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Respirer par la bouche pendant le sommeil, aussi appelé dormir “la bouche ouverte”, est une habitude fréquente qui peut passer inaperçue. Pourtant, à long terme, la respiration buccale nocturne peut avoir de graves conséquences sur la santé bucco-dentaire, respiratoire et générale.
Cet article explore en détail les causes de ce phénomène, ses effets néfastes, ainsi que les solutions et traitements existants pour retrouver un sommeil réparateur la bouche fermée.
Les causes de la respiration buccale nocturne
Plusieurs facteurs peuvent conduire à respirer par la bouche plutôt que par le nez pendant le sommeil :
L’obstruction nasale
L’obstruction des voies nasales est la cause la plus fréquente de la respiration buccale nocturne. En effet, lorsque le nez est bouché, la respiration buccale devient le seul moyen d’apporter de l’air aux poumons. Les causes d’obstruction nasale sont multiples :
- Rhume, sinusite, rhinite allergique : ces affections inflammatoires bloquent le nez de façon temporaire.
- Déviation de la cloison nasale : une cloison nasale tordue ou déviée réduit le passage de l’air dans une ou deux narines.
- Polypose nasale : ces excroissances bénignes dans les sinus bloquent le nez.
- Hypertrophie des végétations adénoïdes : ces tissus lymphoïdes situés à l’arrière du nez peuvent grossir et obstruer les voies nasales chez l’enfant.
Certains médicaments
Certains médicaments fréquemment utilisés peuvent entraîner une sécheresse nasale et une congestion des voies respiratoires supérieures :
- Décongestionnants à usage prolongé ;
- Antihypertenseurs ;
- Antidépresseurs ;
- Anxiolytiques ;
- Hormonothérapie.
Les troubles respiratoires du sommeil
- Ronflements et apnée obstructive du sommeil : ces troubles favorisent la respiration buccale et l’aggravent en retour.
- Asthme mal contrôlé : la congestion des voies respiratoires pousse à respirer par la bouche.
Autres causes
- Tabagisme : l’irritation des voies respiratoires supérieures peut obstruer le nez.
- Position du sommeil : dormir sur le dos favorise la respiration buccale.
- Consommation d’alcool ou de sédatifs avant le coucher : ces substances provoquent un relâchement des muscles de la gorge.
- Surpoids : l’excès de graisse autour du cou et de la gorge peut rétrécir les voies respiratoires.
- Stress et anxiété : ces états peuvent modifier la respiration.
Les conséquences de la respiration buccale nocturne
Si elle devient chronique, la respiration buccale pendant le sommeil peut engendrer de nombreux effets délétères sur la santé, principalement au niveau bucco-dentaire et respiratoire.
Les problèmes bucco-dentaires
Le flux d’air continu par la bouche assèche les tissus buccaux. Or, la salive joue plusieurs rôles protecteurs essentiels :
- Elle neutralise l’acidité et reminéralise les dents. Son absence accroît le risque de caries et d’érosion de l’émail.
- Elle nettoie la bouche des débris alimentaires. Sa réduction favorise la prolifération bactérienne et le développement de maladies parodontales comme la gingivite.
- Elle lubrifie la muqueuse buccale qui peut s’enflammer et devenir douloureuse.
Les troubles respiratoires
- Les ronflements sont aggravés par la respiration buccale, de même que l’apnée obstructive du sommeil. Le repos est perturbé.
- La sécheresse de la gorge provoquée par le flux d’air continu irrite les voies respiratoires supérieures.
- À long terme, la qualité du sommeil est altérée, entraînant fatigue, somnolence diurne et troubles de l’attention.
Autres effets indésirables
- Mauvaise haleine (halitose) ;
- Modification de la structure faciale chez l’enfant : visage allongé, malocclusion ;
- Sécheresse oculaire ;
- Troubles de l’audition et infections ORL ;
- Maux de tête, vertiges ;
- Troubles de l’humeur ;
- Problèmes cardiovasculaires : hypertension artérielle, arythmie, insuffisance cardiaque.
Solutions et traitements pour la respiration buccale nocturne
Plusieurs options permettent de prévenir ou corriger la respiration buccale pendant le sommeil :
Traiter la cause sous-jacente
- Rhume, allergies : antihistaminiques, corticoïdes en spray nasal, lavage de nez au sérum physiologique.
- Déviation de cloison nasale : septoplastie chirurgicale.
- Apnée du sommeil : appareil respiratoire à pression positive continue (PPC) .
- Médicaments asséchants : demander une alternative à son médecin.
Adopter de bonnes habitudes d’hygiène dentaire
- Se brosser les dents matin et soir avec un dentifrice fluoré.
- Utiliser du fil dentaire tous les jours.
- Faire des contrôles réguliers chez le dentiste pour dépister et traiter d’éventuelles caries ou maladies parodontales.
Changer ses habitudes de sommeil
- Éviter de dormir sur le dos mais plutôt sur le côté.
- Surélever la tête avec des oreillers pour dégager les voies aériennes.
- Utiliser un humidificateur d’air dans la chambre.
- Éviter l’alcool, les sédatifs et les repas copieux avant le coucher.
Dispositifs médicaux
- Spray nasal lubrifiant ou décongestionnant.
- Bandes nasales dilatatrices.
- Appareil d’avancée mandibulaire : maintient la mâchoire et la langue vers l’avant.
- Masque avec chambre à oxygène : apporte de l’air humidifié.
Chirurgie et autres traitements
- Amygdalectomie si hypertrophie obstructive des amygdales.
- Septoplastie en cas de déviation importante de la cloison nasale.
- Perte de poids en cas de surpoids/obésité.
- Arrêt du tabac qui irrite les muqueuses.
- Thérapie cognitivo-comportementale pour l’anxiété et l’insomnie.
Le mot de la fin
Bien que fréquente, la respiration buccale nocturne n’est pas une fatalité et peut être corrigée. Une prise en charge précoce des causes sous-jacentes permet d’éviter les complications à long terme. L’adoption de bonnes habitudes d’hygiène de vie, de sommeil et dentaire est essentielle. Dans les cas persistants, des solutions médicales et chirurgicales existent. Le plus important est de consulter un médecin dès les premiers signes avant que la santé bucco-dentaire et respiratoire ne soit altérée.