Aller aux toilettes, en voilà une action banale que nous effectuons tous plusieurs fois par jour. Pourtant, se rendre au petit coin n’a rien d’une évidence pour des milliers de personnes dans le monde.
L’Organisation des Nations unies (ONU) estime d’ailleurs que 60 % des gens sur Terre n’ont pas accès à des toilettes quotidiennement… Voilà pourquoi l’organisme humanitaire a créé la Journée mondiale des toilettes en 2001. Tous les 19 novembre, des actions de sensibilisation sont menées sur tous les continents pour démocratiser l’accès pour tous à des sanitaires convenables.
Aller au cabinet : une commodité qui manque cruellement
Le manque de WC concerne près de 2,4 milliards de personnes dans le monde, soit un chiffre effarant d’environ une personne sur trois… Les conséquences de l’absence d’accès à des sanitaires sont bien plus lourdes que ce que l’on pourrait croire au premier abord.
Des maladies infantiles qui pourraient être évitées
Selon le site référence wordltoilet.org, 297 000 enfants âgés de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques. La cause de ces morts ? Dans près de 60 % des cas, une mauvaise hygiène.
En effet, le fait de déféquer et de laisser ses excréments en plein air expose l’être humain à de nombreuses maladies. Ces maux sont souvent transmis par les parents à leurs enfants lors des moments d’alimentation, de soins ou de jeux.
Les nouveau-nés et les très jeunes enfants, dont la santé est plus que fragile, ne survivent bien souvent pas à des épisodes de diarrhée intense et à la déshydratation qui s’ensuit.
Ne pas avoir accès à des WC, c’est aussi la plupart du temps ne pas avoir accès à un point d’eau propre pour se laver les mains après avoir fait ses besoins. D’où une transmission des germes encore plus accentuée… Par bien des points, la problématique des sanitaires concerne donc aussi celle de l’eau potable dans le monde.
Une histoire de dignité
Un accès à des sanitaires pour tous et toutes, c’est aussi la garantie du respect de l’intimité et de la pudeur. Les femmes sont particulièrement concernées, car elles souffrent d’autant plus de l’absence d’un endroit sûr et propre où aller aux toilettes.
En période de règles par exemple, elles doivent se changer plusieurs fois par jour et n’ont pas toujours un lieu approprié pour le faire. Les femmes témoignent également du sentiment de vulnérabilité qu’elles éprouvent à se soulager dehors en pleine nuit dans des contrées peu sûres.
Agressions, harcèlement… Elles s’exposent à être la cible de personnes dangereuses lorsqu’elles souhaitent se soulager dans un coin isolé.
Et en France ?
Évoquer la situation sanitaire sur des continents comme l’Afrique est important, mais pas suffisant. En effet, l’accès aux toilettes n’est pas évident même dans les pays européens.
En France, les sans domicile fixe sont les premiers concernés par l’absence de commodités. Difficile d’aller dans un café ou un restaurant, où ils sont systématiquement chassés s’ils ne consomment pas. Les sanisettes disponibles sur la voie publique sont de plus en plus souvent payantes, un véritable frein pour ceux qui vivent avec très peu d’argent par jour.
Les sans domicile fixe sont donc contraints d’aller au petit coin dans la rue, dans des conditions hygiéniques souvent peu avenantes et avec le risque de se faire interpeller de manière agressive par le voisinage ou les forces de l’ordre.
Les toilettes de l’école, pas très populaires !
Mais l’accès aux toilettes pose également problème pour une tout autre catégorie de personnes en France : les élèves.
Avez-vous souvenir d’avoir évité les WC de votre établissement scolaire lorsque vous étiez jeune ? Si c’est le cas, cela n’a rien d’étonnant car d’après un sondage Harris Interactive, huit enfants sur dix se retiennent d’aller aux toilettes à l’école durant la journée.
En cause, le manque de propreté des locaux, l’absence de savon pour se laver les mains ou de papier toilette, la honte d’être vu et entendu par les autres élèves…
Loin d’être sans conséquence, ce comportement peut engendrer des phobies sociales sur le long terme et des problèmes d’énurésie. Comment y remédier ? En faisant des WC de l’école un endroit hygiénique et sûr, où les enfants n’auront pas d’appréhension à l’idée de s’y rendre.
En conclusion, l’accès libre et égalitaire aux toilettes n’est pas un besoin superflu, mais une vraie problématique sociale et humanitaire qu’il est urgent de prendre en compte.