Qui n’apprécie pas un bon câlin réconfortant dans les moments difficiles ? Eh oui, ces gestes d’affection en apparence anodins recèleraient en réalité de nombreux bienfaits pour notre santé physique et mentale. Et tenez-vous bien, il n’est pas forcément nécessaire qu’ils proviennent d’un être humain pour en profiter ! C’est ce que révèle une récente méta-analyse néerlandaise publiée dans la prestigieuse revue Nature Human Behaviour(1).
Le pouvoir du toucher mis en lumière
Cette vaste étude a passé au crible pas moins de 212 travaux de recherche s’intéressant aux effets des interventions tactiles sur différents paramètres de santé. Verdict sans appel : le contact physique joue un rôle crucial pour notre bien-être global. « Nos travaux démontrent que les interventions tactiles sont les mieux adaptées pour réduire la douleur, la dépression et l’anxiété chez les adultes et les enfants ainsi que pour augmenter la prise de poids chez les nouveau-nés », soulignent les auteurs.
Concrètement, cela signifie que des gestes aussi simples qu’une main posée sur l’épaule, une caresse ou une étreinte peuvent :
- Apaiser les douleurs chroniques comme celles du dos ou de l’arthrose ;
- Diminuer les symptômes anxieux et dépressifs ;
- Favoriser le développement des bébés prématurés.
Plutôt bluffant, non ? Mais comment expliquer de tels effets ? D’après les chercheurs, le contact peau à peau stimulerait la libération d’ocytocine, l’hormone dite « du bonheur » aux vertus apaisantes et anti-stress. Il régulerait aussi l’activité du système nerveux autonome. Bref, un véritable remède naturel à portée de main !
Même les robots s’y mettent !
Mais la découverte la plus surprenante de cette méta-analyse est ailleurs. En analysant des études comparant l’impact de « câlins » prodigués par des humains, des objets (ex : couvertures lestées) ou même des robots, les scientifiques ont constaté peu de différences sur le plan physique. Oui, vous avez bien lu : se faire enlacer par un robot soulagerait tout autant les douleurs que par un être de chair et d’os !
Cela ouvre des perspectives intéressantes à l’heure où la robotique s’invite de plus en plus dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Des peluches robotisées pourraient ainsi réconforter les patients alités. Quant aux couvertures pondérées, elles aideraient à mieux dormir et gérer son stress.
Seule ombre au tableau : les bénéfices sur la santé mentale seraient moindres avec les « câlins » non-humains. « De nombreuses personnes ont besoin d’améliorations de leur bien-être, peut-être parce qu’elles se sentent seules, mais aussi parce qu’elles ont des problèmes cliniques. Ces résultats indiquent qu’un robot tactile, ou même une simple couverture lestée, a le potentiel d’aider ces personnes », nuance toutefois Frédéric Michon, qui a dirigé l’étude.
Plaidoyer pour plus de douceur
Au-delà de ces résultats, cette publication est un véritable plaidoyer pour réhabiliter le toucher et le contact dans nos sociétés occidentales qui tendent à les bannir. « Cet article tente d’expliquer l’inexplicable. Les êtres humains réagissent à des tas de stimuli face à un patient en détresse, le médecin comme les autres. Ces gestes accompagnent l’empathie et la compassion, c’est un tout. L’apport du « tactile » reste important. Nous ne sommes pas des robots, arrêtons d’interdire pour interdire », s’insurge le Dr Michon.
Un constat d’autant plus criant après une pandémie qui nous a éloignés les uns des autres. « Il faut le noter et revenir à la normale où le câlin fait partie de la vie sociale et amoureuse », poursuit-il. Et cela vaut pour tous les âges ! Car si les vertus du peau à peau sont bien connues chez les nouveau-nés, on aurait tendance à les oublier chez les adultes et les seniors. Or un câlin n’a pas de date de péremption.
Alors, n’attendez plus pour distribuer et quémander de tendres embrassades à vos proches. Votre santé vous dira merci ! Et si vraiment personne n’est disponible, optez pour un câlin robotique nouvelle génération. Après tout, c’est toujours mieux que rien. L’essentiel est de remettre un peu de douceur dans ce monde de brutes.
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Sources éditoriales et fact-checking