le bas. Évitez de regarder les écrans à plat sur une table ou sur les genoux. Il existe des supports visant à rehausser l’écran de votre smartphone ou de votre tablette lorsque vous l’utilisez.
Surveillez aussi votre posture lorsque vous êtes assis. Gardez le dos droit et levez de temps en temps votre ordinateur portable à la hauteur des yeux pour laisser reposer vos cervicales.
Finalement, utilisez de préférence le haut-parleur pendant vos conversations téléphoniques. Des écouteurs avec le micro intégré vous permettront aussi de communiquer tout en gardant une posture correcte.
Réalisez du sport régulièrement
La pratique d’exercice physique de façon régulière aiderait contre le phénomène “Text Neck”. Un dos et un cou forts et flexibles résistent mieux à un stress supplémentaire. Si vous devez regarder un écran pendant une longue période, faites des pauses régulièrement.
Prenez l’habitude de faire une pause de 2 à 3 minutes toutes les demi-heures. Vous pouvez régler une alarme sur votre téléphone pour vous le rappeler ou utiliser des applis comme “Pomodoro”. Pendant ces pauses, réalisez des étirements et des exercices qui vous aideront à compenser les effets nuisibles de la tête fléchie vers l’avant longtemps.
Voici 5 exercices à réaliser pendant vos pauses et notamment à la fin de votre journée.
Mobilisation des cervicales : bougez doucement votre tête comme si vous vouliez dessiner des cercles avec votre nez. Commencez par des petits cercles et, si vous n’avez pas mal ni la tête qui tourne, agrandissez-les de plus en plus. À faire 15 fois dans chaque sens.
Exercice de la tortue : à l’image de la tête d’une tortue, avancez votre tête sans bouger le dos. Le nez suit une ligne horizontale au sol. Puis, reculez votre tête et créez un double menton en rectifiant votre courbure cervicale. Insistez sur cette dernière position. À réaliser 15 fois.
Étirement du trapèze : placez votre main gauche en haut à droite de votre tête et inclinez lentement votre tête vers la gauche, en ramenant votre oreille gauche vers votre épaule gauche. Appliquez une légère pression avec votre main pour augmenter l’étirement. Gardez les deux épaules basses et détendues, en accordant une attention particulière à l’épaule droite et en essayant de l’éloigner de l’oreille droite. Maintenez cette position pendant 30 secondes. Ensuite, relevez-la très lentement et répétez le mouvement de l’autre côté.
Étirement des pectoraux et des biceps : pour soulager les muscles qui participent à tenir nos téléphones. Joignez vos mains derrière le dos et étirez vos bras tout en gardant les coudes tendus. Tenez l’étirement 30 secondes.
Renforcement des muscles du dos : assis correctement avec un bon appui des pieds au sol, redressez votre dos en vous grandissant. Ensuite, amenez vos épaules vers l’arrière en approchant les deux omoplates et en sortant la poitrine.
Consultez un spécialiste
Un rendez-vous avec un kinésithérapeute est conseillé afin de traiter des douleurs qui persistent. En cas de symptômes graves, une consultation avec votre médecin traitant est recommandée afin de réaliser un bilan complet.
Sources éditoriales et fact-checking