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Une fracture de fatigue est une très petite fissure dans l’os. Elle peut résulter d’un traumatisme répétitif et est fréquemment observée chez les athlètes, en particulier les coureurs de fond. Les fractures de fatigue peuvent se rencontrer au niveau du tibia, du pied, du talon, de la hanche et du bas du dos. Pour soigner une fracture de fatigue, il est généralement nécessaire de se reposer le temps que l’os se répare et de modifier son niveau d’activité physique pour éviter une nouvelle blessure.
Qu’est-ce qu’une fracture de fatigue ?
Une fracture de fatigue ou fracture de stress est comparable à une contusion osseuse profonde, qui résulte d’un traumatisme ou d’une pratique sportive excessive. Elles se produisent lorsque les muscles se fatiguent et sont incapables d’absorber un stress supplémentaire. Le muscle fatigué finit par transférer la surcharge de stress à l’os, ce qui provoque une petite fissure appelée fracture de fatigue.
Où les fractures de fatigue se produisent-elles ?
Les fractures de fatigue peuvent survenir partout où il y a surmenage, mais on les trouve le plus souvent dans les membres inférieurs, à la suite d’impacts répétitifs ou de la pratique d’une activité impliquant le port de charges.
L’os le plus touché est le tibia (20 à 75 % de toutes les fractures de fatigue, souvent des blessures dues à la course à pied). Les fractures de fatigue peuvent également se produire au niveau du pied. Le pied est constitué de plusieurs petits os. Les os qui vont jusqu’aux orteils sont appelés métatarses. Il y a cinq métatarses dans chaque pied. Le plus souvent, une fracture de fatigue se produit au niveau des deuxième et troisième métatarsiens. Les fractures de fatigue peuvent également être observées au niveau du talon (calcanéum), de la hanche (fémur proximal) et même du bas du dos.
Quelles sont les causes d’une fracture de fatigue ?
Les facteurs de risque de fracture de fatigue peuvent être divisés en deux grandes catégories : les facteurs extrinsèques et les facteurs intrinsèques.
Les facteurs extrinsèques concernent des événements extérieurs au corps. Ils peuvent également être appelés facteurs environnementaux. Ces facteurs comprennent notamment :
- La pratique d’un entraînement ou d’une discipline sportive inadaptés.
- Un programme d’entraînement ou un volume de travail trop intense ou un changement de niveau d’activité sans une période de rodage progressive.
- Un changement de surface sur laquelle vous vous entraînez, par exemple en passant d’une surface souple (comme une piste intérieure) à une surface extérieure en gravier ou en béton.
- Courir sur une piste ou une route dont la surface est en pente.
- Utiliser un mauvais équipement ou des chaussures inadaptées (chaussures trop usées, trop fines ou trop rigides).
- Pratiquer une activité répétitive dans certains sports à fort impact, tels que :
- La course de fond (tibia, hanche).
- Le basket-ball.
- Le tennis.
- L’athlétisme.
- Gymnastique (fractures de fatigue du poignet dues au port du poids du corps sur les mains/poignets, bas du dos).
- Danse (pieds, bas du dos).
- Une mauvaise alimentation avec un apport calorique insuffisant par rapport au volume d’activité sportive.
- Un faible taux de vitamine D.
- La spécialisation précoce dans les sports. Les jeunes qui pratiquent un sport toute l’année sans interruption risquent de subir des fractures de fatigue.
Les facteurs intrinsèques sont des éléments qui sont liés au sportif ou au patient et qui ne sont pas influencés par des éléments extérieurs. Ces facteurs comprennent notamment :
- L’âge : les athlètes plus âgés peuvent avoir des problèmes sous-jacents de densité osseuse tels que l’ostéoporose. Un os déjà affaibli développera une réaction de fatigue et/ou une fracture plus tôt qu’un os sain.
- Le poids : les deux extrémités du spectre semblent être à risque pour les blessures de fatigue. Une personne ayant un faible IMC ou un poids insuffisant peut avoir des os affaiblis, tandis qu’une personne ayant un IMC élevé et travaillant de manière répétitive avec le poids de son corps risque également de se blesser.
- Anatomie : les problèmes de pieds peuvent affecter la façon dont le pied entre en contact avec le sol. Parmi ces problèmes, citons les hallux valgus (oignons), les ampoules, les tendinites et les voûtes plantaires basses ou hautes. Un manque de souplesse, un déséquilibre ou une faiblesse musculaire sont également des facteurs de risque.
- Le sexe : les femmes peuvent être à risque si elles ont des menstruations irrégulières ou si elles n’ont pas de règles.
- Problèmes de santé : l’ostéoporose ou d’autres maladies qui affaiblissent la résistance et la densité (épaisseur) des os. Les os fragiles ou mous peuvent ne pas être en mesure de supporter des variations d’activité.
Quels sont les symptômes d’une fracture de fatigue ?
Les symptômes d’une fracture de fatigue peuvent être les suivants :
- Une douleur, un œdème ou une courbature à l’endroit de la fracture.
- Sensibilité ou « douleur localisée » au toucher de l’os.
- Une douleur qui commence après le début d’une activité et qui disparaît avec le repos.
- Une douleur présente tout au long de l’activité et qui perdure après la fin de celle-ci.
- Une douleur qui survient au repos, pendant une activité ordinaire ou à la marche dans la journée.
- Une douleur qui s’aggrave en sautant sur une jambe ou une incapacité à déplacer son poids ou à sauter sur la jambe ou le pied affecté.
Si une fracture de fatigue n’est pas traitée à un stade précoce, la douleur peut s’aggraver. Il existe également un risque que la fracture se déplace (l’os fracturé se déplace). Certaines fractures de fatigue (hanche) sont considérées comme des fractures de fatigue « à haut risque » car elles peuvent avoir un mauvais dénouement (comme nécessiter une intervention chirurgicale) si elles ne sont pas identifiées à temps.
Comment diagnostique-t-on une fracture de fatigue ?
Votre médecin peut être amené à effectuer ou prescrire plusieurs examens pour déterminer si vous avez une fracture de fatigue et évaluer sa gravité. Ces examens peuvent inclure :
Un bilan clinique : lors de votre première visite, votre médecin procédera à un examen physique et discutera de vos facteurs de risque de survenue d’une fracture de fatigue. Lors de son examen des facteurs de risque, il vous posera des questions sur :
- Vos antécédents médicaux ;
- Votre travail ;
- Vos activités ;
- Les médicaments que vous prenez.
Des radiographies : votre médecin peut vous prescrire une radiographie pour rechercher une fracture. Cependant, une fracture de fatigue peut être difficile à voir sur une radiographie, car l’os semble souvent normal et les petites fissures ne sont pas visibles sur l’image. En fait, les radios ratent environ ⅔ des fractures de fatigue. Les clichés radiographiques ne permettent de diagnostiquer une fracture de fatigue que si elle a commencé à guérir. En effet, lorsque l’os commence à se consolider, il crée un cal, ou une bosse, que l’on peut voir sur les radiographies. En cas de suspicion élevée de fracture de fatigue, votre médecin peut recommander un examen d’imagerie plus sensible qu’une radiographie et qui permettra de déceler une fracture de fatigue. Ces examens peuvent inclure :
- Une imagerie par résonance magnétique (IRM) ;
- Une scintigraphie osseuse.
Scintigraphie osseuse : cette exploration peut être utilisée pour détecter les fractures de fatigue qui ne sont pas visibles à la radiographie. Au cours d’une scintigraphie osseuse, un traceur (une substance radioactive) est injecté dans votre circulation sanguine. Le traceur s’accumule dans l’os et se dépose dans les zones où l’os se répare. La zone affectée par une fracture de fatigue apparaîtra plus foncée sur la scintigraphie osseuse que la zone indemne.
Imagerie par résonance magnétique (IRM) : lorsque votre médecin a besoin d’images très détaillées de la blessure, il peut utiliser une IRM. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen qui utilise un grand aimant, des fréquences radio et un ordinateur pour produire des images très claires du corps humain. L’IRM est préférable dans de nombreux cas pour les raisons suivantes :
- Il n’y a pas d’exposition aux rayons X ;
- Elle prend moins de temps que les autres examens d’imagerie ;
- Elle permet de mieux diagnostiquer différents types de problèmes osseux ou de tissus mous.
Faut-il traiter une fracture de fatigue ?
Oui, vous devez traiter une fracture de fatigue. Si vous pensez avoir une fracture de fatigue, la première chose à faire est de vous reposer. Arrêtez toute activité qui pourrait aggraver la blessure. Prenez un rendez-vous et consultez votre médecin. Il est important de suivre les directives de traitement qu’il vous donne pour éviter une aggravation de la blessure.
Si une fracture de fatigue n’est pas traitée, elle peut entraîner des complications. Elle peut ne pas guérir correctement, entraîner de l’arthrite ou même nécessiter une intervention chirurgicale. N’ignorez surtout pas la douleur. Ignorer la douleur peut entraîner de graves dysfonctionnements plus tard. Il est donc important de consulter votre médecin dès que vous ressentez une douleur.
Si vous avez une maladie sous-jacente comme le diabète ou une neuropathie, il est très important de consulter votre médecin si vous ressentez une douleur dans les jambes, les chevilles ou les pieds.
Comment traite-t-on une fracture de fatigue ?
Les fractures de fatigue sont traitées de plusieurs manières. Votre médecin discutera de vos options en fonction de la localisation et de la gravité de votre fracture. Il s’efforcera également de traiter les facteurs de risque que vous présentez pour de futures blessures.
Les traitements que votre médecin peut recommander peuvent inclure :
- L’arrêt de l’activité à l’origine de la douleur. Les fractures de fatigue se produisent en raison d’un stress répétitif et d’une surutilisation, il est donc important d’éviter l’activité qui a entraîné la fracture.
- Appliquer une poche de glace (10 minutes) ou un massage avec de la glace (frottement de glaçons pendant trois à cinq minutes) sur la zone douloureuse.
- Se reposer pendant environ deux à huit semaines.
- Après discussion avec votre médecin, vous pouvez vous entraîner en faisant des exercices sans impact (comme la natation ou le vélo). Une fois que vous pouvez effectuer des activités à faible impact pendant de longues périodes sans douleur, vous pouvez commencer à faire des exercices à impact plus important.
- La prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens pour aider à soulager la douleur et le gonflement.
- Le port de chaussures de protection pour réduire la fatigue de votre pied ou de votre jambe. Il peut s’agir de chaussures à semelle rigide, de sandales à semelle en bois ou de chaussures post-opératoires à semelle rigide.
Utilisez des béquilles pour ne pas surcharger votre pied ou votre jambe jusqu’à la guérison de l’os.
Adaptez votre posture si votre jambe, votre cheville ou votre pied est gonflé. Vous pouvez réduire le gonflement en surélevant votre jambe, en élevant votre pied au-dessus du niveau de votre cœur lorsque vous êtes allongé sur le dos.
Faut-il mettre un plâtre pour une fracture de fatigue ?
Votre médecin peut être amené à faire poser un plâtre ou une botte sur votre pied pour maintenir les os dans une position fixe. L’utilisation d’un plâtre ou d’une botte permet de réduire la fatigue de la jambe et favorise la guérison.
Faut-il parfois opérer une fracture de fatigue ?
Certaines fractures de fatigue nécessitent une intervention chirurgicale pour guérir correctement. C’est ce qu’on appelle la fixation interne. Selon la localisation de la fracture, le chirurgien peut utiliser des broches, des vis ou des plaques métalliques.
Comment dois-je modifier mes activités lorsque je me remets d’une fracture de fatigue ?
Lorsque vous récupérez d’une fracture de fatigue, il est important de suivre les instructions de votre médecin. Ne pas tenir compte du calendrier de récupération et reprendre trop rapidement toutes ses activités peut entraîner des blessures plus graves à l’avenir. Il y a deux choses à retenir lorsque vous recommencez à faire du sport : allez-y doucement et introduisez des activités qui imposent une charge réduite sur la blessure.
Au début de la phase de guérison, le médecin peut vous recommander de modifier votre programme de manière à vous reposer un jour, à faire une activité le lendemain, puis à vous reposer le jour suivant.
L’alternance des jours d’activité et de repos permet à votre corps de récupérer en douceur. Vous devrez augmenter lentement la fréquence et l’intensité de vos entraînements. Si vous reprenez trop rapidement le programme qui a causé la fracture de fatigue, vous risquez de développer une fracture plus importante et plus difficile à guérir. Si vous vous blessez à nouveau, cela pourra entraîner des problèmes chroniques, et la fracture de fatigue risque de ne jamais guérir correctement.
Comment prévenir une fracture de fatigue ?
Les conseils suivants peuvent vous aider à prévenir une fracture de fatigue :
- Dès que vous ressentez une douleur, arrêtez de vous entraîner. Ne reprenez votre activité que si vous n’avez plus de douleur.
- Consultez votre médecin dès que possible si vous avez une zone douloureuse ou une gêne persistante.
- Utilisez l’équipement sportif adéquat.
- Portez les bonnes chaussures de running. Ces chaussures doivent être remplacées tous les 500 km.
- Variez avec de nouvelles activités physiques (par exemple, alternez la course avec la natation).
- Commencez de nouvelles activités sportives progressivement et augmentez petit à petit le temps, la vitesse et la distance.
- Lorsque vous reprenez un sport ou une activité, réduisez son intensité de 50 %. Suivez la règle des 10 % : pas d’augmentation de plus de 10 % par semaine.
- Veillez à vous échauffer correctement avant les activités.
- Faites de la musculation pour favoriser la réduction de la fatigue musculaire précoce et pour prévenir la perte de densité osseuse qui accompagne le vieillissement.
- Suivez un régime alimentaire sain, riche en calcium et en vitamine D, qui vous permettra de conserver des os solides. Un diététicien nutritionniste spécialisé dans le sport peut vous être utile si vous êtes extrêmement actif et si vous avez des antécédents de fractures de fatigue.
Combien de temps faut-il pour se remettre d’une fracture de fatigue ?
Tant que vous ressentez une douleur, l’os est encore fragile dans cette zone et peut se fracturer à nouveau au même endroit. Il faut environ six à huit semaines pour qu’une fracture de fatigue guérisse. Il est donc important d’arrêter les activités à l’origine de la fracture de fatigue. Demandez toujours l’avis de votre médecin avant de reprendre complètement vos entraînements pour vous assurer que la zone est guérie et que vous êtes prêt à recommencer.