L’obésité est une pathologie majeure du XXIe siècle. Elle constitue aujourd’hui un problème de santé publique à l’échelle mondiale. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) définit l’obésité comme une “accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé”.
Cet excès de masse grasse ne se réduit donc pas à un aspect esthétique qu’une personne pourrait décider d’assumer, il s’agit en fait d’une pathologie ayant un fort impact sur notre état de santé.
Quelle est la définition de l’obésité ?
La définition la plus utilisée de l’obésité est celle obtenue par le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC), encore appelé “body mass index” (BMI). Cet indice est le marqueur recommandé par l’OMS.
Il se calcule à partir du poids du patient (en kilogrammes) et de sa taille (en mètres) de la manière suivante : IMC = poids/(taille)²
Calculer son IMC
Les valeurs de l’IMC comprises entre 18,5 et 25 kg/m² correspondent à des valeurs physiologiques, la personne se trouve à son poids de forme. Entre 25 et 30 kg/m², la personne se trouve en surpoids. Entre 30 et 35 kg/m², il s’agit d’une obésité de grade I, anciennement appelée obésité modérée. Les valeurs d’IMC entre 35 et 40 kg/m² correspondent à une obésité de grade II, anciennement obésité sévère. Enfin les IMC supérieures à 40 correspondent à une obésité de grade III, anciennement obésité morbide.
Il est à préciser ici que les personnes qui pratiquent beaucoup de sport peuvent avoir un IMC plus élevé sans souffrir d’obésité. Ceci est dû à la quantité plus importante de la masse musculaire qu’elles possèdent, et du fait que le muscle pèse lourd. Ces personnes très sportives n’auront pas à se préoccuper de leur IMC, le surpoids et l’obésité correspondant à une accumulation excessive de masse grasse.
Le tour de taille est également un paramètre pouvant définir une obésité. On parle ainsi d’excès d’adiposité abdominale lorsque le tour de taille est supérieur à 94 cm chez l’homme et à 80 cm chez la femme.
Conséquences de l’obésité sur la santé
Complications respiratoires
Pour des raisons simplement mécaniques, l’obésité est un frein aux mouvements respiratoires de la cage thoracique(1).
Par conséquent, elle peut être responsable d’une insuffisance respiratoire chronique qui provoquera une baisse de dioxygène dans le sang par carence d’apport respiratoire et par la suite une mauvaise oxygénation des tissus(2).
Elle pourra également provoquer une augmentation du dioxyde de carbone dans le sang par défaut d’élimination.
Par ailleurs, l’obésité est un facteur de risque pour le syndrome d’apnée obstructive du sommeil ou SAOS, qui est une pathologie provoquant des apnées nocturnes, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles le patient ne respire plus(3).
Le syndrome obésité-hypoventilation (SOH) peut dans les cas sévères, provoquer une insuffisance cardiaque droite.

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Complications ostéo‑articulaires
D’un point de vue purement mécanique, le poids supporté par les articulations étant plus élevé chez une personne souffrant d’obésité, ses articulations sont plus à risque de dégénérescence précoce.
Ainsi, l’obésité est un facteur de risque pour l’arthrose des hanches, des genoux et des vertèbres.
La nécessité de pose de prothèses articulaires chez les sujets obèses est plus fréquente que dans la population générale.
Complications métaboliques
L’obésité est un facteur de risque de résistance à l’insuline et du diabète de type 2. Elle est également un facteur de risque de dyslipidémie (anomalies des graisses dans le sang : triglycéridémie augmentée et/ou cholestérolémie augmentée).
Soulignons aussi que cette accumulation excessive de masse grasse entraîne une résistance à la leptine (hormone de la satiété), augmentant la sensation toujours plus importante de la faim, et rendant la perte de poids plus difficile(5).
L’obésité est un facteur de risque d’hyperuricémie, c’est-à-dire un taux d’acide urique anormalement élevé dans le sang, ce qui pourra provoquer des crises de goutte. Ces crises sont des épisodes très douloureux, liés à des dépôts dans les articulations et les tissus de cristaux formés à partir de l’acide urique.
Risques cardiovasculaires
L’obésité est à elle seule un réel facteur de risque cardio-vasculaire. Elle favorise notamment l’athérosclérose : des dépôts sur les artères qui provoquent une altération de la circulation sanguine.
Le surpoids favorise aussi l’hypertension artérielle, l’insuffisance veineuse qui est responsable de phlébites et peut donc indirectement contribuer à la survenue de nombreux accidents cardiovasculaire : accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, insuffisance cardiaque, rétinopathies…
Autres complications
L’obésité s’accompagne de nombreuses autres complications, de natures très diverses.
- Le risque global de mortalité est augmenté d’environ 30% chez les personnes ayant un IMC supérieur à 30 kg/m² ;
- Les cancers : il y a une augmentation du risque de cancer du sein, de l’endomètre, de l’utérus, des ovaires, du côlon et de la prostate chez les patients obèses(6) ;
- Les mycoses : l’existence de plis dans les zones adipeuses est responsable d’une macération qui crée un environnement favorable au développement de mycoses(7) ;
- Des conséquences sur la reproduction : l’obésité de la femme s’accompagne d’une diminution de la fertilité et d’une augmentation des complications de la grossesse pour la mère et pour le fœtus ;
- Des pathologies hépatiques : l’obésité peut provoquer une hépatite stéatosique non alcoolique (NASH ou maladie du foie gras), c’est‑à‑dire une hépatite due à une accumulation de graisse dans le foie et pouvant aller jusqu’à la cirrhose ;
- Les lithiases biliaires, c’est‑à‑dire le développement de calculs dans la vésicule biliaire, pouvant se déplacer dans les voies biliaires et les obstruer ;
- Le reflux gastro-œsophagien, c’est‑à‑dire le reflux du liquide gastrique de l’estomac vers l’œsophage, s’accompagnant de brûlures de l’œsophage ;
- Les maladies rénales ;
- L’incontinence urinaire.
Ce qu’il faut retenir
Même si l’obésité est parfois perçue comme un état ayant seulement un impact esthétique, il s’agit en réalité d’une véritable pathologie, qui présente des conséquences très lourdes sur notre santé à de très nombreux niveaux.
Références